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5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 14:16

   L'avenir appartient à nos enfants et ils ont donc le droit de savoir quel avenir les adultes leur préparent, en France comme dans le reste du monde ...C'est le problème qui est posé par l'éditorialiste Yves Thréard dans le journal Le Figaro du 4 octobre 2014 sous le titre "L'engrenage Taubira" :

 

   "C'était une évidence. Tout comme le vote du "Pacs" était, il y a quinze ans, la porte ouverte au mariage homosexuel, la légalisation de ce dernier conduit inévitablement aujourd'hui à la reconnaissance à la reconnaissance de la Procréation Médicalement Assistée - PMA - pour les couples féminins et à Gestation pour Autrui - GPA - en faveur des couples masculins. La Gauche le savait, et la Loi Taubira ne pouvait tromper que les naïfs et les indifférents...

 

   Pour les Français, majoritairement réservés dans les sondages sur la PMA pour les homosexuels et clairement hostiles à la GPA, le réveil est douloureux. Comment éviter la banalisation de manipulations génétiques, jusque là autorisées pour seules raisons médicales dans les couples hétérosexuels ? Comment interdire l'effrayant commerce des corps qu'engendre la pratique des "mères porteuses" ?

 

   Et l'une et l'autre sont désormais envisageables puisqu'en instaurant le mariage pour tous, la Loi Taubira prévoit l'égalité parfaite des droits, que les mariés soient de sexes différents, ou non. Sans en dire plus. Mais plusieurs décisions judiciaires l'ont rappelé récemment : le mariage ouvre droit à l'adoption, donc à la filiation, peu importent les moyens pour y parvenir en allant à l'étranger, même s'ils sont illégaux en France. La Cour Européenne des Droits de "l'Homme", dont les décisions s'imposent, est elle-même très à cheval sur le principe d'égalité, traquant les "discriminations" en toutes circonstances;

 

   Si les Français persistent dans leurs réserves ou leur refus, s'ils continuent à s'opposer aux dérives incontrôlées du mariage pour tous, il n'y aura qu'une solution : ré-écrire la Loi Taubira. Afin de distinguer le mariage, pour les couples hétérosexuels, de l'union, destinée aux homosexuels. Cette différence lexicale laisserait possible le recours à l'adoption pour tous , mais permettrait d'en exclure la PMA pour les seconds, et bien sûr la GPA ... Le débat n'est pas fini..."

 

   Le débat ? ...Le débat ! ...Mariage pour tous ...Adoption pour tous ...MPA ... GPA ...On s'y perd ! ...Et les enfants dans tout cela ? ...Faudra-t-il leur demander à l'école d'analyser l'article 31 des 60 engagements de François Hollande en 2012 sur le mariage homosexuel, alors que ce n'est pas de leur âge ?...

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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 16:26

   En cette période où un pouvoir socialiste appllique à nouveau en France sa tradition viscérale de tout réglementer, qu'il s'agisse des problèmes dits "sociétaux" comme le mariage pour tous ou l'euthanasie,  ...c'est un vrai paradoxe que le déréglement soit, dans la société, plus grand qu'il n'ait jamais été, notamment dans un domaine aussi concret et urgent que le logement...

 

   En effet, puisqu'on commémore, avec la manie bien française des anniversaires, le soixantenaire de l'appel du 1er février 1954, à l'antenne de Radio-Luxembourg, de l'Abbé Pierre s'indignant alors qu'une femme, ayant pour tout papier d'identité un arrêté d'expulsion de son logement, soit morte de froid sur les tristes pavés de Paris, ...comment comprendre qu'il y a encore au 1er février 2014 ...10 millions de Français touchés par les problèmes de logement, dont 3.500.000 vivant dans des espaces réduits, vétustes et souvent privés de chauffage et d'eau courante ...et 143.000 sans domicile fixe, et vivant dans des bidonvilles autour des grandes villes ?...

 

   Il y avait eu pourtant des progrès entre 1945 et 1975 quand, pour faire face à l'accroissement démographique - le fameux "boom" de la natalité - on avait multiplié les constructions de logements, certes souvent inesthétiques et quelque peu concentrationnaires  - les HLM - qui avaient pourtant le mérite de mettre les gens à l'abri avec un minimum de confort ...Or, à nouveau, apparaissent les mêmes symptômes qu'après la 2ème Guerre mondiale, ceux d'une "précarisation" de la société, avec de plus en plus de gens trouvant un abri sous les ponts, à l'encoignure de maisons de "rapport" ou sous des tentes distribuées dans l'urgence par des associations caritatives ...Des statistiques révèlent que 9 millions de Français vivent avec "moins de 977 € par mois", ...et comme, bien entendu, ils n'ont pas les moyens d'acheter un logement, même à tempérament, et qu'ils ne peuvent même pas en louer - puisqu'il faut pour cela avoir un revenu régulier, ce que beaucoup d'entre eux n'ont pas, puisqu'ils vivent au mieux de contrats à "durée déterminée" ou de "petits boulots" ou d'expédients divers ou même d'aumône, ils vivent ...dehors, ce qui est insupportable par temps froid ...Et ce n'est pas seulement le lot de personnes âgées, puisque la télévision montre aussi des jeunes dans cette situation ...Triste France !...

 

   Est-à dire qu'il n'y a pas assez de logements disponibles ? Certes pas ...Il y en a ...Mais dans une viille comme Paris, ils atteignent, même pour des chambres de bonne, des prix exorbitants à l'achat ou à la location ...Et ce n'est pas un problème propre à Paris, puisque les statistiques montrent également que 10 % de la population française détient 50 % du patrimoine immobilier ...La France est peut-être encore un pays de liberté, mais cette liberté est toute relative quand il y a si peu d'égalité et de fraternité...

 

   Et puisqu'il ne faut pas compter sur un grand élan de générosité, on peut au moins espérer que le pouvoir socialiste prendra vraiment en charge le problème, puisqu'il augmente les impôts diminuant les moyens des citoyens et que ceux-ci sont donc en droit d'espérer une contrepartie .. Il faut rappeler que François Hollande lui-même, alors candidat en 2012, avait écrit dans le 22ème de ses 60 engagements :

   "Je veux faire construire plus de logements ...Dans les zones où les prix sont excessifs, je proposerai d'encadrer par la loi les montants des loyers lors de la 1ère location ou à la relocation. Je mettrai en place pour les jeunes un dispositif de caution solidaire. J'agirai pour que soient construits au cours du quinquennat 2,5 millions de logements intermédiaires, sociaux ou étudiants, soit 300.000 de plus que lors du quinquennat précédent, dont 150.000 logements très sociaux, grâce au doublement du plafond du livret A. Je renforcerai la loi SRU, en multipliant par cinq les sanctions qui pèsent sur les communes refusant d'accueillir les ménages aux revenus modestes et moyens. Je porterai à 25 % les exigences en matière de construction de logements sociaux et je favoriserai la mixité sociale en imposant la règle des trois tiers bâtis : un tiers de logements sociaux locatifs à loyer modéré, un tiers de logements en accession sociale, un tiers de logements libres."

