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22 octobre 2006 7 22 /10 /octobre /2006 19:08

Je remercie mes nombreux lecteurs (1500 en Octobre 2006 pour 5000 pages vues...) et , devant partir en voyage, je leur donne rendez-vous à partir du lundi 6 novembre...

Je laisse, avant de partir, un article "intello-humoristique" consistant à énumérer un certain nombre de mots "rares", peu usuels, souvent anciens et "obsolètes", rencontrés à l'occasion de lectures ou de recherches de mots croisés, et dont la liste n'est certes pas "exhaustive"... Une façon comme une autre de faire contrepoids aux nombreux "néologismes" actuels, usuels mais pas toujours heureux...

 Si cet article consacré à la lettre "A"...a un certain succès,... je continuerai dans l'ordre alphabétique !...

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20 octobre 2006 5 20 /10 /octobre /2006 16:09

   Ce "néologisme" incongru se rapporte - chacun est payé, ou plutôt ne l'est pas...pour le savoir - à la disparition du remboursement de médicaments jugés "inefficaces" par la Haute Autorité de la Santé : cette fois-ci, il va s'agir de 133 médicaments - dont 89 totalement éliminés - s'ajoutant aux 82 déjà "déremboursés" à l'été 2003 et aux 156 de mars 2006... et - un comble ! - la plupart d'entre eux relèvent d'une "prescription médicale obligatoire"... Renseignement pris - car cette "logomachie" est obscure - cela signifie que ces médicaments sont considérés comme "insuffisants", mais cela ne signifie pas "qu'ils sont totalement inefficaces et ne seront pas prescrits par les médecins"... ce qui, à vrai-dire, n'est pas plus clair...

   De qui se moque-t-on ?... Du public, assurément, à qui l'on veut faire croire qu'il passe son temps à utiliser pour son plaisir une "médecine de confort", et contribue par conséquent - voilà le grand argument- au déficit de la Sécurité Sociale... En fait, il s'agit souvent de "vaso-dilatateurs" prescrits aux personnes souffrant d'artérite des membres inférieurs, et plus largement des médicaments prévus pour les personnes âgées, comme les anti-diarrhéiques et autre produits utilisés en ORL, pneumologie et infectiologie... On peut donc en conclure qu'une fois de plus les personnes âgées sont "responsables", alors qu'elles sont déjà montrées du doigt en raison du poids (pourtant très relatif pour certaines...) de leurs retraites... A se demander vraiment si elles vont conserver le "droit de vivre" !... La situation est d'autant plus scandaleuse que les médicaments "déremboursés" - au coût désormais libre - connaissent une envolée des prix, difficile à supporter non seulement par les "vieux" mais plus généralement par les gens ayant peu de ressources...

   Certes, il peut y avoir dans certains cas un abus de visites de médecins et un excès d'utilisation de médicaments... Mais, comme la Sécurité Sociale et les Mutuelles ont les moyens d'assurer les contrôles, il suffirait alors de prendre des dispositions particulières pour les usagers abusifs... Pourquoi s'en prendre à la majorité des gens - notamment les personnes âgées, qui ont eu pendant toute leur vie des prélèvements obligatoires pour la Sécurité Sociale - soit des millions d'Euros - représentant souvent beaucoup plus que les remboursements obtenus pour maladie ou accident... Pourquoi faut-il encore qu'elles fassent les frais de "nouvelles économies" pour une Sécurité sociale qui ferait mieux de revoir de fond en comble les conditions souvent "obsolètes"de son fonctionnement...

   Le plus piquant de l'histoire est que les "entreprises du médicament" sont pour le moins réservées sur ces "déremboursements"... Le Président de leur Association estime qu'il s'agit d'une "mauvaise décision pour la relation de proximité médecin-patient... car les médicaments déremboursés sont suivis de transferts de prescription vers d'autres produits plus chers et plus difficiles à manier"...Et il ajoute : "Les critères de déremboursement sont certes scientifiques...mais souvent très éloignés de la pratique"... précisant même : "Personne ne peut nier que ces médicaments (NDLR : de confort...) rendaient un vrai service en évitant de recourir à l'escalade thérapeutique"...

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17 octobre 2006 2 17 /10 /octobre /2006 14:02

   Il ne se passe pas actuellement de mois, et parfois de semaine, où on ne parle dans les médias de manifestations artistiques organisées, ou du moins financées, par ceux que l'on appelle, à tort ou à raison, les "grands de ce monde"... Ainsi, en France, on assiste à une sorte d'émulation, pour ne pas dire de concurrence, entre deux "patrons" de l'économie, MM. Pinault et Arnault, qu'il s'agisse d'expositions ou de musées... Même s'il ne faut pas oublier que cette philanthropie en faveur de l'art permet d'appréciables dégrèvements fiscaux, on ne peut que se féliciter de cette utilisation de la richesse... On peut en déduire aussi qu'il y a décidément une relation entre l'art et la richesse...

