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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 16:20

   " Le Jour de l'An" est une expression incertaine, car tous les jours sont ...des jours de l'an, et il est donc déjà plus précis de lui substituer l'expression "le Nouvel An", qui marque plus clairement le passage d'un an à un autre...

 

   Ce passage résulte, comme chacun sait, de la rotation de la Terre autour du Soleil qui s'effectue en fait en 365 jours un quart, ce "quart" n'étant pris en compte, pour éviter un désordre du calendrier, que tous les 4 ans dans une année bissextile de 366 jours (*), le jour étant la durée de la rotation de la Terre autour d'elle-même...

 

   Mais ces particularités n'expliquent pas pour autant que le "Jour de l'An" soit fixé au 1er janvier ...C'est seulement un usage qui a amené "l'Occident" à le lier dans l'hémisphère Nord 10 jours après le solstice d'hiver du 21 décembre, c'est-à-dire au jour (au sens de la lumière) est le plus court de l'année, la nuit étant alors la plus longue ...S'y ajoute pour "l'Occident" le fait qu'il s'agit aussi de la période la plus froide de l'année, en raison de la courbe apparente du Soleil plus basse sur l'horizon, due à l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre par rapport à l'écliptique ...Er c'est l'inverse pour l'hémisphère sud ...où le Père Noël a non seulement la tête en bas ...mais doit crever de chaleur dans sa houppelande en Australie ! ...Ce n'est pas simple !...

 

   Et c'est même encore plus compliqué si l'on veut passer de la géographie à l'histoire ...et se souvenir que le "Jour de l'An" s'est baladé joyeusement (c'est le cas de le dire en raison des réjouissances qui le marquent) dans le calendrier ...En "Occident", il y a eu d'abord le calendrier julien, du nom de Jules César qui l'institua en - 45 avant JC, le jour de l'an étant alors fixé au 1er mars, ce qui explique que les 4 derniers mois de l'année soient "numérotés" de 7 à 10 (Septembre, Octobre, Novembre, Décembre) alors qu'ils sont maintenant situés de 9 à 12 ...Car le calendrier fut réformé en 1582 par le Pape Grégoire XIII qui, en raison de la prédominance de l'Eglise à l'époque, voulut avancer le jour de l'an au 1er janvier pour éradiquer la vieille croyance païenne au "Sol invictus", c'est-à-dire le "Soleil qui monte", le Soleil qui va apparaître à l'est de plus en plus longtemps jusqu'au solstice d'été du 21 juin ...le Soleil Levant ...Ce n'est par hasard que le Japon a été ainsi défini...

 

   Quoi qu'il en soit, en raison de la prédominance de "l'Occident" dans l'histoire de la découverte du monde, le calendrier avec un jour de l'an le 1er janviers'est généralisé ...Mais cela ne s'est fait que progressivement ...Ainsi, en France, sous Charlemagne, en raison de la collaboration avec l'Eglise (couronnement par le Pape à Rome en 800), l'année commençait effectivement à la fête fixe de Noël le 25 décembre ...Puis, avec les Capétiens directs, elle commença le jour de la fête mobile de Pâques, ce qui était évidemment incommode ...Finalement, c'est le Capétien Valois Charles IX qui imposa le 1er janvier par l'Edit du Roussillon en 1564 ...Mais, dans le reste du monde, les calendriers furent longtemps différents, avec des jours de l'an divers : le plus ancien fut le calendrier chinois, puisque l'année occidentale 2000 a été en fait pour lui l'année 4697 ...et le calendrier musulman, quant à lui, est le plus récent, puisque l'année occidentale 2000 était l'année 1420 (Hégire) ...A noter que ces calendriers sont toujours pratiqués de façon restrictive pour des raisons religieuses et traditionnelles, même si, pour la vie courante, le calendrier occidental s'est généralisé...

 

   Dans tous les cas, le "Jour de l'An", quelle que soit sa position dans le calendrier, et quel que soit le calendrier, a toujours donné lieu à des "fêtes" ...La notion de "fêtes" est en effet attachée au calendrier, en raison du souci ancien des hommes de se se mettre sous la protection de "forces supérieures" : les dimanches sont les "jours du Seigneur", certains jours de semaine sont consacrés à Jésus (Ascension) ou à la Vierge (Assomption) ...Et tous les autres jours du calendrier sont consacrés à des Saints, soit tous les Saints d'un coup (Toussaint), soit des Saints privilégiés par des traditions (...s'il pleut à la Saint Médard, il pleuvra 40 jours plus tard, à moins que Saint Barnabé ...), soit encore par sa position dans l'année, comme Saint Sylvestre, qui fut un fils de prêtre (...), d'abord persécuté par les Romains avant l'adoption du christianisme par Constantin en 313, puis élu Pape qui régna 22 ans avant de mourir le ...31 décembre 335, ce qui lui valut "post mortem" d'obtenir la palme du dernier jour de l'année...