 

   Qu'en est-il ?...Certes, devenu Président, il a créé un ministère du Logement, et, même si la Ministre concernée, ancienne infirmière, n'était peut-être pas la personne la plus qualifiée, ses conseillers ont incontestablement commencé le travail ..7000 places d'hébergement ont été créées en 2012 et 2013 ...C'est mieux que rien ...La trêve hivernale des expulsions est, cette année, prolongée jusqu'au 31 mars 2014 ...C'est heureux ...pour les malheureux ...Mais les propriétaires ont reçu des garanties puisqu'n compensation des mesures coercitives contre le "marchands de sommeil"  ils bénéficient d'une protection contre les loyers impayés ...Bien sûr, il faut du temps pour mener à bien une action, mais il y a urgence, et le domaine du logement n'est pas un domaine où le Président Hollande peut se permettre d'affirmer qu'il ne devra être jugé qu'au terme de son mandat en mai 2017 ...Il ne faut pas tomber dans la manie du réglement, mais il faut tout de même ...un minimum de réglement ...pour éviter le déréglement...

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 23:14

   Ainsi le travail dominical revient dans l'actualité ...Il s'agit d'un retour récurrent, car la question fait l'objet de débats depuis le 19ème siècle, c'est-à-dire depuis la révolution industrielle qui avait alors suscité une réglementation protégeant les ouvriers en leur accordant le repos dominical ...En fait, ce repos n'était pas une nouveauté, car il avait été institué par l'Eglise dès le Moyen-Age, non pas pour des raisons humanitaires, mais pour des motifs religieux, car il convenait, à l'image de la légende biblique de la Création - où Dieu s'était reposé le 7ème jour - que les hommes respectent ce "jour du Seigneur", en latin "dies dominicus", ce qui a donné en français "dimanche"... C'est pourquoi on a pu dire qu'en France le repos dominical, sorti par la porte religieuse, était rentré par la fenêtre laïque ...Telle fut la raison d'être de la loi du 13 juillet 1906 généralisant le congé du dimanche, et depuis les syndicats de toutes obédiences, forts de ce succès, en avaient fait une règle imprescriptible...

 

   Mais ce repos "hebdomadaire" est loin d'avoir conservé ce caractère "dominical", du moins à partir de la 2ème moitié du 20ème siècle, car les conditions de la vie économique et sociale ont largement été modifiées depuis lors :

   - d'une part le nombre des personnes appelées à travailler le dimanche n'a pas cessé d'augmenter en raison des progrès du niveau de vie, entraînant notamment l'obligation du travail des uns pour le service des autres : développement des transports (ferroviaires, routiers et aériens), des services d'hébergement (hôtels et restaurants), des services de santé (hôpitaux, cliniques et pharmacies) et, bien entendu,  tous les servives de la vie courante (alimentation, habillement, etc) qui connaissent souvent l'activité la plus intense pendant le week-end...

   - d'autre part, le repos hebdomadaire s'est lui-même dilué et assoupli ...Même s'il reste majoritaire, il y a de plus en plus d'étalement sur d'autres jours : le samedi, le lundi, ...voire le jeudi scolaire devenu le mercredi justement pour mieux équilibrer la semaine du travail effectif des élèves ...Et la généralisation des RTT a permis bien des accommodements, au même titre que les aménagements annuels : semaines alourdies pour des périodes d'activité intense, notamment en fin d'année civile, en contrepartie d'allègement dans le cas contraire...

 

   Il était donc naturel que les travailleurs se soucient maintenant beaucoup moins qu'autrefois de la nécessité d'un d'un repos obligatoire, et ceci d'autant moins que la durée du temps de travail est descendue de plus de 70 heures hebdomadaires au 19ème siècle à 35 heures, voire moins avec les accommodements des RTT ...et qu'ils peuvent trouver avantage, en raison de l'insuffisance chronique de leurs revenus, à travailler le dimanche ou encore le soir ou la nuit, en raison du doublement de leur salaire dans ce cas, ...ce qui, d'ailleurs, en faisant progresser leur pouvoir d'achat, peut encourager la reprise économique et donc concourit à une diminution du chômage...

 

   C'est pourquoi le rebondissement actuel du problème, à propos de l'ouverture de certaines enseignes commerciales (Séphora, Leroy-Merlin, Castorama) les dimanches, les jours fériés et le soir, quitte à payer une amende, est vraiment stupéfiant ...On constate en effet que, d'une part, des syndicats de travailleurs - créés à l'origine pour la défense de leurs intérêts - saisissent la justice pour obtenir la fermeture de ces enseignes, ...et que, d'autre part des travailleurs pétitionnent pour qu'on leur accorde la liberté de travailler à leur convenance... Et le problème tourne à l'absurdité quand on constate que l'interdiction peut être imposée à un magasin de bricolage faisant de surcroît de la jardinerie (ex : Bricomarché) quand la liberté est donnée à des magasins ne faisant que de la jardinerie (ex : Truffaut) ...Et est-il normal de laisser des maires refuser l'ouverture (comme en Corrèze) alors que d'autres l'autorisent en d'autres lieux privilégiés comme la Côte d'Azur ?...Ou encore qu'il y ait un refus dans les gares alors qu'il y a une autorisation dans les aéroports ?...De qui se moque-t-on ?...Le pays des droits de l'homme est-il devenu celui des droits à la sottise ?...Ne prend-t-on pas , une fois de plus les enfants du bon Dieu (encore la religion...) pour des canards sauvages ?...

 

   Et si on laissait les Français s'organiser à l'amiable, de façon libre et démocratique, en fonction des conditions nouvelles et de plus en plus émiettées de leur existence ?...

 

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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 15:01

   A nouveau, le problème de la retraite refait surface en France ...Façon de parler, d'ailleurs, car il n'a jamais cessé d'être d'actualité, en raison du vieillissement global de la population résultant à la fois de la prolongation de l'espérance de vie - passée en moyenne de 25 ans en 1750 à 40 en 1850, 50 en 1900, 65 en 1950 et 80 en 2000 - et de la diminution relative de la natalité - passée du taux d'au moins 3 /1000 à environ 2 en 2000 après une baisse à environ 1,9 vers 1975, ce qui lui permet d'assurer le renouvellement nécessaire des générations, contrairement à certains pays occidentaux comme l'Allemagne...