   ... Car cette relation n'est pas nouvelle... Sans remonter plus loin dans l'histoire, on peut citer Mécène, le ministre de l'Empereur Auguste, qui aida les artistes de son temps et donna d'ailleurs son nom à la protection des arts... Il y eut aussi Laurent de Médicis à Florence au 15ème siècle, et bien sûr les Rois de France, notamment François 1er au 16ème siècle et Louis XIV au siècle suivant, et combien d'autres encore... Il y eut également des "collectionneurs" infâmes... comme Hermann Goering au 20ème siècle, qui s'était spécialisé dans la confiscation des oeuvres détenues par les Juifs arrêtés par la Gestapo... De tous temps, l'art a donc attiré les riches, surtout quand ils étaient puissants...

   Mais cela ne veut pas dire pour autant que l'art a créé la richesse... Certes, de tous temps, des artistes ont "bien vécu" grâce à leur art : Léonard de Vinci, Raphaël, Fouquet, Rigaud, Ingres, Watteau, Delacroix, etc... Certains artistes ont même organisé leur "production" en fonction de la clientèle, comme Rembrandt, qui avait de nombreux élèves et se contentait parfois de "mettre la dernière touche", ce qui a pu poser ensuite des problèmes d'authentification... D'autres ont certainement cédé, comme Picasso, à un goût contemporain pour l'anticonformisme... Mais combien d'artistes ont vécu dans la misère, comme Van Gogh... ou encore certains "impressionnistes" à leurs débuts, vendant "pour vivre" un tableau par ci ou par là.. avant que leurs oeuvres soient "reconnues" - souvent après leur mort - et atteignent désormais des prix "mirobolants"...

   Cette "cote" des oeuvres d'art pose d'ailleurs un 1er problème : les comptes-rendus de vente des Christies, Sotheby et autres Hôtel Drouot... évoquent souvent l'attribution à un "riche collectionneur" rarement connu, car l'intéressé a voulu "garder l'anonymat"... Certes, de temps à autre, une oeuvre a fait l'objet d'une "préemption" pour des Musées, mais la "cote" est telle que ceux-ci n'ont parfois pas les crédits nécessaires... et c'est ainsi que des oeuvres "disparaissent de la circulation" pour la seule satisfaction et la contemplation égoïste d'un "riche"... On en arrive à penser que toute oeuvre d'art ne devrait être acquise dans le monde qu' à la condition d'être présentée au "public" dans des musées, des expositions ou ailleurs..., le rôle des "riches" devant se limiter alors à obtenir la publicité de leur nom ou de leur entreprise en remerciement de leur "mécénat"...

   Mais le goût des "riches" pour les oeuvres d'art pose aussi un autre problème, qui est tout simplement celui de la "réalité" de l'art... Pour être passés au 19ème siècle...et au début du 20ème siècle "à côté" d'oeuvres qui ont été tardivement "reconnues" - parce qu'elles n'étaient pas dans le "goût de l'époque", les riches ont désormais une tendance certaine à acheter et protéger n'importe quoi : quand on voit certaines oeuvres  mises en valeur au Musée Pinault de Venise... ou encore quand on voit les "draps hideux" actuellement pendus à l'intérieur du Panthéon, on se pose des questions... On peut même se souvenir de l'anecdote célèbre de ces peintres qui, naguère, avaient accroché un pinceau à la queue d'un âne pour obtenir ...des effets de peintures sur un tableau, dont les "gogos" s'étaient ensuite extasiés devant les farceurs goguenards...

   Finalement, au delà des considérations de richesse, c'est la définition même de l'art qui est posée... et par conséquent le "moyen" - pour les "riches" comme d'ailleurs pour les "pauvres" - de le "reconnaître"... Le Dictionnaire affirme que "l'art est l'expression d'un idéal esthétique"... et que "l'esthétique est la science du beau"... Nous voilà bien avancés : pauvres de nous !...

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15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 11:37

   Les Français sont impayables... A en croire le sondage réalisé pour le Figaro-Magazine du 15 octobre 2006, ils sont 75 % à penser qu'en matière d'acquis sociaux ils sont plus avancés que leurs voisins européens... mais ils sont aussi 54 % à considérer que leur modèle social fonctionne mal... Comme, de toute évidence, le modèle social des autres pays d'Europe, notamment en Allemagne et dans les pays scandinaves, n'a rien de désastreux, on peut se demander si les Français, déjà ignorants de la géographie, ne le sont pas encore plus en "économie politique"...

   Le constat est pourtant cinglant en France : la dette extérieure dépasse le produit annuel de l'impôt sur le revenu, la Sécurité sociale connaît un déficit abyssal, le chômage affecte encore près de 10 % de la population dite "active", et les retraites ne pourront plus être assurées dans 20 ans au rythme actuel de leur progression... Même si le Président de la République veut les rassurer en proclamant devant le Conseil Economique et Social la qualité du modèle social de la France "qui est un élément de notre identité", les Français sont manifestement sceptiques, puisqu'ils sont 23 % seulement à rêver "de consolider, voire d'accroître les acquis sociaux", mais 45 % estiment "qu'il faut adapter le modèle social aux difficultés qu'il traverse aujourd'hui"... Il est vrai que leurs réponses réservent des surprises :

   - Ils sont opposés à 86 % à la baisse des retraites, 84 % à la réduction des congés payés, 75  % à la limitation du remboursement des frais médicaux... Sans commentaires...

