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10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 23:24

   Une fois de plus, de nombreux médias ont déformé l'information en présentant comme une "nouvelle menace contre l'humanité" la création prochaine, par la Société américaine Spock, d'un moteur de recherche informatique capable d'établir un fichier pour 100 millions de personnes... en attendant de recenser les 6 milliards d'humains !... 

   D'abord, le "fichage" des individus n'est pas un fait nouveau, tant s'en faut... Sans remonter très loin dans l'histoire, on peut évoquer en France le "cabinet noir" du temps de Louis XV, la police de Fouché sous Napoléon 1er, le personnage de Vidocq sous la Restauration... pour aboutir à la DST et et aux Renseignements Généraux de notre époque... Et la plupart des Etats du monde, du moins les plus anciens, ont une histoire semblable...

   Le problème est que l'établissement de fichiers - à fortiori s'ils sont "secrets" - a le plus souvent une mauvaise réputation, en raison de l'usage abusif et, dans certains cas, criminel, qui a pu en être fait, notamment par des régimes dictatoriaux s'en servant pour contrôler la population, par exemple la SS dans l'Allemagne nazie, la Guépéou dans la Russie soviétique ou encore la Stasi dans la République Démocratique Allemande... C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les Etats démocratiques ont mis en place des dispositifs pour protéger la vie privée en interdisant la collecte des informations à caractère personnel, comme la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) en France...

   Il faut néanmoins reconnaître que le "fichage" des individus - sous quelque forme que ce soit (écrit, internet, empreintes digitales ou génétiques, pupille des yeux...) n'a pas seulement des effets négatifs... L'identification des personnes - qu'il s'agisse de criminels ou de ...victimes d'accidents - a singulièrement progressé avec le recours à l'ADN... Et la publication d'un décret le 7 août 2007 instituant un fichier "biométrique" (PARAFES : Passage Automatisé RApide des Frontières Extérieures Schengen) va accélérer considérablement les démarches pour les transports aériens... Quant à la carte VITALE, son utilité dans le domaine sanitaire n'est plus à démontrer...

   Par ailleurs, des personnes de plus en plus nombreuses donnent elles-mêmes des renseignements les concernant, en utilisant ...l'Internet, qui est accessible à tous dans le monde entier... à la différence des lettres, mémoires et confessions d'autrefois qui n'intéressaient le plus souvent qu'un public très restreint... Ainsi, l'auteur du présent article et son fidèle correspondant Jacques Heurtault se retrouvent sur le Web (Wanadoo ; recherche), sans l'avoir demandé, simplement parce qu'ils ont un "Blog" à leur nom... C'est d'ailleurs l'argument principal de la Société américaine Spock qui prétend  "traiter seulement ce que les gens ont rendu public"...

   C'est donc moins l'information obtenue sur les personnes qui doit être incriminée que l'usage qui en est fait... Par exemple, il est certain qu'il y a danger si des "recruteurs" prennent prétexte de ce qu'ils ont trouvé sur le Web pour refuser un candidat à un emploi... Déjà les "géants" de l'Internet (Microsoft, Google, Yahoo, Ask, Livesearch...) ont pris des dispositions pour protéger la vie privée et rendre anonymes certaines recherches, voire permettre aux utilisateurs d'effacer eux-mêmes l'historique de leurs recherches... Il faut aller plus loin en faisant en sorte que des Sociétés comme Spock - qui recherchent seulement le "profit" au mépris de la "morale" - se rangent à ces dispositions, et que celles-ci ne soient plus à l'initiative des entreprises, mais règlées par une législation internationale...

   Non, vraiment, rien de nouveau sous le soleil... Chaque fois qu'une "arme" apparaît, il faut inventer le ..."bouclier" !

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4 août 2007 6 04 /08 /août /2007 17:20

   Le rôle de la presse - écrite ou télévisée - est "d'informer", sans parti-pris, en laissant au public le soin d'apporter ses jugements : l'expérience prouve d'ailleurs que ceux-ci sont le plus souvent très variés, conformément à la "liberté de pensée"...Ensuite seulement, on peut confronter les points de vue et discuter dans le cadre de tribunes ou de forums...

   Tel n'est pas le cas dans cette"affaire" actuelle de la Lybie, dont le "Guide" Kadhafi est systèmatiquement "diabolisé", et ceci moins pour condamner sa "personne" que pour rabaisser le Président et le Gouvernement de la France qui n'auraient réalisé un incontestable succès diplomatique à propos des "infirmières bulgares" qu'en "pactisant avec le diable"...

   En l'occurrence, le problème n'était pas de "valoriser" Kadhafi, "personne" peu intéressante coupable de divers excès et même de crimes depuis son arrivée au pouvoir par un coup d'état en 1969, et qui, si les circonstances l'avaient permis, aurait pu être traduite devant un Tribunal Pénal International pour "crimes contre l'humanité", à l'instar de Milosevic dans l'ex-Yougoslavie... On était seulement dans le contexte de ce que les Allemands appellent la "Réal-Politik", où les "raisons d'Etats" ont toujours prévalu sur les "raisons de personnes" : à ce titre, il suffit de rappeler les exemples majeurs de Mussolini signant les "Accords de Latran" en 1929 avec le Pape, et d'autre part d'Hitler signant les "Accords de Munich" en 1939  avec le Français Daladier et l'Anglais Chamberlain...

   Il n'y a donc rien "d'extraordinaire" à ce que des négociations aient pu avoir lieu avec la Lybie de Kadhafi, et ceci d'autant moins que l'embargo dont elle avait fait l'objet après divers attentats (cf : l'affaire de Lockherbie), a été levé depuis 2004, et que divers pays - dont l'Allemagne et l'Italie - et l'Union Européenne pour les contrats d'EADF n'ont pas hésité à engager des discussions pour divers contrats... Fallait-il donc que la France soit l'un des seuls pays à refuser de discuter avec la Lybie, au nom d'une "morale internationale" ...qui est par ailleurs bafouée par de nombreux Etats "démocratiques", ou se voulant tels, comme les Etats-Unis en Irak ou la Russie en Tchetchénie?...

   Evidemment, la "nature" des accords a son importance... Quand il s'agit d'une mesure humanitaire comme la libération des infirmières bulgares ... ou encore la participation à un fonds d'aide aux enfants victimes du sida, on ne fait pas d'objection... Mais évidemment on s'inquiète quand il s'agit d'armement ou de centrale nucléaire... Pour l'armement, les Français ne sont pas les seuls... Pour la centrale nucléaire, il convient de rappeler que la France bénéficie d'une forte réputation internationale dans ce domaine et que Kadhafi accorde une préférence exclusive à la France, ayant quelque raison d'écarter les Etats-Unis qui avaient bombardé naguère sa résidence... Il veut d'ailleurs associer la France à son projet "pharaonique" de fabrication massive d'eau douce par réchauffement de l'eau de mer à l'aide de l'énergie nucléaire, et ceci non pas simplement pour faire face à l'accroissement de la consommation en Lybie, mais pour ...créer un lac artificiel à l'intérieur du pays comportant actuellement 90% de déserts, en vue de sa mise en valeur... Certes, suivant les spécialistes, et malgré les assurances données, il est toujours possible de passer du "nucléaire civil" au "nucléaire militaire" ...mais il est tout de même peu vraisemblable que le "Guide" lybien prenne un tel risque, alors qu'il cherche à reprendre sa place dans les relations internationales...