 

   En fait, le problème de de la retraite est moins un problème démographique qu'un problème financier lié au système de répartition en usage essentiellement dans le domaine public...En effet le déficit de cesse de se creuser depuis presque un demi-siècle entre l'apport des cotisations des actifs, dont le pourcentage diminue dans la population, et la dépense nécessaire pour le paiement des pensions pour les retraités dont, au contraire, le pourcentage augmente ...Et ceci en dépit des premières réformes effectuées par les gouvernements successifs, qu'ils soient en l'occurrence de droite ou de gauche : prolongation de l'âge de la retraite de 60 à 62 ans, augmentation de la durée requise de 37 ans et demi à 43 ans pour une pension à taux plein, création de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) et de l'Indemnité Spéciale Forfaitaire (ISF), accroissement du taux des cotisations ...Car il apparaît actuellement - ce qui était prévisible - que cela ne suffit pas, et qu'il faudra 7,3 milliards d'€ par an jusqu'à l'horizon 2020 ...Et comme la France n'a pas de pétrole ...et n'a pas d'idées non plus - puisqu'elle exclut pour des raisons écologiques l'exploitation de ses réserves non négligeables de gaz de schiste, que les énergies dites nouvelles -comme les éoliennes - restent marginales, et qu'elle ne peut pas mettre le Qatar à toutes les sauces, ...il faut bien trouver des ressources quelque part...

 

   Pour certains esprits simplistes, "il n'y a qu'à " faire payer les riches ...Certes un effort peut leur être demandé, mais il aura des limites et ne pourra suffire, et il pourrait même, en cas de charges excessives, compromettre les ré-investissements nécessaires, en l'absence ou l'insuffisance desquels le chômage ne pourrait que s'aggraver ...et le déficit s'accroître ...Dans ces conditions, quelles autres solutions trouver ?... Les pistes ne sont pas nombreuses : augmenter les cotisations des actifs et la Contribution Sociale Généralisée, mais cela ne peut que diminuer leur pouvoir d'achat ...Ce qui conduit, faute de pouvoir compter beaucoup sur les actifs et les entreprises, à compter sur un autre gisement jusque là plutôt préservé : les retraités ...Mais oui, mais c'est bien sûr, comme disait autrefois le regretté comédien Raymond Souplex ...Car les experts "découvrent" qu'en dépit de l'abattement initial sur leurs anciens salaires d'actifs les retraités ont "en moyenne" (malgré une grande disparité) 1913 € par mois, contre 2005 € pour les actifs, et que 80 % d'entre eux sont propriétaires ou accédants à la propriété (sans considération des efforts faits pour le devenir) ...Alors "il n'y a qu'à " les mettre à contribution ...Peu importe que, dans le système de répartition, le paiement des pensions ne soit qu'une restitution des cotisations payées du temps de l'activité et qu'il ne devient abusif que si les retraités ont le manque d'esprit civique de ne mourir qu'à 80 ou 90 ans, voire davantage ...Peu importe aussi que les retraités aident souvent leurs enfants quand ils sont (de plus en plus nombreux) au chômage ou qu'ils ont des salaires insuffisants ...Bref, les Français étaient en droit d'espérer que leurs problèmes en matière de retraite seraient pris en considération, et qu'une réforme  des retraites serait mise en place dans le cadre d'une concertation où toutes les catégories concernées auraient fait les concessions nécessaires, même au prix d'âpres discussions, afin d'éviter la "banqueroute" et en tout état de cause la sanction de la Commission européenne ...François Hollande, avant d'être Président de la République,  l'avait promis  dans le 18ème de ses 60 engagements, une négociation devant d'engager dès l'été 2012...

 

   Au lieu de cela, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, sous l'autorité du Président François Hollande, ne propose seulement à l'été 2013 qu'une réforme au rabais ...Pas de réunification générale du système et maintien des différences entre le Public et le Privé, avec ses régimes spéciaux inégalitaires ...Pas de relèvement de l'âge de départ à la retraite au delà de 62 ans, contrairement à de nombreux pays dépassant parfois 65 ans, sous le prétexte contestable de ne pas aggraver le chômage (les emplois de fin de carrière n'étant pas le plus souvent identiques à ceux du début) ...Par contre, imposition à tous les niveaux : hausse des cotisations pour les actifs et leurs employeurs dans tous les régimes,  et comme cela ne suffit pas, on taxe délibérément les retraités : d'abord en alignant leur CSG jusqu'à présent de 6,6 % sur les 7,5 % des actifs, puis report de la revalorisation annuelle des pensions du 1er avril au 1er octobre 2013, fiscalisation de la majoration de 10 % des parents de 3 enfants et plus ...L'objectivité commande de souligner néanmoins qu'il y a quelques éléments positifs, comme une meilleure prise en compte des trimestres d'interruption pour congés de maternité, ainsi que pour les temps partiels, et aussi la possibilité de rachat des périodes d'études supérieures  jusqu'à 12 trimestres pour les jeunes ainsi que pour les périodes d'apprentissage, et la modification du mode de calcul des pensions de ceux ayant appartenu à des régimes différents (les "polypensionnés") ...Mais cela ne fait pas une grande réforme ...C'est une fois de plus de la part de "Flamby" la stratégie de l'évitement...

 

   En clair, la montagne a accouché d'une souris, et la seule chose importante à retenir est qu'il faudra passer à la caisse...

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 16:14

   Ainsi donc, le Président de la République Française François Hollande a décidé de procéder à une réforme des retraites ...Ce n'est pas un évènement - au sens d'un fait exceptionnel - car la retraite n'a pratiquement jamais cessé d'être réformée dès qu'elle a été instituée...