   - Mais ils sont 83 % à se déclarer favorables à l'assouplissement du Code du Travail pour plus de flexibilité (88 % à droite, 77 % à gauche...)... et ils sont aussi 57 % à être prêts à une augmentation de la durée hebdomadaire du temps de travail... Quid des 35 heures ?...

   En fait, il apparaît que ces chiffres traduisent une réelle inquiétude, voire une véritable "peur de l'avenir"... La suite du sondage le révèle, puisqu'ils sont 92 % à estimer que le modèle social français est menacé, et 73 % à penser que la France va socialement régresser...

   Dans un tel contexte, il est intéressant d'étudier le compte-rendu - joint au sondage - d'une rencontre entre Laurence Parisot, Présidente du MEDEF, et François Chérèque, Secrétaire Général de la CFDT, qui ont tous deux une réputation de "modération" :

   - Les deux représentants campent évidemment sur leurs positions traditionnelles : l'une estime que l'emploi passe par davantage de flexibilité, l'autre insiste sur la sécurisation des parcours professionnels.

   - Mais les deux représentants sont d'accord pour admettre qu'il est nécessaire, avant toute "redistribution" de "créer d'abord des richesses", et qu'un modèle social ne peut fonctionner que dans le cadre d'une économie performante.

   - Les interlocuteurs font aussi des propositions pour parvenir à une réforme sociale : La patronne du MEDEF propose aux syndicats de débattre dans le cadre d"une "délibération sociale", en particulier pour l'assurance-chômage, le contrat de travail, et la sécurisation des parcours professionnels, et il lui paraît vital "d'accroître la fluidité du marché du travail et de lever les freins à l'embauche"... Le responsable de la CFDT objecte que la flexibilité est déjà importante puisque 70 % des embauches des jeunes se font à contrat à durée déterminée... et il souligne la nécessité de substituer à la désorganisation actuelle un système permettant d'offrir aux jeunes - "qui ont besoin de se projeter dans la vie" - une carrière professionnelle "linéaire"...

   - Les interlocuteurs sont à nouveau d'accord pour réclamer que toute évolution du droit social passe par une négociation entre les partenaires sociaux - avalisée ensuite par l'Etat - et que, par conséquent, les réformes ne soient pas imposées "d'en-haut" par l'Etat : la crise du CPE au printemps 2006 a d'ailleurs montré à quel point une décision unilatérale et trop rapide du Gouvernement peut provoquer une crise profonde...

   Il y a donc de quoi réfléchir au terme de ce sondage et d'une telle discussion... Et on aimerait que ce débat, en raison de son importance,  soit à la base des prochaines élections présidentielles, au delà des querelles superficielles de personnes...

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13 octobre 2006 5 13 /10 /octobre /2006 16:11

   "Tu ne tueras point " ... prescrit le Dieu de la Bible dans le 6ème Commandement, montrant ainsi aux hommes un de leurs devoirs essentiels... Mais, dans le Livre de Josué, le successeur de Moïse ne fait pas de quartier pour la conquête de Canaan... Et ensuite... les guerres ne se comptent plus au cours des siècles, même les guerres de religion, jusqu'à la 2ème Guerre mondiale qui apparaît comme le comble, mais certainement pas la fin, de l'horreur...

   "Tu ne tueras point " ... C'est une des rares maximes acceptées dans l'ensemble du monde, au moins en ce qui concerne les enfants... car l'assassinat de petits êtres sans défense a toujours été considéré, sauf dans des régimes indignes, comme un acte de lâcheté et de perversion, comme le montre actuellement l'infanticide commis par une mère dévoyée... Même dans le milieu carcéral, le meurtrier d'enfant est exposé aux pires traitements...

   "Tu ne tueras point " ... C'est toujours ce principe qui est opposé à ceux qui veulent utiliser les embryons humains pour le progrès de la médecine, et ceci même si ces embryons ne seront jamais utilisés pour la reproduction... Car le "respect de la vie" est sacré dans la totalité des religions et la plupart des sociétés humaines...

   Encore faut-il s'entendre sur la notion de "vie"... Car il y a déjà "vie" quand se forment les ovules et les spermatozoïdes, mais il n'y a "d'être vivant" que lorsqu'un ovule et un spermatozoïde se rencontrent... tandis que les autres disparaissent, cette disparition étant "naturelle" et non "assassine"... Cette rencontre donne alors un embryon, c'est-à-dire "un être en devenir", et cet embryon ne pourra "survivre" - éventuellement - que s'il est protégé...

   Or des expériences récentes, publiées dans la revue britannique "Nature" d'Octobre 2005, semblent montrer que des chercheurs américains ont réussi à produire des "cellules-souches" embryonnaires, sans détruire les embryons "viables", les expériences étant dans l'immédiat limitées à des souris...

