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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 10:20

   La démission volontaire du Pape Benoît XVI estimant, suivant ses propres termes, "qu'il n'a plus la vigueur du corps et de l'esprit nécessaire à sa mission",  pose le problème de la vieillesse.

 

   La vieillesse est "l'âge ultime" de la vie de tout être vivant et l'homme y est d'autant plus sensible qu'il en a "conscience" et que, par conséquent, il s'interroge sur sa signification en faisant "l'antichambre de la mort" ...Or nul ne sait ce qu'est la "mort", comme nul ne sait ce qu'est la "naissance", en dehors de leurs aspects strictement physiologiques...

 

   Les aspects physiologiques de la vieillesse sont évidents : la peau ridée, les cheveux qui blanchissent ou disparaissent, les muscles qui s'atrophient, les os devenant plus fragiles, les articulations atteintes par l'arthrose, la taille diminuant par tassement des vertèbres ou se courbant par scoliose ...et, par ailleurs, des troubles digestifs, circulatoires, nerveux ...Heureusement, pas tout en même temps ...La "machine" continue à tourner, mais il y a des dérèglements...

 

   Des dérèglements très variables ...Certains individus vieillissent plus vite que les autres ...et on parle de "petits vieux" ...On dit d'autres "qu'ils sont bien conservés", voire "q'u'ils font plus jeunes que leur âge" ... Et l'âge de la vieillesse a lui-même changé dans le temps : alors que les "centenaires" étaient autrefois exceptionnels - on entretenait le mythe de Mathusalem - ils sont maintenant relativement nombreux, passant par exemple en France d'environ 100 en 1900 à 200 en 1950, 1100 en 1970, 3800 en 1990, 15.000 en 2010, avec une prévision de  ...200.000 en 2060, progression exponentielle interpellant les "gériâtres" qui considéraient le record de longévité détenu par la française Jeanne Calment -122 ans - comme proche de la limite du "capital génétique" ...De toutes façons, on est désormais loin des "barbons" de Molière qui, au 17ème siècle, avaient à peine plus de 40 ans ...et "La Femme de Trente ans" de Balzac au 19ème siècle n'avait rien de la femme épanouie à cet âge au début du 21ème siècle ...Désormais, l'espérance de vie à la naissance - moyenne tenant compte de la mortalité à tous les âges - ne cesse de s'accroître : elle est passée pour les hommes de 70,7 ans en 1982 à 78,4 ans en 2012,  ...et pour les femmes de 78,9 ans à 84,8 ans dans le même délai ...A noter en l'occurrence que le sexe fort n'est pas celui qu'on pense, même si de mauvais esprits ...masculins ont l'inélégance de justifier cette différence par le fait que les hommes travailleraient plus que les femmes, alors que celles-ci ont de plus en plus un métier, auquel s'ajoutent les tâches domestiques ...Mieux vaut ne pas ergoter et constater qu'il y a désormais et indiféremment beaucoup d'hommes et de femmes qui "vivent vieux" dans tous les milieux, comme s'amuse à le constater une revue sous le titre ironique des "vrais jeunes" (*) en citant des personnalités célèbres : Michel Rocard (82), Philippe Bouvard ((83) Elisabeth  II (86), Jean d'Ormesson ((87), Paul Bocuse (87), Shimon Pérès (90), Alain Resnais (90), Helmut Schmidt (94), Stéphane Hessel "l'indigné" (95) ...Gisèle Casadesus (98), etc...

 

   Cette progression n'est pas sans conséquences, et celles-ci suscitent même de sérieuses inquiétudes :

   - d'abord, si cette progression continue au moins jusqu'à la limite théorique du "capital génétique", et s'étend à l'ensemble de l'humanité  en raison de la généralisation des progrès de la médecine et de la diététique, la population mondiale qui était restée relativement stable au 19ème siècle avec 1 milliard d'individus, puis était montée à 2,5 milliards en 1950 ...et 7,5 milliards en 2010, peut, suivant les estimations tenant compte d'une baisse de la natalité, atteindre entre 10 et 15 milliards en 2100 ..Où s'installera-t-elle et aura-t-elle des ressources suffisantes...Y aura-t-il une guerre mondiale de la faim ?...

   - Ensuite, même sans tomber dans un tel catastrophisme, cette progression ne peut qu'entraîner un poids de plus en plus écrasant des "retraités" sur la population dite "active" demeurant stationnaire, voire diminuant, en raison de la baisse de la natalité ...Or, il n'y a si longtemps, en France, on a considéré que le départ à la retraite à 60 ans était une grande conquête sociale et "on" y pense encore ...Est-ce raisonnable, alors qu'en dehors des métiers pénibles et de cas de maladies graves (notamment la maladie d'Alzheimer) les hommes et les femmes sont "valides" beaucoup plus tard et pourraient, compte tenu du progrès de la longévité, travailler plus longtemps, au moins pour des tâches d'encadrement ...De toutes façons, les calculs de l'INSEE montrent qu'en France le pensions de retraite ne pourront plus être payées à partir de l'horizon 2040 ou devront être diminuées si l'âge de la retraite n'est pas reculé et les cotisations des actifs augmentées...

 

   Un proverbe dit que le secret de la vieillesse est dans le bonheur ...Pour avoir celui-ci, les hommes et les femmes et ceux qui les gouvernent sauront-ils dépasser leurs égoïsme et leurs querelles, et faire les "bons" choix ?...

 

(*) Le Point  7 février 2013

 

N.B. L'auteur du présent article a 81 ans révolus

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commentaires

J
<br /> Bah !...Il ne faut pas être pessimiste ...La jeunesse est toujours porteuse d'espoir ...Comme disait déjà le grec Théocrite (-311/-260) : "Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir" ...<br />
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L
<br /> Si le secret de la vieillesse est dans le bonheur, le secret de la jeunesse est il dans le malheur? A voir les difficults d'insertion d'un nombre croissant de jeunes il semble bien que ce ne<br /> soit pas un secret mais bien une triste généralité ..........<br />
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L
<br /> pour bien vieillir et en bonne santé, il faut refuser la facilité et le confort en acceptant la difficulté et la souffrance. Il faut s'habituer à observer des règles de comportement strictes.<br /> Savoir faire du sport régulièrement et ne manger que la quantité de calorie nécessaire pour se déplacer. En effet, on ne met pas plus d'essence que ce dont à besoin un véhicule pour avancer. Pour<br /> le corps humain c'est pareil. Si je fais un très bon repas à midi, je mange presque rien le soir et je cours dix bons kilomètres le lendemain afin de récupérer mon poids normal. Avec la<br /> modernisation de la société nous sommes devenus des hommes sédentaires qui n'utilisons presque plus notre corps, tout en le gavant de plus en plus. je rajouterais que quelqu'un qui a une vie<br /> heureuse, toujours dans un bonheur tranquille et se posant peu de problèmes court tout droit vers la mort, à l'inverse une personne agitée qui passe sa vie à affronter toutes sortes de<br /> difficultés dans la souffrance, se dépensera plus et aura un corps plus solide. Pour se calmer il aura en plus tendance à beaucoup marcher et à faire du sport. C'est mon cas, je ne suis bien que<br /> fatigué physiquement et après avoir couru par exemple dix bons kilomètres je me sens dans une forme de santé morale éblouissante, une sorte de catharsis.<br />
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