 

   Et elle a été instituée depuis longtemps, en raison du besoin légitime que les hommes ont toujours éprouvé de préserver leurs "vieux jours" ...A l'origine, le problème était le plus souvent naturellement résolu par une solidarité des générations, les "vieux" continuant à vivre avec leurs enfants devenus adultes ...Mais les "Etats", en se constituant, ont pris progressivement en charge les besoins de la société, et en l'occurrence se sont soucié d'organiser la retraite des vieux ...En France, une ordonnance du 7 janvier 1407 donne au roi Charles VI - qui n'était pas fou, du moins pas encore - la possibilité de donner une pension à "ceux qui l'avaient bien servi" ...Colbert crée une pension de retraite en 1673 pour la marine militaire ...Louis-Napoléon Bonaparte - qui n'est pas encore Napoléon III - crée en 1850 la première "Caisse de retraite", sur la base de versements volontaires, c'est-à-dire l'amorce d'une retraite par capitalisation ...Il faut ensuite attendre la loi du 5 avril 1910 pour que soit institué un système de retraite obligatoire pour les salariés suivant le principe de la répartition, où le paiement des pensions aux retraités est financé par les cotisations retenues sur les salaires des actifs ...Evolution dont la lenteur relative s'explique par la montée progressive de l'espérance de vie, la nécessité de financer les retraites étant évidemment moins importante quand la majorité des habitants mourait en moyenne avant 60 ans ...On était d'ailleurs alors "vieux" beaucoup plus tôt, la "Femme de trente ans" du roman d'Honoré de Balzac étant déjà une "vieille fille" ...Ce n'est plus le cas en ce début du 21ème siècle, où l'on se veut encore jeune entre 60 et 80 ans ...Il est intéressant de savoir qu'il y a actuellement 13.700.000 retraités pour 18.000.000 actifs, et que le nombre des retraités rejoindra celui des actifs avec 18.500.000 en 2030, pour le dépasser avc 21.900.000 contre 18.800.000 en 2050...

 

   En la circonstance, le financement des retraites n'est donc pas une application généreuse d'un programme social d'un Président de la République et de son  gouvernement , ...il s'impose à lui, comme il s'était imposé aux prédécesseurs ...Mitterrand (loi Auroux 1982), Balladur (Réforme 1993), Ch irac (Plan Juppé 1995), Sarkozy (Réforme Fillon 2003) ...Malheureusement, chaque refonte - même si elle représentait un progrès - n'a pas réussi à rétablir durablement l'équilibre entre les cotisations des actifs et les pensions des retraités ...Et le Conseil d'orientation des retraites prévoit actuellement que le déficit atteindra 20 milliards d'€ en 2020 ...Comme il est hors de question de "refiler l'ardoise" aux générations suivantes - alors que la génération actuelle des actifs a tout de même vécu globalement à l'aise, en dépit de des écarts de revenus et de difficultés diverses - il faut donc trouver des solutions, en sachant que, dans tous les cas, il y aura des mécontents pouvant aller, comme toujours en France, jusqu'à manifester ou faire grève :

 

  - Allonger la durée des cotisations, autrement dit la période d'activité : naguère fixée à 37 années 1/2 dans le domaine public, et déjà remontée à 40 ou  41 ans, elle pourrait atteindre 43, voire 44 ans ...Comme le dit Marisol Touraine, Ministre des Affaires Sociales, "Quand on vit plus longtemps, on peut travailler plus longtemps"...Et l'âge légal pour partir à la retraite à taux plein, pourrait monter à 62 ans, revenant ainsi sur la conquête sociale des "60 ans" du temps de Mitterrand...

   - Augmenter les cotisations des actifs pour la retraite, c'est-à-dire demander aux actifs de rembourser d'avance le déficit actuel du système, et ceci alors que les salaires seraient bloqués...ou aménagés de diverses façons en fonction des fluctuations de l'économie ...

   - Modifier le mode de calcul des pensions, en passant par exemple  des 6 derniers mois d'activité à plusieurs années ou en ne comptant pas la dernière année si elle n'est pas complèten ...ce qui revient à un abaissement de fait des pensions, les salaires étant plus élevés en principe en fin de carrière (dans la fonction publique, promotions accordées juste avant le départ à la retraite )...

   - Faire payer un supplément d'impôt sur les revenus aux retraités eux-mêmes, et comme il est exclu de taxer les petites retraites, cela reviendra à faire retomber le poids de ce supplément  sur les retraités" considérés comme "les plus riches", et ceci alors que, le plus souvent, ils ont "mérité" une pension plus importante par le sacrifice initial d'études difficiles non rétribuées et par les services rendus à la collectivité...

 

   Assurément le problème est difficile, et il l'est d'autant plus qu'il se complique avec toutes sortes d'inégalités : discrimination entre les hommes et les femmes moins payées à travail égal dans le domaine privé, temps partiel souvent imposé, pré-retraite non souhaitée, multiplicité des régimes (public, privé, "spéciaux" comme celui - très généreux - des parlementaires, etc...), et bien entendu  chômage non pris en compte...

 

   Il y a néanmoins des pistes de réflexion pour une solution possible sortant du carcan de la législation actuelle ...comme celle suggérée par l'économiste Robert Rochefort, député européen ayant l'expérience des régimes sociaux d'autres pays :

   "Nous devons mettre en place un système par points ou par comptes notionnels. De quoi s'agit-il ? De rendre sumplement additives toutes les cotisations existantes dans la diversité des régimes. Chaque période d'activité dans le secteur privé, dans une administration, à son compte comme entrepreneur, donne droit à des points qui s'accumulent sur un compte consultable à tout moment. Le moment du départ à la retraite doit être librement choisi par chacun, une fois atteint un âge qui n'a pas besoin d'être repoussé. Ce choix, et c'est un grand changement, doit être neutre "actuariellement", c'est-à-dire qu'il n'y a pas lieu de pénaliser ceux qui veulent partir tôt, ni de surbonifier ceux qui veulent prolonger leur activité. Seule l'espérance de vie au moment du départ suffit à convertir les points en droits à pension. Cotiser plus longtemps pour une retraite "pleine" - bien que cette notion ne soit plus qu'indicative - est contrebalancé par une transparence totale, par un accès à l'information permanente, par une liberté accrue et par des droits nouveaux : les périodes dans les emplois pénibles donnent des points supplémentaires, une personne à temps partiel peut acquérir le même nombre de points que si elle restait à temps complet, moyennant une cotisation supplémentaire, certaines missions d'intérêt général ou de volontariat donnent droit à des points gratuits, comme jadis avec le service militaire. D'une façon générale, chacun peut acheter des points à tout moment, y compris après son départ à la retraite. Voilà de quoi concilier répartition, solidarités intra et inter-générationnelles et liberté individuelle"...

 

   Pourquoi pas ?...

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 23:05

                                                  

 

    L'émission télévisée du 28 mai 2013 sur France 2 - "Un jour, un destin" - mettant en parallèle l'actuel Président de la République Française François Hollande avec son prédécesseur Nicolas Sarkozy a apporté incontestablement un éclairage intéressant sur la "gouvernance" de la France à travers la personnalité de ces deux hommes.

