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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 15:09

   Il est de bon ton, depuis que François Hollande a été élu par la "gauche" Président de la République après avoir fustigé , comme candidat, les "puissances d'argent", de rendre coupables de tous les maux les grands patrons, ainsi que celui - avocat d'affaires de profession - qui a été jugé leur (in)digne représentant, Nicolas Sarkozy, son prédécesseur...

 

   C'est pourquoi, en cette période de voeux, il paraît équitable de connaître ceux d'un grand patron, ...et pas n'importe lequel, puisqu'il s'agit de Serge Dassault, héritier d'une famille industrielle de l'aéronautique, sénateur de l'Essonne, mais aussi ancien déporté à Buchenwald pour avoir refusé de mettre ses usines au service des nazis en 1940, ...et devenu Président du Figaro , journal connu pour être un défenseur inconditionnel de la "droite" ...Bien entendu, ces voeux n'engagent que leur auteur...

 

   "L'année 2012 n'a pas comblé les attentes que nous avions placées en elle. L'élection de François Hollande, avec sa majorité absolue à l'Assemblée Nationale, lui a donné un pouvoir total pour appliquer son programme. Désireux de se démarquer de l'équipe précédente, il l'accuse de tous les maux et la rend responsable de tout - des déficits budgétaires et de la dette, du chômage au plus haut et du pouvoir d'achat au plus bas, de l'école abîmée et de la jeunesse sacrifiée, etc - alors qu'en vérité les difficultés dont nous souffronssont beaucoup plus anciennes, et que les socialistes, loin d'y porter remède, les ont en quelques mois considérablement aggravées.

 

   François Hollande, semble-t-il, ne l'a malheureusement pas encore compris : si Nicolas Sarkozy n'a pas réssi à réduire le chômage, ni à augmenter le pouvoir d'achat, ce n'est pas parce qu'il aurait mené une politique trop "libérale" ou trop "à droite", mais au contraire parce qu'il n'a pas suffisamment rompu avec la politique de gauche des précédents gouvernements, ni supprimé les obstacles à la croissance, soigneusement érigés depuis des années par ses prédécesseurs socialistes.

 

   Les 35 heures, tout d'abord, que nous subissons depuis 1998 par la faute de Martine Aubry. Non seulement cette loi absurde a cassé notre compétitivité industrielle, mais elle coûte cghaque année 21 milliards d'€ de charges, qui creusent d'autant nos déficits publics, saqns qu'aucun Ministre de l'Economie ne s'en soit soucié jusqu'à présent.

 

   L'IFS, ensuite, que nous a légué François Mitterrand, avec le passage de 20 à 40 % des droits de succession. S'ajoutant aux récentes augmentations de l'impôt sur le revenu et de la taxation des plus-values, sa folle progression a fait basculer notre régime fiscal dans la spoliation et la sanction. Alerté par le coup de colère d'un fameux comédien, le grand public prend conscience aujourd'hui de ses ravages, mais cela fait trente ans que l'ISF, sans bruit, fait fuir nos principaux contribuables - qui s'en vont investir ailleurs. Chaque année, c'est une nouvelle révocation de l'Edit de Nantes, qui mine notre croissance en vidant la France de ses créateurs de richesses et d'emplois !

 

   La rigidité du marché, enfin, quye tous les gouvernements depuis 1945 se sont employés à aggraver sous la pression des syndicats accrochés à leurs sacro-saints "contrats à durée indéterminée". Politique de gribouille, qui se retourne contre les salariés qu'elle est censée protéger: craignant à juste titre de ne pas pouvoir se séparer demain des salariés qu'une baisse des carnets de commandes condamnerait à l'inactivité, les entreprises préfèrent ne pas les embaucher, ou les embaucher ailleurs ! Et c'est ainsi, au nom de la "lutte contre les licenciements" que le chômage ne cesse de progresser...

 

   35 heures, ISF, non-flexibilité de l'emploi : de cette triple calamité française, tous les gouvernements, toutes les majorités, de gauche comme de droite, sont responsables? La gauche, parce qu'elle est à l'origine de ces décisions catastrophiques, et qu'elle n'a eu de cesse d'en aggraver les effets. La droite, parce qu'elle n'a jamais eu le courage de les abroger.