   - Une 1ère expérience consiste à prélever une cellule chez un embryon au stade où celui-ci en compte 8, et à produire à partir de celle-ci des lignées de cellules-souches... L'embryon d'origine, ne comprenant plus que 7 cellules, poursuit alors "normalement" sa croissance... Ainsi, plus tard, l'être vivant issu de cet embryon pourra disposer d'une "banque de cellules-souches" utilisables pour soigner d'éventuelles pathologies incurables...

   - Une 2nde technique consiste à créer un embryon de "clone" incapable de s'implanter dans l'utérus... Les chercheurs transfèrent alors l'ADN d'une cellule adulte - au préalable altéré - dans un oeuf énucléé (?!)... L'embryon alors obtenu n'est pas "viable", mais il permet néanmoins de cultiver des lignées de cellules-souches embryonnaires...

   Malheureusement ...ou heureusement, ces techniques ne résolvent pas pour autant tous les problèmes, notamment éthiques... Dans le 1er cas, l'innocuité du prélèvement d'une cellule sur 8 n'est pas prouvée... et dans le 2ème cas, pour reprendre le jugement d'une doctoresse membre du Comité National d'Ethique, "c'est un joli (?) tour de passe-passe"... Et de toutes façons, dans les 2 cas, encore faudrait-il trouver, s'il y avait application à l'être humain, des femmes "donneuses d'ovocytes"... En clair, on en vient au problème plus général des OGM - les Organismes Génétiquement Modifiés - et, cette fois, pour "l'Homme" lui-même... L'avantage d'avoir une "banque" pour soigner d'éventuelles pathologies incurables ne suffit manifestement pas à emporter la décision...

  

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11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 10:12

   Il y a 20 ans - le temps symbolique de la "jeunesse"...- il n'était pas de bon ton de parler de la "vieillesse"... Car les "vieux", dont le nombre commençait déjà à croître en raison de la prolongation moyenne de la vie, étaient considérés comme un poids de plus en plus lourd à supporter par un nombre de "jeunes" lui-même en diminution mais appelé, en raison de l'arrivée du "papy-boom" issu du "baby-boom" de 1945-1950, à une contribution de plus en plus forte pour financer les retraites des parents... Les "jeunes" pestaient contre les rentiers - forcément vieux - qui "s'enrichissaient en dormant"... Et même les ...vieux s'en mêlaient, du moins "ceux qui ne se croyaient pas si vieux", en pratiquant dans leur comportement un "jeunisme" de mauvais aloi... Car, pour être heureux, l'idéal était d'être "jeune, beau et riche", en utilisant, si besoin était, la chirurgie esthétique ...ou la pilule pharmaceutique.

   Il faut reconnaître que les mentalités ont changé, alors que ceux qui avaient 20 ans en 1968 et rêvaient d'un "avenir radieux" passent désormais le cap des 60 ans, c'est-à-dire l'âge moyen de la retraite... Et ceci certainement parce qu'il y a une meilleure "prise de conscience" des réalités de la vie :

   - D'abord le "seuil de vieillissement " n'a cessé de reculer depuis près de 2 siècles... Vers 1850, on était "vieux" à 50 ans ...et un "vieillard" à 60 ans. Un centenaire était un phénomène exceptionnel... et un père ne vivait plus longtemps en moyenne quand son fils avait atteint 20 ans... Les études sociologiques ont montré depuis lors que la "notion de vieillesse" s'est cristallisée vers 62 ans dans les années 30, vers  67 ans dans les années 70, vers 75 ans dans les années 90... et, en prolongeant la courbe, le seuil sera repoussé à 82 ans en 2040... Ainsi, même si les "plus de 60 ans" deviennent la majorité, il n'y aura paradoxalement pas plus de "vieux" que maintenant... CQFD !

   - Ensuite les "seniors" de plus de 60 ans - expression donc préférable à "vieux" - apparaissent de moins en moins comme des ..."parasites" à la charge des "jeunes"... Le temps est fini des personnes âgées cantonnées dans un bâtiment ou une pièce à l'écart de la ferme, ou envoyées délibérément "à l'asile", même s'il y a encore - hélas ! - des exceptions... Car les études sociologiques montrent que les "seniors" participent désormais largement à l'équilibre de la société par leur esprit de solidarité : c'est parmi eux qu'on trouve le plus grand nombre de "bénévoles"... pour une raison évidente de "temps libre", mais aussi tout simplement par un souci de rendre "librement" service... D'autre part, les "seniors" aident de plus en plus les "jeunes", notamment en cette période de chômage larvé : on estime qu'ils donnent actuellement 6 % de leurs revenus courants à partir de 60 ans, et 12 % à partir de 80 ans... Par ailleurs, de plus en plus de "seniors" règlent leur héritage "de leur vivant", parfois d'ailleurs sans trouver beaucoup de reconnaissance et même en suscitant malgré eux des divisions entre héritiers... On peut penser que la proportion de cette aide va augmenter du fait du plus grand nombre de femmes à avoir eu une "vie active" (au sens salarial...). Et ceci à fortiori si l'Etat continue à alléger la fiscalité pour la transmission des biens aux enfants et même aux petits-enfants...