 

   Ainsi la boucle est bouclée ...Bonne Année ...A l'année prochaine !...

 

 

 (*) En fait il ne s'agit pas exactement d'un quart, ce qui entraîne une correction séculaire

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 10:20

   La démission volontaire du Pape Benoît XVI estimant, suivant ses propres termes, "qu'il n'a plus la vigueur du corps et de l'esprit nécessaire à sa mission",  pose le problème de la vieillesse.

 

   La vieillesse est "l'âge ultime" de la vie de tout être vivant et l'homme y est d'autant plus sensible qu'il en a "conscience" et que, par conséquent, il s'interroge sur sa signification en faisant "l'antichambre de la mort" ...Or nul ne sait ce qu'est la "mort", comme nul ne sait ce qu'est la "naissance", en dehors de leurs aspects strictement physiologiques...

 

   Les aspects physiologiques de la vieillesse sont évidents : la peau ridée, les cheveux qui blanchissent ou disparaissent, les muscles qui s'atrophient, les os devenant plus fragiles, les articulations atteintes par l'arthrose, la taille diminuant par tassement des vertèbres ou se courbant par scoliose ...et, par ailleurs, des troubles digestifs, circulatoires, nerveux ...Heureusement, pas tout en même temps ...La "machine" continue à tourner, mais il y a des dérèglements...

 

   Des dérèglements très variables ...Certains individus vieillissent plus vite que les autres ...et on parle de "petits vieux" ...On dit d'autres "qu'ils sont bien conservés", voire "q'u'ils font plus jeunes que leur âge" ... Et l'âge de la vieillesse a lui-même changé dans le temps : alors que les "centenaires" étaient autrefois exceptionnels - on entretenait le mythe de Mathusalem - ils sont maintenant relativement nombreux, passant par exemple en France d'environ 100 en 1900 à 200 en 1950, 1100 en 1970, 3800 en 1990, 15.000 en 2010, avec une prévision de  ...200.000 en 2060, progression exponentielle interpellant les "gériâtres" qui considéraient le record de longévité détenu par la française Jeanne Calment -122 ans - comme proche de la limite du "capital génétique" ...De toutes façons, on est désormais loin des "barbons" de Molière qui, au 17ème siècle, avaient à peine plus de 40 ans ...et "La Femme de Trente ans" de Balzac au 19ème siècle n'avait rien de la femme épanouie à cet âge au début du 21ème siècle ...Désormais, l'espérance de vie à la naissance - moyenne tenant compte de la mortalité à tous les âges - ne cesse de s'accroître : elle est passée pour les hommes de 70,7 ans en 1982 à 78,4 ans en 2012,  ...et pour les femmes de 78,9 ans à 84,8 ans dans le même délai ...A noter en l'occurrence que le sexe fort n'est pas celui qu'on pense, même si de mauvais esprits ...masculins ont l'inélégance de justifier cette différence par le fait que les hommes travailleraient plus que les femmes, alors que celles-ci ont de plus en plus un métier, auquel s'ajoutent les tâches domestiques ...Mieux vaut ne pas ergoter et constater qu'il y a désormais et indiféremment beaucoup d'hommes et de femmes qui "vivent vieux" dans tous les milieux, comme s'amuse à le constater une revue sous le titre ironique des "vrais jeunes" (*) en citant des personnalités célèbres : Michel Rocard (82), Philippe Bouvard ((83) Elisabeth  II (86), Jean d'Ormesson ((87), Paul Bocuse (87), Shimon Pérès (90), Alain Resnais (90), Helmut Schmidt (94), Stéphane Hessel "l'indigné" (95) ...Gisèle Casadesus (98), etc...

 

   Cette progression n'est pas sans conséquences, et celles-ci suscitent même de sérieuses inquiétudes :

   - d'abord, si cette progression continue au moins jusqu'à la limite théorique du "capital génétique", et s'étend à l'ensemble de l'humanité  en raison de la généralisation des progrès de la médecine et de la diététique, la population mondiale qui était restée relativement stable au 19ème siècle avec 1 milliard d'individus, puis était montée à 2,5 milliards en 1950 ...et 7,5 milliards en 2010, peut, suivant les estimations tenant compte d'une baisse de la natalité, atteindre entre 10 et 15 milliards en 2100 ..Où s'installera-t-elle et aura-t-elle des ressources suffisantes...Y aura-t-il une guerre mondiale de la faim ?...