 

   Voilà quarante ans que cela dure ! Quarante ans que notre outil industriel, notre puissance économique, notre capacité financière se meurent à cause de ces inventions socialistes avec lesquelles ni Chirac, ni même Sarkozy n'ont osé rompre purement et simplement. Quarante ans que la France se vide de ses industriels et maintenant de ses jeunes diplômés, qui préfèrent de plus en plus travailler à l'étranger . Et demain ? Veut-on que ne restent plus en France que des fonctionnaires, des chômeurs et des retraités ?

 

   Si encore les différents ministres des Finances avaient su gérer convenablement nos finances publiques ...Mais non ! Depuis 1982, les déficits budgétaires se sont accumulés, chaque gouvernementfavorisant les aides sociales au détriment de nos investissements. Vive l'Etat - Providence ! Mais combien de temps cela durera-t-il ? Pour "équilibrer" leurs budgets, tous les gouvernements ont largement emprunté. Ils ont alourdi chaque année le fardeau d'une dette (plus de 1800 milliards d'€ en 2012, contre 90 milliards en 1980) qui nous coûte de plus en plus cher et nous fait courir un danger de plus en plus grand. Si nous parvenions à la réduire de 10 milliards par an (ce qui serait déjà un exploit !)il nous faudrait presque 200 ans pour la rembourser en totalité ! Vertigineux !...

   En 2013, nous devrons emprunter plus de 160 milliards d'€ - 100 pour acquiiter les échéances de notre dette - et 60 - au minimum - pour contenir notre déficit budgétaire dans la limite des 3 %. Quels investisseurs accepteront d'acheter nos emprunts à des taux raisonnables ? Ce n'est pas un hasard si l'agence Moody's, après avoir revu en novembre notre notation à la baisse, a placé la France sous haute surveillance. Tant que les augmentations de dépenses ne seront pas maîtrisées, qu'aucune mesure d'économie ne sera prise, que des impôts nouveaux continueront d'étouffer la croissance et de faire fuir nos investisseurs - bref, tant que nous ferons tout ce qu'il ne faut pas faire - nous serons sous la menace d'une nouvelle dégradation et d'une augmentation des taux d'intérêt qui serait dramatique. Comme la Grèce, qui ne peut plus emprunter à des taux supportables, nous nous retrouverons alors en cessation de paiement. Et ce n'est pas l'Europe qui pourra bous venir en aide ...

 

   Ce cauchemar, seul le Président de la République, Président de tous les Français, peut encore l'écarter.

 

   J'ai fait un rêve. 

 

   J'ai rêvé que François Hollande, prenant conscience des exigences de sa charge, décidait soudain d'abandonner la politique socialiste qui conduit à la ruine la France et les Français.

 

   J'ai rêvé qu'il prenait la décision de bon sens de supprimer les 35 heures, l'ISF et tous les nouveaux impôts mis en place par son gouvernement...

 

   J'ai rêvé que la réduction de ces ressources fiscales serait compensée, via le retour aux 39 heures, par la suppression des allègements de charges qui nous coûtent 21 milliards d'€ par an...

 

   J'ai rêvé que le déficit budgétaire serait définitivement comblé par une augmentation de la TVA : avec un taux de 23 %, nous pourrions récupérer plus de 25 milliards, qui s'ajouteraient aux 21 milliards des 35 heures...

 

   J'ai rêvé d'une relance de l'activité, d'unregain de confiance de la part des investisseurs, du retour de la croissance et de la décerue du chômage...

 

   J'ai rêvé que le gouvernement de la France, pour faire face à la gravité de la crise, était enfin capable de mettre en place une véritable politique d'UNION NATIONALE, qui trouverait aussitôt parmi les parlementaires, de droite et de gauche, le soutien nécessaire...