   - Enfin, il y a même actuellement une tendance à utiliser les ..."jeunes vieux" (si l'on peut dire...) pour pallier les insuffisances des recrutements ou des compétences... Il y a des "seniors" qui recherchent d'ailleurs des emplois - au moins à mi-temps - pour compléter une retraite insuffisante, et la législation prévoit même des "plafonds"... Mais il y a aussi des entreprises qui recherchent délibérément des "seniors" pour la formation, l'encadrement des stages, etc... Au point qu'on peut y voir, à juste titre, un risque, sinon un danger, car il appartient aux responsables publics et privés  de faire les réformes qui s'imposent sans miser indéfiniment sur les "seniors" comme des ...rustines.

   De toutes façons, même si le seuil de vieillissement recule et si les "seniors" participent de plus en plus à la "vie sociale", il n'en reste pas moins vrai qu'il y a une limite -  plus ou moins tardive - où les personnes âgées deviennent dépendantes... Et pour elles,  un effort important et sincère est nécessaire, afin qu'elles ne soient pas la "proie", comme c'est parfois le cas, de "maisons de retraite" qui les exploitent (un placement financier dans cette activité est considéré actuellement comme un des plus rentables...).  Car il n'y aura de "retraités heureux" que si les "jeunes", comme les "vieux", ne refusent à l'avenir, ni leur âge, ni l'idée de la mort, fatale pour tous...

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6 octobre 2006 5 06 /10 /octobre /2006 18:24

   Sous ce titre, dans le journal La Croix du 4 octobre 2006, l'éditorialiste Guillaume Goubert évoque le problème "moral" posé par l'initiative d'une société mutualiste d'assurances de créer une "Complémentaire Santé" qui s'écarte du principe de mise en commun des risques entre tous les souscripteurs.

   A priori, cette initiative est séduisante, puisqu'elle doit permettre à un assuré d'être remboursé au maximum de 50 % de sa cotisation annuelle, si ses dépenses de santé sont faibles. Chacun peut y trouver une sorte de transposition du système "bonus-malus" bien connu des automobilistes. Mais...

   ... Mais nul ne peut ignorer qu'une société d'assurances, même sous la forme de "mutuelle" - c'est-à-dire d'une entreprise ayant des "sociétaires" et non des "actionnaires" - reste un organisme commercial affronté à la concurrence et devant assurer au mieux un "juste bénéfice" et au pire sa "solvabilité"... Et par conséquent les "bons risques" doivent servir à couvrir les "mauvais risques"... En clair, l'avantage consenti aux "bons adhérents" doit équilibrer la perte due aux "mauvais adhérents"...

   La société d'assurances en cause se défend en soulignant que "ce produit est 15 % plus cher qu'une assurance complémentaire santé classique, et que ce sont ces 15 % qui doivent permettre de faire face à des ristournes aux "bien-portants". Et elle ajoute que ce produit pourrait amener à s'assurer sans crainte des personnes qui actuellement ne se couvrent pas "en pariant sur leur robuste constitution"(sic)... Enfin il y a un 3ème aspect inavoué, mais implicite : les assurés seront tentés de ne pas se faire rembourser des "petits frais médicaux" pour préserver leur ristourne... A nouveau, on peut penser aux automobilistes...

   Il n'en est pas moins vrai que les personnes "en mauvaise santé" - passagère ou durable - ou en "santé déclinante" - notamment les personnes âgées - ne pourront que s'écarter d'un "produit" où elles savent d'avance qu'elles paieraient le prix fort sans espoir de ristourne... Or, dans l'étymologie même du mot "mutualisme", il y a un principe de "solidarité" en vertu duquel le "faible" est aidé par le "fort"... et non le "fort" avantagé par rapport au "faible"...

   On peut donc comprendre la conclusion de l'éditorialiste affirmant que cette initiative d'une société "mutuelle" d'assurances "illustre une tendance forte de l'évolution sociale, celle d'une "individualisation" des intérêts de chacun au détriment d'un intérêt plus collectif"... Certes, il peut en résulter pour chaque individu une plus grande "lucidité", et donc davantage de "responsabilité"... Mais il apparaît aussi que "l'économie de marché" ne peut pas garantir la "solidarité", celle-ci ne pouvant relever que de toute la collectivité...

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5 octobre 2006 4 05 /10 /octobre /2006 00:20

   Ainsi donc le gouvernement propose une loi sur la "participation", c'est-à-dire notamment l'intéressement des salariés à la gestion de leurs entreprises... C'est une idée généreuse, même si certains lui trouvent une arrière-pensée électoraliste... Mais ce n'est pas une "innovation", car c'est tout au plus une "vieille idée neuve"... Elle était déjà en germe dans le socialisme dit "utopique " du 19ème siècle, en particulier dans la doctrine de Saint-Simon qui voulait harmoniser les intérêts des chefs d'entreprise et des ouvriers dans son "Système industriel"... Et surtout elle a été la grande ambition de Charles De Gaulle qui, dès 1947,  posait la question : "Faudra-t-il donc que nous demeurions dans cet état de malaise ruineux et exaspérant où les hommes qui travaillent ensemble à une même tâche opposent organiquement leurs intérêts et leurs sentiments?"... Revenu au pouvoir, il ne manque pas de mettre en place par ordonnances "l'intéressement" (1959) et la "participation" (1967) dans le cadre d'un Projet d'association du Capital et du Travail... En fait, le Général n'avait jamais eu de sympathie particulière pour les "riches" - qui le lui rendaient bien - et avait toujours apprécié l'assentiment du "peuple" - qui lui restera longtemps fidèle - en raison de son expérience personnelle empreinte d'un mélange de paternalisme et de christianisme social...