   C'est pourtant le seul aspect qui est mis en exergue dans les médias... Ne pas rappeler tout le contexte relève de la "désinformation"... et critiquer le Président et le Gouvernement de la France qui ont saisi l'occasion de "finaliser " des accords préparés avant leur arrivée au pouvoir...relève de la mauvaise foi... De toutes façons, dans les "affaires troubles", on est bien obligé d'en passer par des "arrangements"... et si la France veut jouer un rôle "noble" dans le règlement de la tragédie du Darfour, il ne sera peut-être pas inutile qu'elle puisse compter sur l'influent voisin qu'est la Lybie..

N.B. Pour plus amples détails, lire l'article de Jacques Heurtault "Retour sur la Lybie" : clic/ http://www.propositions-audacieuses.net/article-7003956.html

 + Article Figaro - Débats/Opinions  - Lundi 6 août 2007

LA CHRONIQUE d'Alexandre Adler.
 Publié le 06 août 2007
 
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Bouchon/Figaro.
 
 
On ne peut parler de la Libye qu'entre le rire et les larmes. Les pitreries diverses de son chef, ainsi que son goût des accoutrements issus du Cirque Pinder, donnent souvent à sourire. Mais il est également vrai, malheureusement, que le pitre, lui, ne rit pas : si les infirmières bulgares et le médecin palestinien n'avaient pas dû signer en partant un engagement à renoncer à toutes poursuites pénales pour les tortures subies durant leurs longues incarcérations, un petit coup de projecteur sur le niveau de la civilisation de ce pays, nouvel ami et allié, aurait pu être braqué. Mais de sa brève passion pour la défunte Union soviétique, Kadhafi a au moins importé cette pratique de décharge judiciaire qui, rappelons-le, était imposée à partir de 1953 à tout citoyen soviétique élargi du Goulag.
 
Mais il y a encore plus tragique et plus comique à la fois dans le fait que la Libye est à peine une nation, et, à bien des égards, selon le voeu de son chef tutélaire, un État en voie de dépérissement : la Cyrénaïque a toujours regardé vers l'Égypte voisine, et les Frères musulmans, tournés vers Le Caire, y sont particulièrement bien implantés. La Tripolitaine et le Fezzan sont, au contraire, depuis toujours, des terres berbères, tournées vers le reste du Maghreb. Depuis l'émergence de la rente pétrolière, le travail est essentiellement assuré par des immigrés égyptiens ou tunisiens, voire africains, maltraités et brutalisés de temps à autre par les « citoyens » de cet admirable pays. Pays en sursis, tant sur le plan de la géographie que de l'histoire, la Libye et son chef, fort inintéressant, doivent cependant être préservés par tous les moyens, en raison de la crise profonde qu'elle traverse.
 
En effet, nous avons assisté, ces dernières années, à l'équivalent d'une mutation virale aux conséquences peut-être catastrophiques. La dynastie des Senousis, renversée par Kadhafi en 1970, a toujours eu des partisans qui furent un temps pro-occidentaux. Mais, depuis l'abandon de l'opposition par le président égyptien Moubarak, qui se réconcilia spectaculairement - et financièrement - avec Kadhafi, au début des années 1980, cette dernière n'a plus eu pour ressources que de maigres subsides américains et saoudiens, puis un appui de plus en plus ferme de la mouvance islamiste moyen-orientale.
 
Très vraisemblablement majoritaires dans le pays, les islamistes senousis, devenus entre-temps des fidèles dévoués d'Oussama Ben Laden, ont même, à présent, à leur tête un chef relativement charismatique, Yahia al-Libi, fort heureusement, pour l'instant, retranché quelque part dans les confins entre l'Afghanistan et le Pakistan. Mais la situation est suffisamment sérieuse pour avoir engagé Kadhafi, poussé par son fils, le très libéral Seif el-Islam, à se réconcilier avec l'Occident tout entier, qui considère aujourd'hui la dictature essoufflée et grotesque de Tripoli comme un moindre mal à supporter avec patience ; voire à défendre un jour contre des ennemis autrement redoutables, qui ne tarderaient pas à ressusciter l'agressivité terroriste des premières années du régime, les oripeaux du nationalisme arabe ayant été cette fois-ci troqués au profit d'un islamisme pur et dur. C'est la raison pour laquelle les procès implicites qui sont faits à la France et à son président, depuis la spectaculaire libération des infirmières bulgares, sont particulièrement malvenus, voire surprenants.
 

 
La Grande-Bretagne et les États-Unis n'ont pas attendu le résultat de ce douloureux problème humanitaire pour s'implanter de nouveau à Tripoli et commencer à négocier très officiellement des contrats d'armement, tandis qu'un grand économiste de Harvard, le professeur Porter, s'efforçait tant bien que mal d'instiller un semblant de rationalité économique dans cette malheureuse « boîte à sable », tuméfiée par une rente pétrolière excessive et toujours mal employée. Ce n'est un secret pour personne que l'Allemagne n'a cessé de pousser les intérêts de Siemens dans la conclusion d'un accord nucléaire civil, tandis que son ministre des Affaires étrangères poursuivait sa négociation humanitaire avec un indéniable succès. Quant à l'Italie, dont les services secrets aidèrent Kadhafi à prendre le pouvoir dès 1970, elle s'est fait, notamment en la personne de Romano Prodi, lorsqu'il présidait la Commission européenne, l'avocat inlassable du tyran de Tripoli. Tout ce que la France a apporté dans ce concert unanime du monde occidental, c'est un singulier dynamisme accompagné d'une vitesse d'exécution, dont elle est légitimement la bénéficiaire provisoire.
 
Mais il y a plus surprenant et plus hypocrite encore avec l'attitude de notre Parti socialiste national : depuis l'aide apportée par le gouvernement libyen à la campagne de désinformation sur les diamants de Giscard jusqu'à la rencontre surprise de Mitterrand avec Kadhafi, et les reculs permanents de la diplomatie française dirigée par Roland Dumas face aux exactions libyennes, le Parti socialiste est sans doute de toutes les formations politiques françaises celle qui présente le plus lourd dossier en matière de complaisances et de « realpolitik » injustifiée. Nicolas Sarkozy n'a, dans cette affaire, ni rompu les rangs de la solidarité occidentale, comme le faisaient Mitterrand et Dumas, ni apporté de caution idéologique à un régime moribond, dont nous sommes néanmoins contraints, par le malheur des temps, d'organiser la survie, faute de mieux.
 
par Alexandre Adler

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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 23:19

   Depuis la création de mon blog en Octobre 2005, je me suis toujours gardé de "prendre parti", afin de sauvegarder mon indépendance d'opinion et laisser la porte largement ouverte à la discussion. Mais cette fois - nolens volens - j'applaudis bruyamment le Plan Alzheimer proposé par le Président Sarkozy, et j'en donne les raisons personnelles :

   1. Que je le veuille ou non, je suis devenu officiellement "vieux" au sens des statistiques, même si, sans prétendre à un "jeunisme" stupide, j'ai le sentiment d'être encore, comme on dit, "en pleine possession de mes moyens"...