 

   Il n'y a pas de politique qui puisse être détachée de la personnalité qui la mène, quel que soit le régime en place. On pourrait multiplier les exemples à travers le monde ...Ainsi, naguère, le libéralisme des Etats-Unis était symbolisé par Roosevelt tandis que le communisme était représenté par Staline ...Et, si l'on s'en tient à la France, il est évident que le Général De Gaulle s'y était identifié , lui léguant la Constitution de 1958 complétée en 1962 par l'élection du Président de la République au suffrage universel conférant à celui-ci une prééminence dans la conduite de la politique qui a été reprise et pratiquée par ses successeurs GeorgesPompidou, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ...Il est donc "normal", suivant le mot utilisé par l'intéressé lui-même, de chercher à savoir, à travers la personnalité de François Hollande, comment la politique de la France a évolué par rapport à ce qu'elle était à travers la personnalité de Nicolas Sarkozy :

 

   - D'abord, la personnalité des deux derniers Présidents, vue à travers leur parcours, est-elle différente ?...Certes, nul homme ne ressemble à un autre, mais il y a néanmoins des points de convergence, même si ceux-ci peuvent paraître anecdotiques ...Ils ont le même âge - 58 ans - à 6 mois près, puisque Nicolas Sarkozy est né le 28 janvier 1955 et François Hollande le 12 août 1954 ...mais aussi la même taille moyenne - environ 1 mètre 70 ...L'un et l'autre ont eu des relations difficiles avec leur père qui les a négligés et avec lequel ils ont rompu, ...mais ils ont eu une grande affection pour leur mère ...Ils entrent à l'Assemblée Nationale la même année ...1958 ...Et, à l'image (réduite) du Général De Gaulle, ils ont connu une ..."traversée du désert", puisque Nicolas Sarkozy est écarté par Jacques Chirac en 1995 pour avoir choisi contre lui Edouard Balladur, ...et François Hollande, secrétaire du Parti Socialiste, est rejeté dans l'ombre aux "primaires" de ce parti en 2011 (3 %) avant que le vainqueur Dominique Strauss-Kahn ne soit écarté pour cause de "conduite inappropriée" ...Par ailleurs, leur vie sentimentale n'est pas "un long fleuve tranquille", puisque Nicolas Sarkozy est marié trois fois (Marie-Dominique, Cécilia et Carla) et François Hollande vit en concubinage d'abord avec Ségolène Royal, puis avec Valérie Trierweiler ...Enfin, tous deux ont de l'ambition dès le début de leur vie publique pour aller le plus loin possible, Nicolas Sarkozy n'ayant jamais caché celle de devenir Président de la République "et pas seulement en me rasant le matin", tandis que François Hollande y pense manifestement en devenant secrétaire du Parti Socialiste comme une émule de François Mitterrand qui est d'ailleurs son modèle ...Ceci dit, la comparaison s'arrête là, car ils s'opposent par certains traits : l'un est agité, toujours insatisfait et rancunier, ...l'autre est calme (du moins en apparence) et son visage traduit une cetaine bonhomie naturelle ...L'un veut s'occuper de tout - "l'hyper-Président" - l'autre délègue volontiers, au point de donner l'impression de manquer d'autorité en ne contrôlant pas suffisament son gouvernement (affaire Cahuzac) ...

 

   - Pour autant, la politique menée par Nicoklas Sarkozy et François Hollande est-elle vraiment différente ?...On peut assurément le penser en relisant les "60 engagements pour la France" de François Hollande et en énumérant les mesures de sa 1ère année de mandat, où il s'oppose à Nicolas Sarkozy, par exemple en rétablissant la retraite à 60 ans (retour en arrière par rapport à la Réforme Fillon), en créant une nouvelle tranche d'impôts à 45 % (à l'inverse du "bouclier fiscal" qui avait pourtant été amendé) et en "refondant l'école" par la création de 60.000 postes annulant les mesures d'allègement de son prédécesseur pour cause de baisse démographique ...Mais y-a-t-il vraiment un changement dans un secteur essentiel, qui est le domaine économique et social ...En dépit des intentions affichées, le chômage descendu à environ 2.000.000 de personnes en 2008 est remonté à 3.200.000 et tous les ""indicateurs" laissent présager que "l'inversion du chômage" ne sera qu'un effet d'annonce ...La dette de la France ne cesse de se creuser, atteignant presque 1900 milliard d'€, soit 90 % du PIB, tandis que le déficit du budget persiste avec 87,2 milliards d'€, soit 4,8 % du PIB ..., à en juger par les chiffres publiés le 28 mai 2013 par la Cour des Comptes ...Et ce n'est pas le transfert de la taxe de 75 % des hauts revenus sur les entreprises qui va encourager la reprise des affaires ...Manifestement, François Hollande est non seulement incapable, comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy malgré ses efforts internationaux (Le G 20), de juguler la crise financière, mais il l'aggrave au point d'encourir les reproches de la Commission Européenne ...Et ce n'est pas en vendant le "bijoux de famille", c'est-à-dire les parts de l'Etat dans de nombreux groupes (Areva, EDF, GDF-Suez, EADF, Renault, etc) qu'il va rétablir la situation, c'est en fait le contraire ...François Hollande ne fait pas mieux que les autres, c'est-à-dire, en remontant le temps depuis 40 ans, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac et François Mitterrand ...

 

   Du pareil au même ...

 

 

  

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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 11:03

   La violence qui s'est déchaînée au soir du lundi 13 mai 2013 à l'occasion d'une fête spontanée des supporters du Club de football du Paris-Saint-Germain, venus célébrer sur le parvis du Palais de Chaillot sa victoire dans le championnat de France, n'est pas une spécialité de la France, car il y a eu de nombreux précédents dans d'autres pays, comme une émeute en Californie aux Etats-Unis le 25 juillet 2012, des troubles au Caire le 11 septembre 2012, ou plus récemment encore des incidents au Bangla-Desh le 26 avril 2013 ...Il n'en est pas moins vrai que les Français s'enflamment facilement pour des causes bonnes ou mauvaises, qu'il s'agisse d'événements sportifs - comme la victoire de la France à la coupe du monde 1998, il y a déjà un quart de siècle - ou de problèmes sociaux - comme les manifestations favorables ou hostiles au mariage pour tous depuis 2012 - ou encore et surtout les crises politiques à répétition marquées les révolutions de 1789, 1830, 1848, 1871 (Commune) ou les émeutes de 1934 (affaire Stavisky), 1968 (Etudiants), 2006 (CPE)...Et malheusement, dans la plupart des cas, à côté des manifestants défendant leurs idées ou leurs besoins dans le calme, il y a toujours eu des individus louches y trouvant une occasion de destruction et de pillage, cette "lie de la société" évoquée naguère  par Victore Hugo dans "Notre Dame de Paris" (la Cour des miracles...) ou Eugène Sue dans "Les Mystères de Paris" ...Paris ...Paris ...Toujours Paris ...La rançon de la centralisation et du rassemblement d'une grande partie de la population française dans la capitale et sa banlieue...