   - Ensuite, même sans tomber dans un tel catastrophisme, cette progression ne peut qu'entraîner un poids de plus en plus écrasant des "retraités" sur la population dite "active" demeurant stationnaire, voire diminuant, en raison de la baisse de la natalité ...Or, il n'y a si longtemps, en France, on a considéré que le départ à la retraite à 60 ans était une grande conquête sociale et "on" y pense encore ...Est-ce raisonnable, alors qu'en dehors des métiers pénibles et de cas de maladies graves (notamment la maladie d'Alzheimer) les hommes et les femmes sont "valides" beaucoup plus tard et pourraient, compte tenu du progrès de la longévité, travailler plus longtemps, au moins pour des tâches d'encadrement ...De toutes façons, les calculs de l'INSEE montrent qu'en France le pensions de retraite ne pourront plus être payées à partir de l'horizon 2040 ou devront être diminuées si l'âge de la retraite n'est pas reculé et les cotisations des actifs augmentées...

 

   Un proverbe dit que le secret de la vieillesse est dans le bonheur ...Pour avoir celui-ci, les hommes et les femmes et ceux qui les gouvernent sauront-ils dépasser leurs égoïsme et leurs querelles, et faire les "bons" choix ?...

 

(*) Le Point  7 février 2013

 

N.B. L'auteur du présent article a 81 ans révolus

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1 janvier 2013 2 01 /01 /janvier /2013 10:41

   Pour la plupart des hommes, la fête du Nouvel An est associée à celle de Noël, à laquelle elle succède au terme d'une semaine ...Mais elle est en fait beaucoup plus ancienne, car la fête de Noël n'a été instituée qu'à partir du 4ème siècle, quand l'Eglise en fit l'anniversaire symbolique de la naissance de Jésus-Christ (Natalis Dies), alors que la fête du Nouvel An remonte à l'histoire de la Mésopotamie antique, plus précidément à la célébration du dieu Mardouk en Assyrie, environ vers 2000 avant ...Jésus-Christ.

 

   Mais la date même du Jour de l'An a beaucoup varié "dans le temps et dans l'espace" ...D'abord situé, semble-t-il, au printemps marquant le début des travaux agricoles, il est fixé au 1er janvier (du nom de Janus, dieu du commencement) par Jules César - auteur du calendrier "julien" - à partir de l'année qui sera calculée ensuite dans le calendrier "grégorien" comme étant 46 avant Jésus-Christ ...Mais, avec la disparition de l'Empire Romain et à l'image de la Société féodale, le calendrier devint anarchique en Occident, les Italiens célébrant le Nouvel An ...à Noël (donc fixe) et les Français le dimanche dePâques (donc mobile) ...Et quand le Pape Grégoire XIII instaura le calendrier "grégorien" au 16ème siècle, au prix d'un écart de 15 jours, il en résulta, en raison de la rupture avec l'Eglise orthodoxe, un décalage persistant encore dans les pays orientaux comme la Russie ...Et le Jour de l'An est également différent dans d'autres pays du monde (musulmans, hindous, chinois...) ...Ce n'est qu'en raison de la "mondialisation" à partir du 19ème siècle que le calendrier "catholique" s'est généralisé, même si les autres persistent le plus souvent pour des raisons religieuses... Et c'est pour cette raison que les manifestations (feux d'artifice, voeux, cadeaux ...et réveillons) se sont succédées en rapport avec la rotation de la Terre...

 

   Mais ces manifestations n'ont pas eu la même valeur dans tous les pays du monde, en raison de l'extension de la pauvreté, dont les médias ont montré des exemples affligeants ...Dans le cas de la France, qui est encore classée dans les 5 pays les plus riches, il y a en fait un écart croissant entre les "riches" et les "pauvres" et, comme beaucoup de promesses avaient été faites au printemps 2012 pour cause d'élections présidentielles, l'attention se porte sur l'application des "60 engagements" du candidat l'ayant emporté, François Hollande ..Or, bien qu'il ait affirmé "le changement, c'est maintenant", ce bilan est encore mitigé au terme d'un d'un délai de 8 mois devenant significatif ...Certes, il a déjà pris des mesures importantes, comme le retour à la retraite à 60 ans pour ceux ayant acquis le nombre nécessaire d'annuités, l'allocation de rentrée scolaire pour les parents d'élèves les plus démunis, la création d'une banque d'investissement pour renflouer l'économie, l'aide à l'emploi notamment pour les jeunes (contrats de génération),  ...Mais aucun signe n'apparaît encore pour un reflux du chômage promis en 2013 ...et la mesure-phare d'une imposition à 75 % des revenus les plus riches vient d'être refusée par le Conseil Constitutionnel, moins pour son principe - une taxation plus forte des plus riches, y compris pour les revenus "expatriés" étant légitime - que pour "impropriété", dans la mesure où elle était une imposition par individu et non par foyer ...ce qui montre d'ailleurs un "amateurisme" d'autant plus inquiétant au niveau du gouvernement qu'il avait déjà eu des précédents avec la "nationalisation" rapportée de Florange et le "cafouillage" des logements vacants ...Quant aux mesures dites "sociétales" (mariage pour tous, euthanasie...), leur annonce suscite déjà de l'inquiétude, bien au delà du domaine religieux, car il s'agit d'un domaine privé, où une intervention "publique" paraît manifestement déplacée ...Enfin, certains engagements sont carrément abandonnés, comme le droit de vote des étrangers (hors Communauté) aux élections locales, tandis qu'une recrudescence d'attentats ou crimes justifie le retour à une action "sécuritaire", faisant d'ailleurs du Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, la personnalité socialiste la plus populaire (plus de 50 % d'opinions favorables) loin devant le Président Hollande (entre 30 et 40%)...

