Le temps n'est plus, manifestement, où les vacances étaient une période de trêve pour le plus grand nombre des Français, et en particulier pour le Président de la République qui, parti se reposer au Fort de Brégançon ou ailleurs, laissait à son Premier Ministre, voire à un simple Ministre, le soin "d'expédier les affaires courantes"...
Car les nuages se sont accumulés en cet été 2012, et le nouveau Président François Hollande est non seulement confronté, comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy, à la permanence de la crise économique, mais il doit faire face à une recrudescence des difficultés : à l'intérieur, le brusque retour de la délinquance allant maintenant jusqu'à l'utilisation d'armes lourdes contre la police, et, à l'extérieur, le risque d'un conflit international suscité par la guerre civile en Syrie...
On pouvait espérer que le Président François Hollande agirait de façon rapide et efficace, en raison même des conditions de son élection : d'une part, il avait fait des promesses très claires dans ses "60 engagements pour la France", notamment le 52ème sur la "sécurité" et le 57ème sur la "place dans le monde", ... et, d'autre part, il avait pratiquement reçu un "blanc-seing" avec l'élection d'une majorité absolue des partis de "gauche" à l'Assemblée Nationale...
Or il n'y a eu jusqu'à présent que des mesures symboliques, comme la diminution des salaires du Président et des Ministres et l'augmentation de l'allocation scolaire pour les familles défavorisées ...et, en dépit de "fortes paroles" et d'appels à la "discipline ministérielle", on assiste à des désaccords multiples comme celui opposant le Ministre de l'Intérieur et la Ministre de la Justice sur les "Centres Educatifs fermés" ou ceux des nombreux Ministres chargés des affaires économiques ...Et , à l'extérieur, alors que le Président français bénéficie de son "tour de rôle" comme Président de l'Onu, ...il a jugé plus important de se reposer au Fort de Brégançon que de faire les démarches nécessaires auprès de ses homologues Vladimir Poutine pour la Russie, Angéla Merkel pour l'Allemagne et Barack Obama pour les Etats-Unis, ce qui a d'ailleurs conduit l'ancien Premier Ministre François Fillon, dont la compétence et l'expérience sont indiscutables, à lui donner des conseils dans un article remarqué dans le Figaro du 13 août 2012 ..."Un peu de courage, Monsieur le Président !..."
En l'occurrence, la sanction des Français ne s'est pas fait attendre, puisqu'au terme des traditionnels "100 jours de grâce", la popularité du Président François Hollande est déjà négative, avec 54 % de "mécontents"...Et le problème est déjà de savoir s'il pourra remonter la pente ...Car il prend des "postures", conformément à l'attitude habituelle des socialistes, "afin de plaire" ...Mais il oublie que gouverner ce n'est pas vouloir plaire constamment, et c'est même souvent avoir le "courage" d'aller à l'encontre de l'opinion courante en fonction de la connaissance des réalités ...Il est vrai que François Hollande a toujours été un homme aimable - ce n'est pas par hasard qu'il avait été le chef du turbulent parti socialiste grâce à des qualités de "négociateur" - mais qu'il n'avait jamais été membre d'un gouvernement avant son élection comme Président de la République ...Cela ne s'improvise pas d'être "un Chef d'Etat"...