   Néanmoins, cette "association du Capital et du Travail" n'avait pas suscité un grand enthousiasme, il y a 40 ans... d'abord en raison de l'hostilité de plus ou moins larvée d'une majorité du patronat... mais aussi à cause de la méfiance quasi-"organique" des salariés profondément influencés par la doctrine "marxiste" de "l'opposition du Capital et du Travail"...et pouvant craindre - non sans raison - que "l'intéressement" soit un prétexte à une stagnation, voire à un refus d'augmentation des salaires... Cependant l'idée a fait son chemin - lentement mais sûrement - au point que, selon la DARES (Cf Le Figaro-Economie du 3 octobre 2006), 54 % des salariés du secteur dit "marchand" - soit 8.300.000 personnes - avaient accès en 2004 à un accord de participation... Plus récemment encore, le succès de l'ouverture du capital d'EDF et GDF aux salariés a montré que l'actionnariat était accepté même au sein d'entreprises d'origine publique... Il est d'ailleurs remarquable que la France - souvent "à la traîne" en Europe pour "l'innovation" - soit en tête pour le nombre d'entreprises pratiquant la participation (58 %) devant l'Angleterre (51 %) !...

   La participation est cependant loin d'être achevée dans les entreprises françaises, - ce qui permet de comprendre l'effort entrepris par le gouvernement :

   - d'une part, la oarticipation "actuelle" concerne essentiellement les grandes entreprises de + 1000 salariés (90 %) et fort peu les PME (10 %).

   - d'autre part, la représentation des salariés "actionnaires" est encore embryonnaire alors que l'importance due à leur nombre devrait leur permettre de participer "aussi" à la gestion.

   Manifestement conscient de ces insuffisances, le gouvernement a d'abord eu le mérite - à la différence de son attitude dans l'affaire du CPE - d'organiser une large consultation avec tous les partenaires sociaux, notamment dans le Conseil supérieur de la participation... Il montre également de bonnes intentions quand il prône dans son projet de loi "la participation pour tous" avec l'obligation des branches professionnelles de négocier entre elles, mais les syndicats lui reprochent déjà de ne pas rendre la participation obligatoire par crainte ...des contraintes. De plus, en raison de l'opposition du patronat,  il ne prévoit pas d'associer les salariés aux grandes orientations stratégiques des entreprises, ceux-ci ne disposant pas du droit de vote dans les Assemblées générales... Enfin, il prévoit un "dividende du travail" que les entreprises devront verser en cas de bénéfices sous la forme d'un supplément d'intéressement (défiscalisé jusqu'à 15.000 euros par an)... mais on a un peu l'impression d'une "aumône" à côté des "stocks-options" parfois somptueuses accordées aux chefs d'entreprises qui, certes, peuvent avoir des initiatives méritoires, mais ne peuvent rien sans la collaboration de leurs salariés...

   A cet égard, la France pourrait tirer d'utiles leçons de la politique menée en Allemagne, qui est son 1er partenaire économique : en effet ce pays, à défaut d'une "participation financière" négligeable des salariés dans les entreprises, pratique une "participation représentative" importante sous la forme de la "co-gestion" qui évite le plus souvent des grèves dommageables... Il y a là une piste à suivre dans la mise en place - encore à venir - d'une "Europe sociale"... 

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3 octobre 2006 2 03 /10 /octobre /2006 14:00

   L'Europe est, de toute évidence, le continent le plus mal délimité, puisqu'elle ne se présente, sur le globe terrestre, que comme une presqu'île avancée de l'Asie... Et sa limite avec l'Asie est assez indistincte, car la limite "traditionnelle" de l'Oural n'est qu'une montagne moyenne étirée sur 2000 kms du Nord au Sud mais ne dépassant généralement pas 500 à 1000 mètres... Et cette montagne n'a jamais été un barrage contre les invasions venues de l'Est, qu'il s'agisse des peuples "préhistoriques" aux origines incertaines (les pierres levées...), des peuples "indo-européens" (ayant laissé un héritage linguistique complexe...), ou des peuples dits "barbares" (les grandes invasions du 5ème siècle après JC)... D'ailleurs, pendant toute l'Antiquité, l'Europe n'a jamais été une réalité historique, le centre du "monde connu" étant alors au Sud la Méditerranée, avec les pays du Moyen-Orient, les Grecs et les Romains peu tournés vers les pays du Nord...