   2. Pendant toute ma vie - et notamment dans mes activités professionnelles et associatives - je me suis battu pour défendre les "vieux". Conscient de l'arrivée inéluctable du "papy-boom" à partir de l'an 2000, j'ai tout fait pour la mise en place des structures nécessaires, en particulier pour les personnes dites "dépendantes", mais, au début des années 90 encore, j'ai le plus souvent rencontré l'indifférence, voire l'hostilité, car on s'inquiétait alors surtout du poids "intolérable" que les "vieux" allaient représenter pour les "jeunes"...

   3. J'ai eu un membre de ma famille atteint de la maladie d'Alzheimer, et j'ai donc éprouvé concrètement avec mon épouse, ce qu'est la dégénérescence cérébrale et ce que représentent des soins difficiles sans autre contrepartie que l'agressivité de la pauvre personne à la dérive. A l'époque, nous avions même été "remerciés" par la "société" en recevant après son décès un ...redressement fiscal, parce que nous n'avions pas déclaré - par ignorance - l'utilisation d'une partie de sa pension pour faire face aux frais (+ de 10.000 Fr par mois) ...

   Alors, quand le Président Sarkozy déclare que "l'honneur d'une société civilisée se trouve dans la manière dont elle considère les personnes âgées", comment ne pas s'en féliciter, et répondre : "Enfin !"... Et comment ne pas approuver "qu'il s'implique en tant que Président pour mettre en place un plan à la hauteur des souffrances générées", et qu'il précise :"Nous allons organiser une stratégie sur plusieurs axes, la recherche notamment sur le diagnostic et le traitement, l'amélioration de la prise en charge des malades et des familles, et aussi des questions éthiques, notamment autour de l'annonce du diagnostic"... Tout y est : la compréhension et la sensibilité...

   Alors, bien sûr, il faut "payer" un tel plan : le projet est de créer une "franchise" de 0,50 euro par boîte de médicament ou par acte paramédical, et de 2 euros pour les transports sanitaires,  - assortie d'un "plafond" de 50 euros par an et comportant des exonérations pour les personnes défavorisées relevant de la couverture maladie universelle (soit 4.800.000), les femmes enceintes et les enfants... De surcroît, il s'agira d'une recette "affectée", c'est-à-dire qu'elle ne pourra pas être détournée vers d'autres buts que la maladie d'Alzheimer, à laquelle seront joints la lutte contre le cancer et le développement de structures de soins palliatifs... Pas de quoi ruiner les Français, à la générosité desquels on peut faire confiance, à condition de bien leur expliquer les choses ( près de 1.000.000 de malades d'Alzheimer, et nombre en constante progression...) et de les mettre clairement devant leurs responsabilités... Personnellement, je suis même prêt à participer pour largement plus que le "plafond" de 50 euros par an !

    Or il paraît que ce projet rencontre une vive opposition des des "professionnels de la santé" et des "salariés" - du moins de leurs associations ou syndicats qui crient au scandale et à l'injustice... Et le parti socialiste s'en mêle en osant dire que "le gouvernement utilise la compassion en direction des malades du cancer ou d'Alzheimer pour justifier une mesure impopulaire" ... D'abord, si la mesure est jugée impopulaire, cela prouve au moins que le gouvernement a le courage de la prendre et que le Président Sarkozy ne fait pas de "l'électoralisme"... Ensuite, comment des syndicats et un parti qui se drapent dans la "solidarité" peuvent-ils avoir une telle attitude envers une aide pour des gens démunis et sans défense ?... N'y a-t-il donc pas chez leurs mandants des personnes ayant vécu les problèmes de malades d'Alzheimer et capables de réagir autrement ?...

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29 juillet 2007 7 29 /07 /juillet /2007 09:20

   L'association des deux mots dans le titre même de cet article peut surprendre, car ils évoquent des réalités traditionnellement considérées comme antinomiques... Mais c'est justement là que se trouve le problème, dans la mesure où il s'en faut de beaucoup que la sexualité et la religion aient toujours été opposées...

   En effet, dès les temps préhistoriques, les hommes ont laissé des traces - et notamment des gravures rupestres - attestant sans la moindre ambiguïté que la sexualité avait une place naturelle dans les préoccupations sociales et qu'elle était associée aux cultes primitifs... Et il en est de même dans les premières "civilisations" (Mésopotamie, Egypte, Grèce, Rome...) où les écrits comme les arts ne traduisent pas la moindre gêne vis-à-vis du sexe... D'où vient donc cette "diabolisation" de la sexualité dans la religion ?...

   La réponse semble évidente : il s'agit d'un effet de la "civilisation judéo-chrétienne", où le judaïsme et le christianisme se sont relayés pour marginaliser cet "élément de la nature humaine"... Mais, en fait, ce n'est pas le cas, car la Bible et les traditions qui y sont rattachées montrent ...le contraire :

   - Les organes génitaux sont considérés comme ...fondamentaux dans les textes les plus anciens. Qu'on se le dise !

     Deutéronome 23-1 : "L'homme aux testicules écrasés ou à la verge coupée ne sera pas admis à l'Assemblée de l'Eternel"...

   - Le Dieu des Juifs fait de la circoncision (c'est-à-dire de l'ablation du prépuce) la base de son alliance :

     Genèse 17-9/14 : "A l'âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, et ce sera un signe d'alliance entre moi et vous... Un mâle incirconcis sera exterminé du milieu de son peuple : il aura violé mon alliance"...

   - Les hommes ont l'obligation de procréer, et la non-procréation est une faute :

     Genèse 1-28 : "Homme et femme, Dieu les créa, les bénit et dit : croissez et multipliez ! "...

   - L'amour sexuel n'est pas considéré comme un péché dans le judaïsme, et même il est glorifié :

     Cantique des Cantiques 1-1/5 et 4-1/13 : "Qu'il me baise des baisers de sa bouche, car ton amour vaut mieux que le vin"... "Tes deux seins sont comme des faons... Qu'ils paissent au milieu des lis" ... "Tes jets forment un jardin, où sont des grenadiers"

   - Les ...poils ont une importance particulière, comme marque de virilité et de fait les prophètes et à leur suite les rabbins portent la barbe ... Il en est de même pour Jésus et les Apôtres... Et plus tard, les musulmans, héritiers des juifs, préciseront qu'elle ne doit pas dépasser la largeur d'une main à partir du menton, et que la taille fait partie des 5 ablations traditionnelles avec les ongles, les poils du pubis et des aisselles et la circoncision...

   Et on pourrait citer encore d'autres textes... Alors ?

   Alors, il faut d'abord convenir que la Bible, sans proscrire le sexualité, en condamnait les excès et les déviances :

     Deutéronome 22-23/24 : "Si une jeune fille vierge est fiancée, et qu'un homme la rencontre dans la ville et couche avec elle, vous les amènerez tous deux à la porte de la ville et vous les lapiderez, et ils mourront, la jeune fille pour n'avoir pas crié dans la ville (!!), l'homme pour avoir déshonoré la femme de son prochain"...