 

   La violence n'a donc rien d'exceptionnel, et même si les Français s'y illustrent  particulièrement, il faut bien admettre qu'elle fait partie de la nature humaine en général, et comme les hommes sont - paraît-il - dotés d'une conscience morale, ils ont une responsabilité que n'ont pas les "autres" animaux dont le comportement éventuellement brutal correspond seulement à des besoins ...Et cette responsabilité les amène à prendre dans ce domaine des attitudes opposées :

   - soit une attitude "offensive" se manifestant par une violence personnelle (injure, harcèlement, abus d'autorité...), ou par une violence collective (groupe s'imposant par la force à un autre, voire terrorisme d'Etat à l'instar du nazisme d'Hitler en Allemagne ou de la répression des Kurdes par Sadam Hussein en Irak)...

   - Soit une attitude "défensive" consistant à résister à l'oppression, ce qui peut conduire là encore à une alternative : ou bien répondre à la violence par la violence et on parle alors de "guerre juste", comme l'entend Pascal dans ses "Pensées" quand il écrit "Il est juste que ce qui est juste soit suivi ...La justice sans la force est impuissante" ...ou bien refuser d'entrer dans l'engrenage "violence contre violence" ...en pratiquant la "non-violence", telle qu'elle a été pratiquée par le Mahatma Gandhi en Inde ou Martin Luther King aus Etats-Unis pourtant assassinés, ou sous la forme passive de la "grève de la faim" ou du simple "sit-in"...

 

   Finalement, il apparaît qu'il n'y a pas de solution pour éradiquer la violence chez les hommes ...Et on ne peut avoir aucune garantie contre sa récurrence éventuelle, à fortiori si, comme en France, la justice n'a recours qu'à des peines symboliques...

 

  

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 17:50

   On répète à l'envi que la France est en crise, et ceci dure depuis la fin des soi-disant "Trente Glorieuses" en 1980, au point qu'on ...finit par ne plus savoir si la crise est un état normal ...ou si l'état normal, étant exceptionnel, est une crise...Et il ne s'agit pas seulement de la France, puisqu'on prend à témoin celle des autres pays, comme celle des "subprimes" aux Etats-Unis ...Mais quelle est la "nature" de la crise ?...Une crise économique ? Elle commence à faire long feu ...Une crise sociale ? Le chômage persiste parout ...Une crise morale ?...Eh bien, c'est cela ...On a trouvé ! ...et même, il y a un homme, l'ancien Ministre du budget, Jérôme Cahuzac, pour servir de "bouc émissaire", ce légendaire animal que, dans la Bible, les Hébreux envoyaient dans le désert, chargés de tous les maux dont ainsi ils se débarrassaient...

 

   C'est le sujet de l'éditorialiste du journal Ouest-France  - décidément bon "prophète " dans ce pays - dans son article du 15 avril 2013 :

 

Editorial

lundi 15 avril 2013
Le doute et la défiance

La rupture est-elle consommée, en France, entre le peuple et les élites ? Assurément, ce n'est pas la publication du patrimoine des ministres, ce lundi, qui va éteindre l'incendie allumé par l'affaire Cahuzac. Les Français savent parfaitement que la transparence n'est pas un gage de probité : elle favorise les plus habiles des menteurs et fait le miel des plus malins manipulateurs.

Dans le meilleur des cas, l'opinion publique restera dubitative sur les intentions et la vérité de la démarche. Dans le pire, assez probable, cet étalage offrira matière à de nouveaux doutes, à des rumeurs, à des jalousies. La plus grande des fautes de l'ex-ministre du Budget, c'est d'avoir, par son mensonge, avalisé l'idéologie du soupçon généralisé, qui dévore comme un cancer le pays et ruine toutes les tentatives de redressement.

Le soupçon n'est pas né avec l'affaire Cahuzac. Il vient de plus loin et déborde la sphère politique au sein de laquelle il frappe à droite et à gauche. Avec la crise des subprimes qui a éclaté en 2007 aux États-Unis et a rapidement contaminé la planète, ce sont les élites économiques - acteurs et analystes - qui ont vu s'effondrer leur crédibilité. Les uns avaient pris des risques inconsidérés, fascinés par l'appât du gain, les autres n'avaient rien vu, rien compris.

La crise bancaire européenne actuelle ne fait qu'aggraver les choses. Les affaires qui ont éclaté dans les industries agroalimentaires et pharmaceutiques s'ajoutent à des niveaux de rémunérations choquants de certains dirigeants ou hauts cadres d'entreprise pour faire tomber le discrédit sur le secteur privé alors que le chômage atteint des niveaux historiques !

En 2005, l'échec du référendum français sur le Traité européen manifestait que l'Europe était entrée dans une crise de confiance majeure. Le plus grand projet mondial, à la fois politique, économique et culturel, de la seconde moitié du XXe siècle avait perdu sa force d'entraînement ! Le « non » traduisait un doute profond sur la qualité des élites européennes.

Même les responsables spirituels n'y échappent pas. La confiance dans l'Église catholique a été profondément atteinte par les actes pédophiles commis par des prêtres et trop longtemps couverts par leur hiérarchie, jusqu'à ce que le pape Benoît XVI ne redresse la barre.

Tout récemment, les raisons, certes moins graves, qui ont conduit à la mise en congé du grand rabbin de France, Gilles Bernheim, font planer un doute sur la sincérité de ceux qui sont en charge non pas des biens, mais des âmes, dont on attend plus encore qu'ils soient irréprochables...

La méfiance qui s'étend rend plus difficile la lutte contre le chômage, car elle paralyse l'esprit d'entreprise, et privilégie la dénonciation d'éventuels coupables sur la recherche de solutions. Elle divise, là où il faudrait rassembler. Elle pousse à l'affrontement, là où il faudrait réunir les forces et les intelligences, pour coopérer. Son arithmétique irrationnelle est implacable : les doutes ne se retranchent pas les uns des autres, ils s'ajoutent, se renforcent et se multiplient.