   En fait, l'Europe "historique" ne se dégage que lentement à partir du Moyen-Age en raison de la montée en puissance des pays du Nord réorganisés par les "Barbares" ... et de l'effacement des pays méditerranéens, bientôt noyés, surtout au Sud, par la vague "arabe" (7ème siècle). Cette montée en puissance est favorisée par le rôle de l'Eglise, où le Pape hérite en quelque sorte de l'influence romaine et recherche des appuis politiques au Nord : la reconstitution d'un Empire "européen" par Charlemagne donne lieu à un couronnement très significatif par le Pape (800). Mais les divisions féodales l'emportent ensuite, et l'histoire de l'Europe n'est plus jusqu'au 19ème siècle qu'une interminable succession de conflits, notamment entre la France, l'Angleterre, l'Espagne et le Saint-Empire Romain Germanique..., les efforts "unitaires" des Habsbourgs, héritiers de la couronne de Charlemagne, des Capétiens (Louis XIV) et de la Révolution et de l'Empire français (Napoléon) étant voués à l'échec... Pire encore : les rivalités des puissances européennes, renforcées par les colonisations extérieures, donnent lieu au 20 ème siècle à 2 guerres mondiales qui ruinent son influence internationale au profit de puissances émergentes comme les Etats-Unis...

   L'unification de l'Europe apparaît alors comme une nécessité vitale, sous peine de nouveaux conflits "fratricides" ou même d'une vassalisation par l'URSS voisine, au faîte de sa puissance... L'idée n'est cependant pas nouvelle : déjà Lamartine avait lancé en 1848 un "Manifeste pour l'Europe" ; Victor Hugo avait prédit en 1867 "qu'au 20ème siècle il y aura une nation extraordinaire : elle s'appellera l'Europe"; Le Comte autrichien Coudenhove-Kalergi avait demandé en 1923 la création des "Etats-Unis d'Europe", et l'idée avait été reprise par Aristide Briand en 1929 dans un projet "d'Union pan-européenne"... C'est tout le mérite d'hommes comme l'italien De Gasperi, l'allemand Adenauer et le français Robert Schuman d'être passés "du rêve à la réalité" et d'avoir su transcender les divisions anciennes en définissant une politique généreuse, à l'image de Robert Schuman qui propose le 9 mai 1950 "la paix comme objectif, la liberté comme principe, et la solidarité comme méthode"...

   Il faut malheureusement constater que cette politique généreuse est loin d'être achevée, in demi-siècle après... Ce n'est pas par hasard que la "Communauté Européenne" se constitue d'abord - non sans difficultés - sur le plan économique, à l'instigation du technocrate Jean Monnet, car les pays y trouvent leur intérêt : CECA, Euratom, Marché Commun, PAC, Pacte de stabilité... Plus significative néanmoins est la création de l'Euro (1999), car elle a une valeur de symbole en matérialisant la "communauté des européens" dans une monnaie courante et quotidienne... et, ne serait-ce qu'à ce titre, il est inconcevable d'en suspendre l'application pour satisfaire éventuellement des "égoïsmes nationaux" (*)... Car il faut justement vaincre ces égoïsmes, qui déjà ont entravé l'organisation politique qui a encore une "structure éclatée" avec un Conseil Européen, une Commission Européenne, un Parlement européen, et ceci dans des lieux différents et avec une Présidence changeant tous les 6 mois... Egoïsmes qui conduisent souvent à imputer à l'Europe les difficultés "nationales" : on l'a vu en 2005 avec le refus du Traité par les français pourtant acquis en majorité à l'idée européenne, mais ayant voulu traduire un mécontentement contre leur gouvernement ...ainsi que leur crainte de l'entrée de la Turquie... car aux problèmes politiques s'ajoutent des considérations religieuses plus ou moins liées aux traditions (ex: place de la femme)...

   Il est donc nécessaire d'aller plus loin, même s'il faut y aller à pas comptés... Les Chefs d'Etat, dans leur déclaration commune et préliminaire au Traité en 2005, avaient affirmé avec sagesse  que "les peuples d'Europe, tout en restant fiers de leur identité et de leur histoire nationale, sont résolus à dépasser leurs anciennes divisions et, unis d'une manière sans cesse plus étroite, à forger leur destin commun"... Déjà, les Européens sont unis par une communauté d'action dans l'art, la musique, le sport, l'éducation, la recherche, le tourisme... Les jeunes, qui représentent l'avenir, multiplient leurs échanges (Erasmus...). Mais l'Europe ne deviendra vraiment "populaire" que si elle ne donne pas l'impression, au nom de la "liberté", de faciliter les regroupements et les "délocalisations" induits par un inégal développement des pays membres, notamment depuis l'élargissement aux pays dits "de l'Est"... autrement dit si elle devient une Europe "sociale", c'est-à-dire "fraternelle"... De même, compte tenu de son histoire séculaire, elle devra sauvegarder sa diversité à la fois nationale et régionale, qui fait sa richesse après avoir fait son malheur... Car une Europe seulement "économique" et "unitaire" ne serait qu'un mauvais rêve.. La réalité est que l'Europe sera "sociale" et "plurielle" ou elle ne sera pas...