     Par ailleurs, Dieu fait mourir Onan et réprime les viols (Samuel 1-3 et Genèse 34-2)... La "morale" n'est donc pas absente de l'Ancien Testament, et elle le sera de moins en moins avec les chrétiens dans le Nouveau Testament : dans les Evangiles, Jésus prône l'amour du prochain et ne formule aucun interdit, le texte montrant d'ailleurs qu'il est entouré de femmes jusqu'à sa mort... Mais avec Saint Paul et les Pères de l'Eglise - Jérôme, Augustin, Ambroise, Athanase - la notion de péché est de plus en plus liée aux pratiques du sexe... Le mariage lui-même est méprisé :

   Saint Paul : "Le célibat est un état plus chrétien puisqu'il n'impose aucune obligation terrestre susceptible d'entraver le dévouement au Seigneur"...

   Et la place de la femme, importante dans les 1ères communautés chrétiennes, recule au point de faire d'elle "la mère de tous les vices" :

   Tertullien (155-225) affirme qu'elle a perdu le genre humain : "Tu es la porte de l'enfer ! C'est à cause de toi que le Fils de Dieu a dû mourir"... Car le corps féminin représente un obstacle permanent au salut ..."la chair humaine qui naît de la concupiscence est une chair de péché... L'union des sexes transmet le péché originel à l'enfant"... Fermez le ban !!!

   Ce n'est donc pas un hasard si le célibat des prêtres est instauré par l'Eglise catholique vers l'an 1000 (la peur de la fin du monde jouant aussi un rôle...), alors qu'il n'est pas prévu dans les Evangiles et ne sera d'ailleurs jamais demandé dans l'Eglise orthodoxe... Ce n'est pas davantage un hasard si le mariage ne devient un "sacrement" qu'à partir du 13ème siècle, il est vrai "aux seules fins de la procréation"... Et de toutes façons il n'est jamais question de "plaisir", et tous les comportements sexuels "illégitimes" et "contre-nature" sont sévèrement condamnés, avec ...toute une échelle de sanctions (prière, pénitence, jeûne...)... Même le "coïtus interruptus" (sic) est réprimé !...

   Certaine "esprits forts" de notre époque, se voulant affranchis de l'influence religieuse, pensent qu'après tout "cela n'est plus qu'une affaire de curés" et en profitent pour mettre le "Christianisme en accusation"... Mais ils se trompent, car la morale "rigoriste" avait depuis longtemps dépassé le cadre de la religion chrétienne, et imprégnait profondément toute la société... René Rémond, dans un livre consacré à ce sujet, rappelle que "l'Eglise avait hérité de tout un passé rigoriste et janséniste qui perdura jusqu'à l'après-guerre et le Concile Vatican II... Mais elle n'était pas la seule ! Longtemps la morale laïque, celle des instituteurs de la 3ème République comme des savants, ne présentait guère de différences avec la morale catholique et n'était guère moins rigoureuse... Ainsi les divorces étaient peu nombreux et pesait sur eux une sorte d'opprobre qui n'était pas liée aux seules considérations d'ordre religieux. Quant à l'homosexualité, il n'en était tout simplement pas question. Aussi la dureté du langage de l'Eglise ne choquait pas"... On peut d'ailleurs ajouter que la place inférieure de la femme, héritée de l'Eglise, n'est toujours pas conjurée, et que "l'égalité des sexes" n'est toujours pas réalisée, notamment en France - la patrie des droits de ..."l'homme" - où il a fallu attendre 1945 pour reconnaître des droits civiques à la femme...

   Et il faut attendre effectivement le Concile Vatican II en 1963 et les événements de Mai 1968 qui s'engouffrent dans la brèche pour que cette "morale" rigoriste et machiste soit ébranlée : "Il est interdit d'interdire..." On connaît la suite !... Mais on peut penser aussi, à la lumière d'une histoire millénaire, que les "libérateurs" (?!) n'ont rien inventé, et qu'ils ont encore du travail, à commencer par ...l'Eglise !...

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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 14:59

   Comme toujours, le Tour de France cycliste est un succès populaire, et comme toujours, depuis de nombreuses années, il est l'occasion d'évoquer le dopage, au sens de l'utilisation de produits ou de pratiques modifiant les capacités naturelles des individus...

   Il va de soi que, dans son principe même, le dopage ne peut qu'être condamné : d'abord, sur un plan collectif, parce qu'il est source de tromperie et d'injustice ; et aussi, sur le plan personnel, parce qu'il peut mettre en danger la santé des individus. Le Tour de France cycliste a malheureusement lui-même connu dans le passé l'exemple de coureurs gravement perturbés en course ( il y a même eu un cas de décès...) ou étant morts relativement jeunes au terme de leur carrière, en raison de l'utilisation de drogues... On comprend donc et on ne peut qu'approuver la volonté des responsables de tous niveaux d'éradiquer le dopage dans les pratiques sportives, quelles qu'elles soient... Et on peut même aller plus loin en élargissant l'effort à toutes les activités humaines - par exemple intellectuelles ou artistiques - où des personnes recourent à des "produits" pour améliorer leurs performances, conjurer leurs craintes, voire rejoindre des "paradis artificiels"...

   Néanmoins il ne faut pas tomber dans un "moralisme" facile, en ne prenant pas en compte les difficultés matérielles ou morales que peuvent rencontrer ceux qui s'adonnent à des produits "dopants"... Ainsi, pour revenir au Tour de France cycliste, n'importe quelle personne ayant pratiqué intensément du "cyclotourisme" peut témoigner qu'on ne roule pas sur 3000 kms en 3 semaines - avec des efforts parfois violents et prolongés (ex: montagne) sans absorber des nourritures et boissons appropriées permettant de renouveler régulièrement les "calories" dépensées... Un "cyclotouriste" peut à la rigueur se contenter de café sucré et de pastilles de glucose... Mais qu'en est-il du "cycliste" ?... Où est la limite de ce qu'il peut ingérer ou pratiquer pour compenser ses efforts sans mettre en cause sa santé ?...

   Cette question pose évidemment le problème de l'encadrement médical, seul capable de fixer cette limite... Certes, cet encadrement existe pour le Tour de France cycliste comme pour d'autres activités, mais il est manifesment insuffisant, à en juger par les scandales à répétition... car il y a des "apprentis-sorciers" faisant profession de trouver et d'inoculer des produits réputés "indécelables", et ceci en raison des retombées "juteuses" des performances même "frauduleuses" sur le budget de certains organismes... Il est donc nécessaire d'empêcher toute possibilité d'échapper à un "contrôle médical", et le seul moyen est de ne pas le limiter aux seules manifestations importantes comme le Tour de France cycliste, mais de veiller à la continuité de ce contrôle tout au long de la carrière des sportifs, avec un dossier médical permettant de connaître les spécificités propres à chaque individu (ex: lenteur du rythme cardiaque facilitant l'exercice d'efforts prolongés...) et de relever l'évolution (et donc les anomalies éventuelles...) des paramètres physiologiques... Mais un tel contrôle médical pourra-t-il permettre l'utilisation de produits et de pratiques jugées non nuisibles à la santé, si cette utilisation n'est pas accessible à tous ?...

