Ces malades qui nous gouvernent ...Il a suffi qu'un média - en l'occurence France-Info, vraisemblablement en mal de "scoop" pour augmenter son audience - fasse connaître que François Hollande avait subi une opération de la prostate en Février 2011 pour que la rumeur "gonfle", obligeant l'intéressé , devenu Président, à confirmer cette nouvelle, après en avoir plaisanté, paraît-il, avec ses conseillers...
Il en avait plaisanté certainement parce qu'il ne s'agissait, selon ses dires, que d'une "hypertrophie" de la prostate ...et que l'opération avait été bénigne et ne demandait pas de suivi médical, un éminent urologue ayant même déclaré qu'en 2012 il y avait eu 42.685 résections (!) en France sans suite notable ...Opération néanmoins utile, car elle évite aux intéressés des besoins urinaires fréquents et pressants ...On peut donc comprendre que cela pouvait être gênant pour un homme public comme François Hollande qui en 2011 était déjà candidat à la primaire socialiste ...Comme on le dit vulgairement en pareil cas, c'est tout de même un problème si alors on ne peut plus ...pisser !...
Mais il y a ce que les médias ne disent pas mais sous-entendent ...Problème de prostate qui cachait peut-être un cancer de la prostate ...Car il y a eu des précédents : De Gaulle avait été opéré de la prostate en 1964, mais à l'époque, avec ce personnage, un problème personnel de santé ne devenait pas une affaire d'Etat ...Pompidou, ensuite, avait caché son état de santé jusqu'à ce que sa maladie soit trahie par un visage gonflé par la cortisone ...Puis Giscard d'Estaing avait jugé bon d'instituer le bulletin de santé annuel, mais il ne publia jamais le sien ...Mitterrand, connaissant son cancer de la prostate, publiera des bulletins mensongers jusqu'à son opération à l'hôpital Cochin en 1992 ...Chirac, lui, ira à l'hôpital du Val-de-Grâce en 2005 pour un début d'AVC longtemps caché alors qu'il en était sorti amoindri ...Sarkozy, à son tour, ira dans le même hôpital en 2007 pour un "phlegmon", mais son état sera "jugé compatible avec l'exercice de ses fonctions" ...
L'attitude des Présidents de la République depuis 1958 a donc été très fluctuante ...Mais il est vrai qu'ils n'étaient pas eux-mêmes des "médecins" et ont pu minimiser leurs problèmes de santé ou estimer qu'ils restaient "compatibles avec l'exercice de leurs fonctions"...Et il est certain qu'il ne fallait pas tomber dans le ridicule en faisant part d'un rhume, d'une grippe, voire d'une indigestion ...relevant d'une "auto-médication", dont on parle beaucoup actuellement pour faire des économies dans la Sécurité Sociale ...Et cette indifférence relative aux problèmes de santé n'a pas été une spécialité française : la Reine Victoria d'Angleterre au 19ème siècle était porteuse d'hémophilie n'affectant pas les femmes mais transmissible aux hommes, ce qui explique qu'elle contamina de nombreuses cours d'Europe ...Et on dit que le Président américain John Fitzgerald Kennedy, assassiné le 22 novembre 1963 et son frère Robert Kennedy, assassiné le 5 juin 1968, auraient pu être atteints de la maladie d'Alzheimer s'ils avaient vécu, en raison de prédispositions de leur famille, mais cela n'a évidemment jamais pu être prouvé ...Et combien de personnalités comme de simples individus ont été dans l'Histoire porteurs de maladies sans le savoir, à fortiori si ces maladies n'étaient pas connues ...D'ailleurs où se trouve la limite entre maladie et bonne santé ?...Inversement il y a des problèmes physiologiques qui ne sont pas à priori la traduction d'une mauvaise santé, comme la cécité ou la surdité, mais qui sont "invalidants" pour des personnes appelées à des fonctions éminentes de responsabilités ...Imagine-t-on des réunions nationales et internationales avec des aveugles et des sourds ?...Peut-être, diront certains, si "l'nvalidation est "corporelle" et non "intellectuelle" ..., en pensant à l'état de santé du Président américain Roosevelt à Yalta en 1945...
Alors, qu'un Chef d'Etat fasse connaître son état de santé, est-ce un "bien" ou un "mal" ? La question reste posée, car elle se situe entre la vie privée et la vie publique ...