« Tous pourris » ? Certes non. Mais l'ombre du doute ne fait pas le tri des justes et des injustes. Elle moissonne sans discrimination. Dans le passé, de telles situations ont conduit à des déflagrations politiques et internationales majeures. Il faudra bien plus qu'une problématique transparence pour regagner la confiance. Au moins faudrait-il que les citoyens ordinaires aient le sentiment que les élites ne sont pas exemptes du sort commun. On en est loin.

 

 Jean-François Bouthors


Jean-François Bouthors est éditeur et écrivain


   Eh Oui ! On est loin d'avoir une élite exemplaire ...Comment en avoir ? ...Ce n'est pas tous les jours, ni même à chaque génération, qu'on trouve, pour résoudre une crise, des chefs de la trempe d'un Mendès-France ou d'un De Gaulle ...aux patronymes étrangement évocateurs de notre pays...
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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 08:52

   Il fut un temps où l'âge de raison était fixé pour les jeunes à 7 ans ...Mais ce temps est peut-être dépassé en ...ce temps actuel qui ne respecte plus rien ...Et inversement on peut donc se demander si, à partir de 77 ans, l'âge retenu naguère par la revue Tintin, les vieux ont encore leur raison, à en juger par la réflexion d'Henri Emmanuelli, né en 1945, ancien Président socialiste de l'Assemblée Nationale, et encore député, s'interrogeant sur la durée de la retraite : "Je vois autour de moi des gens qui auront passé plus de temps en retraite que dans la vie active ...C'est une situation qui ne peut pas perdurer"...Réflexion doublement inquiétante : d'abord pour les jeunes, car, si cela signifie que les vieux doivent travailler plus longtemps, le chômage des jeunes ne pourra qu'augmenter ...mais aussi pour les vieux, s'il faut comprendre que les vieux vivent trop vieux et donc ...qu'ils devraient mourir plus tôt ...Dans ce dernier cas, ne serait-ce que par solidarité pour les jeunes, il y a une solution radicale qu'avait laissé entendre autrefois un de ses collègues socialistes, Dominique Strauss-Kahn, en affirmant que la France, au moins pour la Sécurité Sociale, ne pourrait pas supporter longtemps le poids de vieillards invalides...

 

   Mais plutôt que d'en venir à une telle solution, économiquement valable mais humainement inconcevable, le 1er Ministre actuel, Jean-Marc Ayrault, a pris la sage décision de constituer le 27 février 2013 une Commission "Pour l'avenir des retraites",  qui aura trois mois pour faire des propositions, en s'appuyant sur le rapport de la Cour des Comptes qui a fait en septembre 2012 une synthèse de la situation des retraités ...Il apparaît en effet dans ce rapport que celle-ci est particulièrement avantageuse par rapport aux autres classes d'âge, à en juger par la comparaison des niveaux de vie moyens annuels (chiffres 2009) :

                  Moins de 18 ans : 20160 €

                  18 à 24 ans          : 18930 €

                  25 à 29 ans          : 20660 €

                  30 à 39 ans          : 22070 €

                  40 à 49 ans          : 22650 €

                  50 à 64 ans          : 25510 €

                  65 à 74 ans          : 22530 €

                  75 ans et plus      : 21525 €

   En fait, ce tableau fait illusion  : certes les retraités entre 50 et 74 ans sont globalement mieux lotis, mais une étude affinée montre que le revenu "médian" (*) de l'ensemble des retraités est de 19100 € contre 22.500 € pour l'ensemble des actifs ...Et ce tableau ne rend pas compte des grandes disparités internes : non seulement le nombre des "pauvres" - en dessous du "seuil" de 9636 € - est plus important pour les retraités que pour les actifs, mais  les femmes, en raison de salaires inférieurs et d'interruptions plus nombreuses de carrière durant leur activité, ont des pensions globalement inférieures de 30 % à celles des hommes...

 

   Il n'en est pas moins vrai que les retraités ont des avantages fiscaux qui, selon la Cour des Comptes, coûteraient 12 milliards d'€ au budget ...donc apparemment une "poule aux oeufs d'or" :

   - Un abattement pour "frais professionnels" de 10 %, comme pour les actifs ...alors que, par définition, ils n'ont plus de "profession" ...on oublie de préciser qu'il s'agit d'un usage ancien fondé sur l'égalité devant la loi ..Coût : 2,7 milliards d'€ ....S'y ajoute la non-déclaration de majoration de pension pour ceux ayant élevé au moins 3 enfants ...Evidemment, ils n'ont pas fait durer le plaisir , et tant pis pour la gratitude...Coût : 300 millions d'€...

   - Une augmentation du taux de la CSG qui est actuellement entre 0 et 6,6 % pour les retraités, afin qu'il s'aligne sur celui de 7,5% pour les actifs ...Autrement dit, on invoque cette fois l'égalité rejetée pour les "frais professionnels"...


   Evidemment, les retraités peuvent s'estimer heureux, car on pourrait aller beaucoup plus loin, notamment en réduisant leur pension ...Il existe un adage suivant lequel "toute peine mérite salaire" ...et, comme les retraités, même s'ils s'investissent bénévolement dans des activités associatives, caritatives ou culturelles, sont censés ne rien faire, il serait logique de diminuer leurs revenus, d'autant plus certains ont des ressources annexes comme la location de propriétés ou des bénéfices de patrimoine ...Cela a d'ailleurs déjà commencé, avec la décision de soumettre les pensions à un abattement de 0,3 % pour financer l'aide aux personnes dépendantes, alors que beaucoup d'entre eux ont déjà payé lourdement pour l'accueil de leurs propres parents en maison de retraite, sans la moindre aide, et même avec la menace d'hypothèques sur leurs biens en cas de non-paiement ...Et cela va continuer de façon hypocrite en ne revalorisant plus les pensions au niveau de l'inflation, comme c'est le cas jusqu'à présent ...Or, sur la base de 0,5 à 3% par an d'augmentation du coût de la vie, cela fera entre 5 et 30 % de dégradation du pouvoir d'achat pour les retraités en 10 ans ...On verra de plus en plus de pauvres vieux faire les poubelles des supermarchés !...


   Bien sûr, il y a d'autres pistes possibles, comme celle d'augmenter les prélèvements de retraite pour les actifs, suivant le principe de la répartition, les pensions des retraités étant payées grâce à ces prélèvements ... Mais ce ne sera pas possible, sans autres ressources, au delà de l'année 2040, en raison du nombre croissant des vieux ...Et ceci d'autant moins que le niveau du chômage ne cesse de monter, en atteignant à la fin de 2012 le chiffre record de 3,17 millions de personnes... Autant dire qu'il s'agirait "d'un cataplasme sur une jambe de bois" ...Et quel gouvernement serait assez courageux pour prendre une mesure aussi impopulaire ?... Car il ne suffirait pas alors de faire payer les riches ,même à 70 % de leurs revenus, ...l'essentiel serait supporté une fois de plus par les classes moyennes, déjà taxées de toutes les façons, puisqu'environ 50 % des Français ne paient pas d'impôts sur le revenu, en raison de l'insuffisance de leurs ressources...