   Une illustration de cette question est donnée par les transfusions sanguines : elles consistent à améliorer la circulation de l'oxygène dans le sang, en augmentant la quantité des globules rouges, et à faciliter ainsi les "performances"... Et elles peuvent être réalisées de 2 façons : soit une transfusion "homologue", avec le sang d'un donneur compatible (mêmes groupe et rhésus) qui peut être décelée, car il y a alors deux "populations" de globules rouges... soit une transfusion "autologue", avec le sang de l'intéressé (prise suivie de congélation, traitement et ré-injection des seuls globules rouges) et cette transfusion est alors indécelable puisque la congélation ne permet pas de déterminer l'âge des globules... Même en supposant que ces transfusions ne soient pas dangereuses, chacun peut comprendre qu'elles ne seront pas accessibles à tous... et donc, au delà de l'aspect médical, elles ne peuvent qu'être interdites au nom de l'équité...

   Manifestement, on ne s'en sortira pas dans ce domaine sans la mise en place d'un "code"  reconnu par tous... On n'en est pas encore là...

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20 juillet 2007 5 20 /07 /juillet /2007 17:19

   Sous ce terme ésotérique quelque peu "barbare" sont désignés les textes se rapportant à une religion, mais non reconnus par celle-ci. C'est notamment le cas de nombreux textes écrits pendant une grande période d'activité intellectuelle entre le 2ème siècle av.JC et le 4ème siècle ap.JC, en particulier dans les villes structurant alors la civilisation dans le monde méditerranéen : Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Athènes ...et Rome. Les plus connus sont les Apocryphes des Juifs et des Chrétiens : ceux des Juifs concernent les textes qui n'ont pas été retenus dans la Torah quand le judaïsme, jusqu'alors divisé en courants divers (dont les Esséniens avec les Manuscrits de la Mer Morte...), s'est réorganisé après la prise de Jérusalem et la destruction du Temple par les Romains (70 ap.JC) en une doctrine dite "rabbinique" parce qu'elle fut élaborée et enseignée par les rabbins dans les synagogues... Ceux des Chrétiens sont le plus souvent des textes judéo-chrétiens - c'est-à-dire de juifs convertis au christianisme mais continuant à respecter la Loi juive et ses applications (comme la circoncision...), et ayant été progresssivement éliminés sous la double pression des juifs orthodoxes et des pagano-chrétiens qui s'étaient multipliés parmi les païens (dits "Gentils") avec les voyages et prédications de Saint Paul au 1er siècle... S'y ajoutent plus tardivement des textes "gnostiques" provenant des mystiques installés en Egypte...

 

   En fait les Apocryphes chrétiens ne sont d'abord que des écrits émanant de communautés dispersées dans l'Empire Romain... En l'absence de "dogme" - Jésus-Christ n'ayant rien "écrit" ou "fait écrire " ( à la différence  d'Allah ayant dicté le Coran au Prophète Mahomet par l'intermédiaire de l'Ange Gabriel au 7ème siècle...) - les textes "chrétiens" se sont alors multipliés sous toutes les formes, des simples témoignages aux hagiographies enjolivées de miracles et de merveilles : d'abord considérés comme des textes d'inspiration divine ("apocryphe" = "secret") , ils ont ensuite été rejetés  à l'instigation des "Pères de l'Eglise" (Irénée de Lyon, Ambroise de Milan, Augustin d'Hippone, Athanase d'Alexandrie...) qui ont permis l'élaboration des textes "canoniques" du Nouveau Testament : les 4 Evangiles (Marc, Luc, Matthieu et Jean), les Actes des Apôtres, les 14 Epîtres attribués à Paul, une Epître de Jacques, 2 Epîtres de Pierre, 3 Epîtres de Jean, une Epître de Jude et l'Apocalypse de Jean... Les textes rejetés ont alors été souvent perdus ou remaniés, mais certains ont subsisté, en laissant des traces dans "l'imaginaire" chrétien, comme les animaux de la Crèche ou encore l'image de Jésus aidant son père (adoptif...) Joseph comme charpentier...

   La plupart des Apocryphes chrétiens sont consacrés à Jésus de sa "Conception" même à sa "Résurrection" :

   - Le texte le plus ancien (avant 70) a disparu : appelé par les théologiens la "source Q" (allemand Quelle = source), il était antérieur aux Evangiles canoniques, puisque Matthieu et Luc s'en sont inspiré, notamment pour les "sentences" de Jésus et le récit des "tentations"...

   - L'Evangile de Pierre (2ème siècle), en partie perdu, ne comporte plus que l'histoire de Jésus de son Procès à la Résurrection : c'est un texte 'judéo-chrétien" de Syrie qui condamne sévèrement les prêtres juifs qui n'ont pas reconnu le "Seigneur", qui est présenté comme un Dieu triomphant, à la différence du Jésus doux et humble des Evangiles canoniques...

   - Les Evangiles des Nazaréens, des Ebonites et des Hébreux (fin 2ème siècle) ne subsistent que par fragments qui révèlent leur nature judéo-chrétienne par le maintien de la soumission à la Loi juive, mais soulignent aussi la sollicitude de Jésus envers les pauvres et les malheureux, à l'instar des Evangiles canoniques...

   - Le Protévangile de Jacques (fin 2ème siècle) est encore appelé la Nativité de Marie, parce qu'il remonte à la conception miraculeuse de Marie (préfiguration de l'Immaculée Conception...) et est centré sur la naissance de Jésus dont le nom est un symbole (Jeschua= celui qui sauve)...

   - L'Evangile de Thomas est un texte composite puisque, ayant été écrit au 2ème siècle, il a été révisé au 4ème siècle par les "Gnostiques", mystiques de l'Egypte croyant à la possibilité pour les hommes d'atteindre la connaissance divine. Il se présente d'ailleurs comme un recueil de "sentences secrètes" de Jésus...

   - L'Evangile de Judas, récemment redécouvert, est un autre texte gnostique (entre 2ème et 4ème siècles) qui a fait scandale dans le monde dans la mesure où il prend le contrepied des Evangiles canoniques en présentant Judas non pas comme le "traître" mais comme le seul vrai disciple de Jésus, sa prétendue traîtrise n'ayant été que l'obéissance à Jésus voulant être débarrassé de son "enveloppe humaine"...

   - Les Actes de Pilate sont une reconstitution tardive d'un érudit du 4ème siècle ayant voulu réhabiliter ...Pilate, qui aurait cherché à sauver Jésus accablé par les chefs juifs du Sanhédrin, ce que n'excluent d'ailleurs pas les Evangiles canoniques... Le texte se poursuit avec les aventures de Joseph d'Arimathie, poursuivi pour avoir enseveli Jésus...

   - L'Evangile de Marie a une place très particulière, car il s'agit non pas de Marie, mère de Jésus, mais de Marie-Madeleine, à qui est accordée une place prééminente, qui aurait fait d'elle le "disciple par excellence", ainsi que "celle que Jésus aimait plus qu'aucune autre femme"...

   Cette liste des Apocryphes n'est pas exhaustive, car il faudrait y ajouter une bonne vingtaine d'autres textes d'intérêt inégal, comme l'Evangile de Philippe, l'Evangile secret de Marc, deux Apocalypses (Esdras et Sedrah), les Actes de Paul (où il est assimilé à Jésus...) ainsi qu'une Histoire de l'enfance de Jésus, déconcertante car elle met en scène un Jésus turbulent et vindicatif...