(*) Voir article de J. Heurtault - Liens / Propositions audacieuses

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1 octobre 2006 7 01 /10 /octobre /2006 11:20

   Ayant acquis en mon lieu de vacances d'été de nombreux volumes de la Collection "Leur aventure" des Editions j'ai lu - consacrée à la 2ème Guerre Mondiale - , j'ai été attiré par le livre d'Arthur Conte "Yalta ou le partage du monde", dans la mesure où de nombreux historiens considèrent l'époque actuelle comme celle qui "liquide" les conséquences de cette fameuse conférence tenue entre le 4 et le 11 février 1945.

   A vrai dire, comme beaucoup de français, j'avais de cette conférence une vue banale et simpliste, celle d'une réunion internationale entre les "3 Grands" de l'époque - Roosevelt (Etats-Unis), Churchill (Angleterre) et Staline (URSS) - ayant abouti à la division du monde en 2 "Blocs", à l'origine de la fameuse "guerre froide"... Et j'imaginais en particulier Roosevelt comme un "grand homme" : le plus grand Président de l'histoire des Etats-Unis et le défenseur émérite de l'Occident parce qu'il avait réussi à contenir l'impérialisme soviétique et sauvegardé ainsi la paix... Il me faut désormais réviser mon jugement...

   Le 1er problème avait été le choix du lieu de la conférence : il apparaît d'abord que l'endroit réel n'a pas été Yalta - station balnéaire de la Mer Noire - mais Livadia, dans un ancien palais d'été du Tsar Nicolas II, mais peu importe... En fait, le choix du lieu comme de la date avait déjà été un succès pour Staline : connaissant le souhait de Roosevelt - plusieurs fois répété à Churchill - de réunir les 3 Grands" pour la préparation de la paix, il avait réussi à imposer le choix de la Crimée et, après diverses palinodies, il avait brusquement donné son accord pour février 1945... En effet, successivement, "l'Occident" venait de connaître la contre-offensive de Von Rundstedt dans les Ardennes... etr les Soviétiques étaient en train de réliser une percée décisive en Pologne vers Berlin...

   Ensuite, Roosevelt ne venait pas en Crimée avec un plan mûrement réfléchi et préalablement concerté avec Churchill... A défaut d'idées claires, il avait seulement l'intention de "bâtir la paix par la démocratie", manifestement sans s'interroger sur le moyen d'y introduire Staline et le système soviétique... Heureux de saluer "un grand lutteur", il ira même jusqu'à dire : "Je m'entends mieux avec Staline qu'avec Churchill"... Il faut dire, après étude de sa biographie, que sa "formation" était plutôt fruste... Comme le souligne Arthur Conte, "toute sa vie, il n'a été qu'un superficiel" : élève médiocre, étudiant sans diplôme, avocat sans cause, il ne s'était au fond engagé dans la politique que par esprit de facilité... Il n'avait pas de "culture"... Il n'aimait ni les livres, ni la peinture, ni la musique... Il ne réclamait comme films que des "westerns"... Sa plus grande distraction était, avec le poker et les timbres-poste, de ...collectionner les cochons-miniatures en porcelaine !... De surcroît, il était obsédé de superstitions : ainsi, il n'allait nulle part sans emporter son "porte-bonheur"... la longue queue du cheval Gloucester, "le plus beau cheval qu'ait connu l'Amérique" !... Enfin, il arrivait en Crimée dans un état de santé critique, et même "s'il avait encore toute sa tête", il n'avait certainement pas la "résistance" nécessaire pour faire face à un personnage aussi fort et rusé que Staline...

   Dès lors, il n'est pas surprenant qu'en échange de l'accord de Staline pour son projet d'organisation des Nations-Unies - satisfaisant son désir d'être pour la postérité "l'homme de la paix" - ...il ait fait des concessions majeures : en Extrême-Orient, il a accepté la future annexion du sud de l'île Sakhaline et des îles Kouriles par l'URSS au prix de son entrée en guerre contre le Japon... Et surtout, en Occident, il a concédé en Pologne l'annexion de la zone orientale et la reconnaissance d'un gouvernement communiste aux dépens d'un gouvernement "libéral" en exil à Londres... De surcroît, il fallut les "rugissements" du "lion" Churchill ...pour arracher à Staline une zone d'occupation en Allemagne pour la France, ...Roosevelt s'étant contenté d'ironiser sur De Gaulle "se prenant por Jeanne d'Arc" , et ceci après avoir refusé de le faire inviter à la conférence... Or, quelques mois plus tard, non seulement Roosevelt disparaissait, mais les "démocrates" étaient évincés de la plupart des pays des "marches de l'est" : Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie...

   Comme Arthur Conte l'affirme en conclusion, à l'instar du 6 juin 1944 qui fut "le jour le plus long", le 11 février 1945 marquant la fin de la conférence, fut bien "le jour le plus lourd"... Et l'ironie de l'histoire est que le monde se libère de ses effets, alors qu'un autre Président, "illuminé" à son tour par la vocation des Etats-Unis pour la paix, ... se prend pour le chef d'une "croisade" contre le terrorisme dans le monde...

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