 

   Or les classes moyennes - qu'il s'agisse des actifs ou des retraités - ne sont pas constituées de "profiteurs" suçant le "sang de la nation" ...Elles sont formées en grande partie de gens qui, par eux-mêmes ou de génération en génération, ont eu le "mérite" , par leur travail, voire par des sacrifices d'argent ou de temps, d'améliorer leur niveau de vie et de contribuer à la richesse du pays ...Serait-il juste qu'en arrivant à la retraite ils soient pressurés, et ceci alors que "le train de vie de l'Etat" - notamment au niveau territorial - comporte encore des dépenses somptuaires ?...

 

(*)  Niveau médian : autant de personnes au dessus que de personnes en dessous

 

 Sources :  Article Ouest-France du 26 février 2013 - page 3,  + documentation personnelle


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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 10:11

   Il y a plus d'un demi-siècle, quand le pétrole a remplacé le charbon comme principale source d'énergie dans le monde, la France, qui déjà n'avait plus assez de charbon pour faire face aux besoins croissants de son industrie, a été mise dans une situation difficile en raison de l'absence de gisements de pétrole (sauf quelques puits disséminés à faible production)  ...Et cette situation était d'autant plus difficile qu'elle ne pouvait pas davantage compter sur le gaz, les gisements (essentiellement à Lacq) s'étant révélés insuffisants à long terme...

 

   Mais, en France, avait alors fleuri la formule disant "(qu') à défaut de pétrole,  il faut avoir des idées" ...Et comme la France, pays de la "philosophie des lumières" (comme des droits de l'homme...) a toujours eu des idées, elle a trouvé des solutions : d'abord la plus simple, consistant à importer du pétrole des principaux producteurs mondiaux (Moyen-Orient, Amérique) mais ayant l'inconvénient d'être coûteuse, même si elle peut en patrie compenser les frais par la vente des produits de ses raffineries ...C'est d'ailleurs pourquoi elle a alors développé l'exploitation du pétrole et du gaz dans ses anciennes colonies, notamment dans le sud saharien de l'Algérie (Hassi-Messaoud, Hassi-R'Mel), mais ce pays est devenu indépendant (Accords d'Evian 1962) ...Elle a donc multiplié les sources d'importation (pétrole de la Mer du Nord, Gaz de Russie) et, parallèlement, elle a développé une politique nucléaire lui permettant de fournir plus de 75 % de l'électricité, ...mais avec l'inconvénient majeur de rester dangereuse en raison d'accidents toujours possibles malgré les précautions prises ...Et le recours possible à des énergies dites "nouvelles" (éoliennes, géothermie) ne peut actuellement lui assurer l'indépendance ....La France est donc toujours à la recherche d'idées qui soient autant que possible supportables pour son économie, et qui n'aggravent pas une dette publique s'élevant déjà à environ 1900 milliards d'€, soit 90 % de son PIB...

 

   C'est pourquoi les études géologiques ayant révélé d'importantes réserves potentielles de "gaz de schiste" dans les régions sédimentaires (Bassin Parisien, Bassin Aquitain) ont pour la France un intérêt considérable, un intérêt d'autant plus grand que non seulement ce gaz pourrait lui assurer une indépendance énergétique, mais lui permettrait une exportation importante dans la mesure où elle serait en Europe le seul pays, avec la Pologne, à disposer de réserves pour au moins 50 ans ...Malheureusement la technique d'exploitation n'est pas encore au point : elle consiste en effet à procéder en profondeur à une "fracturation" des roches par un envoi massif sous forte pression d'eau additionnée de produits chimiques, ce qui libère le gaz qui remonte après pompage de l'eau ...Or cette technique est apparue comme gravement destructrice pour l'environnement et notamment pour les nappes phréatiques, son action n'étant pas réversible, ...et elle a donc été interdite en 2011, c'est-à-dire alors que la "droite" était encore au pouvoir, avec Nicolas Sarkozy comme Président de la République et l'UMP majoritaire à l'Assemblée Nationale...

 

   Cette incidence dans le domaine "politique" n'est pas sans intérêt, car on assiste actuellement à une évolution à "fronts renversés" ...En effet, avant les élections de mai-juin 2012, ayant entraîné le retour de la "gauche" et notamment des socialistes au pouvoir à la Présidence de la République et à l'Assemblée Nationale, les socialistes et les écologistes avaient conclu un accord "programmatique" comportant l'interdiction du gaz de schiste, l'abrogation des permis en cours et même l'arrêt de toute recherche technologique ...Or les socialistes, confrontés dans ce domaine comme dans d'autres à l'écart entre les paroles et les actes, évoluent maintenant dans leur attitude envers le gaz de schiste : Michel Rocard n'a pas hésité à affirmer que "la France est au gaz de schiste ce que le Koweit est au pétrole" ...mais chacun sait que cette personnalité a toujours été, dès l'époque de François Mitterrand, un "électron libre" ...Il est donc plus important de constater qu'Arnaud Montebourg, Ministre en exercice du "Redressement Industriel" déclare que "la France ferait mieux de produire du gaz de schiste plutôt qu'à l'importer" ...C'était aussi l'avis de Robert Gallois qui, dans son rapport, ajoutait la possibilité de créer à terme 300.000 emplois et de contribuer ainsi à une diminution possible du chômage ...Qu'en est-il alors au niveau du Président de la République et de son gouvernement ?...

 

   Le moins qu'on puisse dire est que le Président Hollande s'est montré "fluctuant" : il a d'abord confirmé l'interdiction du gaz de schiste en septembre 2012, mais il affirme maintenant, en janvier 2013, "(qu') il laisse les entreprises et les chercheurs travailler et (qu') il prendra ses responsabilités le moment venu si une technique de récupération propre apparaît" ...Donc la porte n'est plus fermée ...mais elle est seulement entr'ouverte ...Car les écologistes en sont déjà à réagir, pour dire qu'ils se retireront du gouvernement "si la ligne rouge est franchie" ...Est-ce si important pour la France que la "fracturation" du gaz de schiste puisse entraîner la "fracturation" de l'actuelle majorité ?...

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