   Devant une telle accumulation de textes, et alors que des hérésies se multipliaient, on comprend que l'Eglise - surtout après la reconnaissance du christianisme comme religion de l'Empire romain au 4ème siècle - ait souhaité "mettre de l'ordre". L'ennui est qu'à la floraison des textes et des idées s'est alors substitué un "dogme" rigide et exclusif, c'est-à-dire une sorte de "totalitarisme" religieux qui va traverser les siècles...

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15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 16:29

   L'Union Méditerranéenne ...ou le retour de l'Histoire... Certains commentateurs y voient même la preuve que l'Histoire est donc un éternel recommencement... Vision évidemment exagérée, car la configuration politique n'a pas cessé de changer à travers les siècles... Mais la Mer Méditerranée n'en est pas moins restée le "berceau de la civilisation occidentale"... Dans l'Antiquité, alors que la navigation ne permettait pas de s'éloigner des côtes, elle était vraiment au sens fort la "mer au milieu des terres", celles-ci étant d'ailleurs imaginées comme un disque plat avec le ciel au-dessus et l'abîme des enfers au-dessous... Il y fut question des "Peuples de la mer" au temps de l'Egypte ancienne, puis de la "colonisation grecque" s'étendant de l'Asie Mineure à l'Italie (Grande Grèce) et au sud de la Gaule (Marseille, créée par les Phocéens), avant l'Empire macédonien dans la zone orientale, puis l'Empire romain qui en fit la "Mare nostrum"... Mais à partir du 4ème siècle, elle devint l'objet d'un conflit séculaire entre les pays du Nord issus des invasions "barbares" ...et les pays du Sud réunis par l'invasion "arabe" : croisades chrétiennes, invasion turque, colonisation européenne ...et décolonisation menant à un monde méditerranéen divisé et même en proie à de nombreux conflits : entre Grecs et Turcs (Chypre), entre Palestiniens et Israëliens (Moyen-Orient), entre Algérie et Maroc (Sahara occidental)...

   Le projet d'Union Méditerranéenne entrepris par le Président Sarkozy ne manque donc pas de grandeur, car il relance un vieux rêve historique, celui de rendre à la Méditerranée un rôle central dans les relations internationales... Ce projet n'est certes pas entièrement nouveau, car des tentatives de regroupement - au moins "régionales" - ont déjà eu lieu : union du Maghreb entre Algérie, Tunisie et Maroc, ...Etats-Unis d'Afrique entre Lybie et Egypte, Marché Commun proche-oriental après les accords d'Oslo..., sans lendemain... Il y a eu aussi le Processus de Barcelone qui a créé en 1995 'l'Euromed" avec la vocation de créer un "espace de paix et de collaboration", auquel l'Union Européenne a consacré plus de 20 milliards d'euros,...sans grands résultats.

   C'est d'ailleurs pourquoi le projet du Président Sarkozy est ambitieux, un peu trop même... à en juger par ses déclarations en Algérie et Tunisie le 10 juillet 2007 : il envisage en effet une Union Méditerranéenne dotée d'institutions semblables à celles de l'Union Européenne, avec un Conseil de la Méditerranée, des sommets périodiques des chefs d'Etat ou de gouvernement, et à terme des structures permanentes... Et il prévoit même des prérogatives s'étendant des problèmes politiques aux problèmes d'économie, d'environnement, d'éducation et de recherche... Certes, il affirme être conscient de la nécessité d'une démarche pragmatique : déjà, comme Ministre de l'Intérieur, il a résolu des problèmes concrets relatifs à l'immigration et à la sécurité... et il est décidé à règler d'abord des sujets d'intérêt général comme l'environnement, ne serait-ce que pour sauver la ...mer, menacée de mort écologique... Mais il va aussi au devant de nombreuses difficultés :

   - Difficultés politiques dues à la persistance de conflits mais aussi aux rivalités entre les pays... Déjà le Président Sarkozy a dû renoncer à une visite au Maroc, pour une question de préséance accordée à l'Algérie... D'autre part, l'équilibre entre les pays du Sud et les Pays du Nord déjà membres de l'Union Européenne n'est pas défini... Enfin l'alternative proposée à la Turquie de jouer un rôle essentiel en "Méditerranée" en contrepartie d'un refus de son entrée dans "l'Europe" ne sera pas nécessairement acceptée par ce pays... Par ailleurs, le renforcement de l'influence française, déjà forte en raison de son implantation ancienne en Afrique dite "noire", ne peut que susciter la résistance et la rivalité des Etats-Unis et de l'Angleterre...

   - Difficultés économiques dues à un développement inégal des pays concernés rendant nécessaire la création d'une Banque Méditerranéenne d'investissement, à l'instar de la Banque Européenne, pour la mise en valeur et l'exploitation commune des richesses naturelles, notamment pour le pétrole et le gaz, où l'Union Européenne pourra trouver un élément d'équilibre à sa dépendance actuelle des pays de l'OPEP et de la Russie.

   Afin de faire avancer son projet, le Président Sarkozy souhaite une réunion des chefs d'Etat ou de gouvernement au 1er semestre 2008, ...mais aucun d'entre eux, sauf en Tunisie, n'a encore répondu... La route risque donc d'être plus longue que prévu... Mais si le succès est au bout, le Président Sarkozy ne marquerait pas seulement l'histoire de France, mais celle du monde... On peut imaginer qu'il y a "pensé", même s'il ne l'a pas encore "dit"...

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11 juillet 2007 3 11 /07 /juillet /2007 22:10

   Ainsi donc, comme les années précédentes, et vraisemblablement comme les années suivantes, on s'extasie devant un nouveau progrès de la réussite au Baccalauréat, qui atteint 83,3 % - toutes séries confondues - en 2007, soit 1,4 % de mieux qu'en 2006 et 3,3  % de mieux qu'en 2005... Décidément les "chers petits" -même si à cet âge ils sont déjà grands - deviennent de plus en plus intelligents. Du moins, on peut le croire...

   En fait, il faut apporter des "correctifs" sinon aux chiffres - qui "sont ce qu'ils sont" - du moins à leur interprétation :

   - D'abord, les élèves sont "inégalement intelligents" suivant les types de Baccalauréat : le "Bac.Général" atteint un sommet avec 87,8 % , soit 1,1 % de mieux qu'en 2006, ...et dans le détail, la série S (scientifique) est à 88,4 % , la série ES (économique) à 88,3 %, et la série LK (littéraire) "seulement" à 84;3 %... Le "bac.Technologique" grimpe à 79,5 % contre 77,2 % en 2006... et le "Bac.Professionnel" n'en est encore qu'à 77,9 % au lieu de 76;8 % ... Les résultats sont donc les meilleurs dans les séries jugées socialement les plus "gratifiantes"...

   - Ensuite, les élèves sont "inégalement doués" suivant les régions : l'Académie de Grenoble est en tête avec 91,8 % au Bac.Général, devançant ainsi l'Académie de Rennes qui est détrônée... Paris, Lyon, Aix-Marseille et Bordeaux sont seulement dans la moyenne de 87 %  ... et ne sont "à la träîne" que les DOM-TOM, la dernière place étant à la Guyane...D'ici à parler de ..."racisme" dans les commentaires, il n'y a peut-être pas loin...

