L'utilisation de l'énergie nucléaire en France revient régulièrement dans l'actualité et, bien entendu, elle fait l'objet d'un débat à l'occasion des élections présidentielles...
Il faudrait pourtant qu'en France on en revienne de toutes ces discussions stériles sur l'énergie nucléaire, et ceci pour 4 raisons convergentes :
-1. C'est une énergie propre, qui ne suscite aucune pollution notoire dans l'atmosphère et ne contribue donc pas au "réchauffement climatique", et ses déchets y font l'objet d'un "retraitement"... L'utilisation du charbon était incomparablement plus "sale", avec les rejets des centrales thermiques en poussière et gaz carbonique, ainsi que les incidences sur la santé des mineurs (silicose)... Quant au pétrole, chacun sait ce qui peut résulter de son transport (Torrey Canyon, Erika)...
-2. C'est une énergie sûre, dont les centrales font l'objet d'un contrôle méticuleux en France, sous l'égide des organismes internationaux, à la différence de ce qui a pu se passer en 1986 à Tchernobyl en Ukraine au temps de la domination soviétique, dans une centrale qui n'avait même pas fait l'objet d'un confinement...
-3. C'est une énergie contrôlable sur le plan financier, où le coût - certes important - est prévisible, ce qui n'est pas le cas du pétrole pour lequel la France est sans cesse à la merci des pays producteurs et des compagnies pétrolières dont les augmentations de prix "à la pompe" retentissent sur son économie, ainsi que sur le budget - souvent modeste - des consommateurs...
-4. C'est une énergie dont la France ne peut pas se passer parce qu'elle n'a pas le choix, à en juger par la part de l'énergie nucléaire dans sa consommation (*), à savoir 118 M.Tep sur un total de 28O M.Tep, soit environ 43 %... alors que les énergies dites "renouvelables" ne représentenr actuellement que 18 M.Tep, soit 6,7 %...
Il est donc franchement stupide d'en faire l'objet d'un débat, et ceci d'autant plus qu'à la différence (théorique...) du charbon et du pétrole , on n'arrête pas durablement des centrales nucléaires par simple décision politique... On peut tout au plus "programmer" leur suppression et leur non-renouvellement sur une période d'au moins 20 ans... Et, dans ce cas, par quoi les remplacer ?...Les énergies dites "renouvelables" (éoliennes, géothermiques, solaires, marémotrices...) peuvent certes apporter un appoint intéressant, mais il y a tout lieu de penser que cet appoint sera largement inférieur à l'augmentation croissante de la consommation, qui est déjà passée de 180 M.Tep en 1973 à 280 M.Tep en 2004...
En conclusion, il convient de "ne pas raconter n'importe quoi" et, en l'occurence, comme le font notamment les "écologistes" - mais ils ne sont pas les seuls - de ne pas "faire peur" à la population ...pour recueillir ses voix, à défaut de convaincre les responsables... Déjà, on ramène de 50 % à 20 % la réduction du nombre des centrales nucléaires "d'ici 2020"... et on ne met plus vraiment en cause l'usine de Flamanville... La "raison" ou plutôt "l'évidence" l'emporterait-elle ?...
(*) http://www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/pdf/reperes.pdf