 

   J'ai rêvé, et c'est alors que je me suis réveillé ... J'ai vu que le gouvernementdécidait chaque jour de nouvelles mesures punitives contre les "riches", au nom de cette funeste lutte des classes qui n'a jamais rien résolu. J'ai vu qu'il piétinait le bel idéal de la Participation, seul espoir de réconcilier les Français avec leurs entreprises. J'ai vu qu'il inventait chaque semaine dee nouveaux impôts - sur les revenus, sur les plus-values, sur les dividendes ...- qui découragent l'initiative et étouffent le peu de croissance qui nous reste. J'ai vu qu'il persistait dans sa folie taxatrice, en dépit des salutaires avertissements du Conseil Constitutionnel. J'ai vu qu'il continuait de dépenser, et de dépenser encore, sans prévoir aucune économie ni tenir compte des avertissements des agences de notation. J'ai vu ses "emplois d'avenir" et ses "contrats de génération" qui coûteront des milliards, sans rien changerau chômage des jeunes auxquels on a oublié d'apprendre un métier.

 

   J'ai vu tout cela, et pourtant je continue de croire, comme Tony Blair, que "la bonne politique n'est ni de gauche, ni de droite, mais celle qui marche". Je continue de penser que François Hollande veut sincèrement le bien du pays, et qu'il est tout à fait capable, devant la gravité de la situation, de prendre les mesures qui s'imposent. Je continue de rêver d'une union nationale qui mobiliserait tous les citoyens, sans exclusives ni à priori partisans, autour d'un projet commun pour l'avenir de la France. En ce début de l'année 2013, je forme le voeu, pour le redressement de notre pays, que cet espoir devienne réalité. Après tout, il n'est pas interdit de rêver ..."

 

   Le problème est qu'il ne suffira pas de rêver ..."Les Français étant ce qu'ils sont, et la France étant ce qu'elle est", comme disait naguère le Général De Gaulle, un changement est-il possible ?...


 

Réf : Le Figaro du 2 janvier 2013 - Rubrique Débats & Opinions

         http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Dassault

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commentaires

J
<br /> Je ne tiens pas particulièrement aux termes de "grand patron", surtout s'il est interprété dans ses sens "d'éclat" ou de "supériorité" ...Terminologie d'usage, tout au plus, à laquelle je<br /> n'apporte pas d'attention...<br />
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L
<br /> Oh oui Dassault ce salaud qui fabrique des avions avec des armes pour aller dessus. Nous qui sommes pacifiques et très lâches ne faisont pas la guerre et la laissons aux militaires et aux<br /> marchands!!!! Notre honneur et notre belle personne est pleine de grandeur d'âme...<br />
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L
<br /> "Les voeux d'un grand patron,: plusieurs commentaires :<br /> <br /> <br /> Pourquoi le terme de patron et pas celui d'entrepreneur dont se gargarisent tant les chantres du MEDEF?<br /> <br /> <br /> Fils d'un grand patron, surement, grand patron lui-même, on peut en douter.<br /> <br /> <br /> Dassaut n'est pas une "grande" entreprise car elle ne fait pas partie du CAC 40.<br /> <br /> <br /> Dassaut n'est pas un grand exportateur, puisqu'il est incapable de vendre à l'étranger ce qui devrait être le fleuron de sa production, le fameux (fumeux) Raale. C'est un peu comme si Wolkswagen<br /> ne vendait sa Golf qu'en Allemagne et pas ailleurs!!!!<br />
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J
<br /> Après vérification, ma référence wikipedia étant mauvaise, je lui substitue la bonne :<br /> <br /> <br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Dassault<br />
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J
<br /> "Qui sème le vent récolte la tempête", et je ne suis pas surpris de recevoir cette "volée de bois vert" aprèa voir eu cette "provocation" de citer les voeux de Serge Dassault ...Mais je<br /> rappelle que les propos de ce parsonnage n'engageaient que leur auteur et j'ajoute que je ne les ai cités que parce que je n'en ai pas trouvé d'autres qui soient "significatis" du côté de la<br /> droite, en dehors du journal Le Figaro, très représentatif de cette tendance ...De toutes façons, je ne cesse de répéter que les notions de droite et de gauche me laissent indifférent, et qu'à<br /> partir du moment où les valeurs républicaines sont respectées, j'accepte toutes les opinions...<br /> <br /> <br />   Sur la persnnalité de Serge Dassault, faute de mieux, et en particulier de documents historiques incontestables, je me réfère à :<br /> <br /> <br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Dassault - 95k<br />
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