   - Enfin, les élèves sont "inégalement productifs" dans le temps : En l'an 1966 (la préhistoire dans l'enseignement...), la réussite au Bac.Général n'avait été que d'environ 50 %... Il est vrai qu'en 1968, elle était montée à 80 % (déjà...) pour retomber ensuite à environ 65 % entre 1969 et 1984... Et puis alors elle n'a plus cessé de monter de 70 à 84 % de 1985 à 2000... Bizarre...Bizarre... Les jeunes d'autrefois n'étaient pourtant pas des "demeurés", et les psychologues patentés ne manquent pas de souligner que la répartition des jeunes suivant leur "Q.I." est restée globalement la même depuis un demi-siècle, même si on peut admettre une légère progression due à de meilleures conditions de santé physique et morale... Alors ?...

   Alors, il faut bien admettre qu'il y a d'autres raisons à la réussite croissante au Baccalauréat que les "aptitudes" des jeunes... Chacun a déjà pu noter la "pointe anormale" de succès en 1968... Et, à partir de 1984, on a lancé le fameux slogan "des  80 % d'élèves au niveau du Baccalauréat avant l'an 2000"... On y est... et on a même dépassé à la fois ...l'an 2000   ...et les 80 % de réussite au Baccalauréat... Ce n'est donc ni un hasard ni un miracle si on parvient à un tel résultat, et les Proviseurs et Professeurs de Lycée le savent bien, car il y a des "incitations" plus ou moins discrètes à "l'indulgence"... Dans les jurys, les notes et appréciations "extrêmes" sont parfois mal vues, au point qu'il est convenu de ne pas en tenir compte... Par ailleurs, la "médiatisation" des résultats et notamment des performances des Académies et des Lycées est telle que, de façon plus ou moins consciente, on se soucie de "garder son rang"...

   Quant aux élèves, que deviennent-ils ?... Normalement, ils devraient réussir sans problème dans l'enseignement supérieur puisque, contrairement à ce que pense l'opinion courante, le Baccalauréat n'est pas l'examen terminal de l'enseignement secondaire, mais l'examen certifiant l'aptitude à entrer dans l'Université... D'ailleurs, les jurys de Baccalauréat sont en principe présidés par un Professeur d'Université... Or, dès les 2 premières années d'Université, une proportion variant entre 30 et 50 % d'étudiants est éliminée ou abandonne sans diplôme... Avec les conséquences qui peuvent en résulter pour la difficulté à trouver un emploi,  ... alors qu'une formation spécifique au Lycée, en liaison avec les entreprises, leur aurait ouvert des portes en temps utile... Les responsables d'Université le savent bien, puisque certains se soucient de "rattraper" des étudiants, en organisant des niveaux d'adaptation...

 

    Dans ces conditions, il convient non pas de se réjouir mais de s'inquiéter des "progrès" constants de la réussite au Baccalauréat... Il est même franchement scandaleux de laisser croire à des jeunes et à leurs parents de condition dite "modeste"- compte tenu des sacrifices consentis - qu'ils vont s'élever grâce à ce succès "dans l'échelle sociale", alors qu'ils ont parfois été conduits dans une impasse par une orientation déficiente... Qui sait où l'écoeurement peut alors les mener ?...

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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 23:01

   Qu'il s'agisse du domaine religieux ou du domaine laïc, et que l'on soit chrétien ou athée, il est toujours réjouissant de constater des efforts vers l'unité, dans un monde déchiré depuis des siècles par des divisions...

   En l'occurrence, le Pape Benoît XVI a décidé par un "motu proprio" publié le 7 juillet 2007 de "libéraliser" le Missel de Saint-Pie V, c'est-à-dire d'autoriser le retour à une liturgie pratiquée avant le Concile Vatican II, sans pour autant revenir sur les principes définis par celui-ci... Cela signifie qu'il tend une main "fraternelle" aux "traditionalistes" qui avaient naguère suivi Monseigneur Lefebvre, et le geste est d'autant plus significatif que Benoît XVI avait alors été, sous le nom de Cardinal Ratzinger, responsable de la Congrégation de la Foi à Rome, celui qui avait échoué en 1988 dans sa tentative d'empêcher la rupture...

   Cette volonté d'unité n'est pas nouvelle de la part de la Papauté : déjà Jean XXIII avait invité des représentants des églises séparées comme observateurs au Concile Vatican II, et Paul VI et Jean-Paul II avaient multiplié les initiatives "oecuméniques"... Le Pape Benoît XVI continue simplement dans la même voie, non sans courage et abnégation, car il s'expose à la fois aux rebuffades éventuelles des autres églises et aux récriminations de ses propres fidèles qui peuvent lui reprocher de rompre ainsi "l'unité" de l'Eglise catholique :

   - Pour une majorité de fidèles, il faut bien voir que cette mesure du Pape est interprétée de façon limitative comme un retour à la "messe en latin"... Et les discussions vont déjà bon train entre ceux qui considèrent que le latin utilisé depuis des siècles avant 1970 a toujours été un élément "d'unité" de l'Eglise, permettant de suivre la messe, quelle que soit la langue du pays, ... et ceux qui, au contraire, estiment que la messe est plus compréhensible et plus proche des fidèles dans leur propre langue... En fait ce problème de langage a toujours été superficiel, car l'essentiel est dans la liturgie elle-même... Et l'utilisation du langage est d'autant moins important qu'autrefois le Missel comportait à la fois le latin et la langue du pays, - le latin étant le plus souvent compréhensible à l'image de "Pater Noster", "qui es in caelis", "Peccata mundi", "Dominus vobiscum", "Et cum spiritu tuo", "Ite missa est" et bien entendu "Amen" !...

   - Plus importante est certainement la disposition matérielle prévue pour les offices, et notamment "l'orientation" du prêtre... En effet, dans la liturgie ancienne, le prêtre était tourné, comme les fidèles, vers le tabernacle au fond du choeur, c'est-à-dire vers ...Dieu. Or, dans la liturgie du Concile Vatican II, le prêtre est tourné vers ...les fidèles, ce qui a d'ailleurs entraîné le plus souvent la construction d'un nouvel autel où la prêtre tourne le dos au tabernacle, donnant ainsi la priorité à la "communion avec les fidèles"... Alors, le choix entre Dieu et les hommes ?...Tout un symbole !...

   - Enfin, pour les spécialistes du droit canon, la réhabilitation du Missel de Saint-Pie V - dit "Tridentin" - tient compte de la correction apportée par Jean XXIII en 1962 à la liturgie du Vendredi Saint, supprimant le terme latin "perfidis" qui désignait jusqu'alors les Juifs, non sans une connotation antisémite, bien que ce terme signifiât seulement "ne croyant pas à la messianité de Jésus"... Mais évidemment le texte ne peut aller plus loin, puisque les Chrétiens et les Juifs ne se rejoindront sur ce point qu'au jour du Jugement dernier, car seulement alors le Messie viendra pour les Juifs et reviendra pour les Chrétiens (la Parousie)...

   En attendant... et dans l'immédiat, il est déjà bien de rechercher une unité entre les chrétiens , et de le faire avec humilité, en n'imposant pas aux autres de renoncer à leurs convictions... Car l'unité n'est pas l'uniformité, une telle formule n'étant d'ailleurs pas limitée au seul domaine religieux...

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5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 22:24

   Dieu a toujours été présent dans la politique... Sous quelque forme que ce soit (animisme, polythéisme, monothéisme), une "puissance supérieure" a de tous temps été invoquée par les hommes : dans l'Antiquité, Hammourabi consacre son Code à Mardouk, Ramsès II dédie ses temples à Amon, les Hébreux sont le peuple de Yaveh, les Grecs invoquent Zeus assimilé ensuite à Jupiter par les Romains, et au 16ème siècle les Grandes Découvertes font connaître le culte des Aztèques à Quetzalcoat... La France est elle-même un bon exemple des rapports - favorables ou hostiles - entretenus avec Dieu, puisqu'elle a connu successivement la "monarchie de droit divin"...et son abolition par la Révolution, puis "l'union du trône et de l'autel" avant que la lutte entre la laïcité et le cléricalisme aboutisse à la "séparation de l'Eglise et de l'Etat"...

   Néanmoins il ne faut pas confondre la "monarchie" avec la "politique" dans la notion de "droit divin", car cette notion a une histoire complexe , à en juger par le témoignage - même en partie légendaire - de la Bible... En effet, au début de leur histoire, les Hébreux ont eu des ancêtres ou des prophètes tutélaires (Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Isaïe...), mais n'avaient pas de "rois"... Et même, les textes les plus anciens les mettent en garde contre l'institution royale, car leur Dieu Yaveh est jaloux et un "monarque" peut leur faire oublier que leur seul roi légitime est Dieu, comme le souligne le prophète Samuel (1 S 8-18) : "Ce jour-là, vous crierez à cause de ce roi que vous vous serez choisi, mais ce jour-là le Seigneur ne vous répondra point"... A la faveur de l'affaiblissement des "grandes puissances de l'époque" (Egypte, Mésopotamie), la monarchie est cependant créée chez les Hébreux, comme elle l'est d'ailleurs dans d'autres peuples du couloir syro-palestinien (Aram, Moab, Ammon, Edom...) : c'est l'histoire de Saül, David et Salomon (début 1er millénaire av.JC) que Yaveh protège seulement s'ils respectent sa Loi, c'est-à-dire s'ils remplissent leur mission d'assurer un "ordre juste"...

   De fait, cette "royauté" ne dure pas, en raison de l'occupation successive des Assyriens, des Babyloniens, des Perses, des Grecs et des Romains, ...ce que traduisent les Hébreux désormais dénommés Juifs comme une punition de Dieu pour leurs péchés : de là découle leur espoir d'un "Roi-Messie" qui les sauvera en leur rendant leur "Terre Promise"... Arrive Jésus, qui ne se préoccupe ni de l'occupation romaine ( " Rendez à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César"...), ni de la restauration d'un royaume terrestre ( "Mon Royaume n'est pas de ce monde"...), et qui n'est donc pas reconnu comme le "Messie" par les Juifs qui le livrent aux Romains pour son exécution... Et ensuite les chrétiens sont persécutés dans le monde romain parce qu'ils ne reconnaissent pas le "culte impérial" où l'Empereur s'assimile à un dieu... jusqu'à ce que, finalement, le christianisme soit adopté par Constantin (Edit de Milan 313)...

   Commence alors une collaboration entre le "pouvoir temporel" des responsables politiques - Empereurs, rois ou princes... - et le "pouvoir spirituel" représenté par le Pape et les évêques... Ceux-ci apportent "l'onction" par le "sacre", à l'instar de Clovis par l'évêque Rémi à Reims ou de Charlemagne par le Pape Léon III à Rome... Mais cette collaboration est souvent conflictuelle, en raison de la volonté de domination soit du Pape (ex: Innocent III et le "césaropapisme"...) soit des empereurs ou des rois (Querelles avec le Saint-Empire Romain Germanique, gallicanisme en France, anglicanisme en Grande-Bretagne )... En France, Napoléon 1er mettra fin à un conflit prolongé par le Concordat (1801), encore en usage en Alsace-Moselle, avant que soit instaurée la Loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905)...

   Evidemment, un siècle après, la tentation est grande de savoir où en est "Dieu" dans la "politique" actuelle, du moins en France... Bien entendu, la laïcité continue à être respectée puisqu'elle est garantie par la Constitution, ce qui signifie la tolérance envers toutes les religions sans n'en privilégier aucune... La même indépendance est d'ailleurs pratiquée aussi au niveau de l'Europe puisque le Traité Constitutionnel ...et le Mini-Traité écartent toute référence chrétienne, au grand mécontentement de la Papauté... Mais il n'en reste pas moins vrai que les responsables politiques sont encore imprégnés de principes religieux, ce qui réserve des surprises :

   - François Bayrou, qui reste un héritier de la "Démocratie chrétienne" s'inspire du Chapitre 16 du Lévitique quand il condamne la politique du "bouc émissaire" notamment à propos des enseignants : "vous vous souvenez ce qu'était aux temps bibliques le bouc émissaire. Quand le peuple allait mal, quand il se sentait oppressé par ses fautes, on allait chercher un bouc, on le chargeait de tous les péchés du monde... et on allait le perdre dans le désert"... Et il se souvient de Jésus quand il prône l'amour du prochain :"Ce peuple, il faut non pas le suivre, mais le comprendre, le respecter, il faut l'aimer"...

   - Nicolas Sarkozy, quand il écrit : "De Gaulle n'a pas dit à la jeunesse allemande : vous êtes coupables des crimes de vos pères" se souvient manifestement d'Ezéchiel (18-20) qui avait affirmé :"Un fils ne portera pas la faute de son père, ni un père la faute de son fils: au juste sera imputée sa justice, et au méchant sa méchanceté"...

   - Mais c'est surtout ... Ségolène Royal qui multiplie les références religieuses :

      * " N'ayons pas peur" : injonction fréquente dans la Bible, reprise souvent par le Pape Jean-Paul II...

      * "Aidez-moi à tracer ce chemin" : voir Isaïe (57-14) - "Frayez un chemin, ôtez l'obstacle du chemin de mon peuple"...

      * " Nous allons gravir la montagne jusqu'à la victoire" - voir l'Exode, où Moïse monte au Sinaï pour rencontrer Dieu...

      * " Il y aura des chutes, mais nous nous relèverons" - On pense au Chemin de Croix, où Jésus tombe trois fois...

      * Et comment ne pas constater que sa proclamation - affichée - de "l'ordre juste" était le décalque de la mission des rois d'Israël, rappelée par le prophète Samuel (2 -8-15) "David règna sur tout Israël, faisant droit et justice à tout son peuple"...

   Ainsi on ne se sépare pas si facilement de "Dieu" dans la "politique"... A "droite", on peut le comprendre, car ce côté a toujours été considéré comme le côté favorable ("Etre assis à la droite de Dieu"...)., mais à "gauche", qui a été dans l'histoire religieuse le côté méprisable , voire satanique (celui de "l'Enfer"...), c'est vraiment un comble...

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