 

   Néanmoins, il faut reconnaître que le Président Hollande, à l'occasion du Nouvel An 2013, a fait une allocution de bonne tenue, en dissimulant pas les difficultés auxquelles la France doit faire face et qui sont bien antérieures au début de son mandat, et en annonçant, non sans courage, les sacrifices qui seront nécessaires, tant pour la réduction des dépenses publiques que pour une contribution accrue des citoyens en proportion de leurs revenus ...Certes, le recul espéré du chômage paraît problématique, car il ne dépend pas seulement d'une action nationale ...Mais il y a tout de même des signes positifs, comme l'obtention du marché de construction d'un "super-paquebot" à Saint-Nazaire, près des terres de son 1er Ministre, Jean-Marc  Ayrault ...Marché qui prélude peut-être à un retour d'investissements importants dans l'industrie de pointe et la recherche ...Et comment ne pas l'approuver quand il conclut son message de Nouvel An par "l'ambition d'une France réconciliée" ?... Oui bien sûr ...Bonne Année !...

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 23:48

   Une fois de plus, Alain Rémond, journaliste de La Croix, justifie l'estime chaleureuse dont il fait l'objet par son éditorial du 8 février 2012 où il se joue du froid en égratignant au passage l'inconséquence des  hommes :

 

   "Chaque jour, la météo nous annonce, avec d'infinies précautions, que le froid va durer plus longtemps que prévu. Combien de temps, exactement ? Dieu seul le sait (qui, lui, ne paie pas de facture de chauffage). Bref : non seulement il gèle à pierre fendre, mais le gel a ...l'air bien décidé à jouer les prolongations. C'est le moment que choisit le gouvernement pour mettre en place une mesure qui a failli passer inaperçu : le gel du barême de l'impôt sur le revenu. Avec, comme conséquence directe, une hausse de l'impôt sur le revenu. Sans parler de ceux, parmi les non-imposables, qui vont, mécaniquement, devenir imposables. Je pose la question : est-il bien malin de geler le barême ...quand tout le monde gèle ? D'autant plus qu'une des conséquences de ce gel du barême sera, pour les non-imposables devenus imposables, la perte des aides de l'Etat pour le chauffage au fioul. Et là, c'est le pompon : non seulement tu gèles, mais on te gèle les aides qui te permettraient de moins geler. Encore quelques bonnes idées de ce genre et, à mon avis, ça va  ...chauffer. Remarquez, on ne serait pas contre..."

 

   Brrr !... Et si on parlait du ...réchauffement climatique ?...

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 12:10

   Attendre ...Comme le souligne l'historien Jacques Le Goff (*), ce mot semble archaïque, car les hommes ne supportent plus ...d'attendre, au moins dans ce qu'il est convenu d'appeler "l'Occident" où la tradition, qui s'inscrivait naguère dans la longueur du temps, s'efface devant le progrès où tout va de plus en plus vite, la production, la consommation, l'information, l'éducation, et surtout la communication ...Naguère, on prenait le temps de la réflexion avant l'action, dans le cadre de la famille, de l'école, de la collectivité, voire du monde ...Maintenant, on en arrive à l'action directe avec le développement des moyens de diffusion rapide comme le réseau Internet et le téléphone portable ...On connaît ou on croît connaitre tout ...tout de suite ...et on veut ou on prétend vouloir agir tout de suite...

 

   Le problème est que la politique - au sens originel du terme qui définit l'organisation de la société - n'y trouve plus sa place ...Car la politique a besoin de temps, et un gouvernement ne peut agir que s'il répond à une ...  attente de la société, et c'est même parce qu'il ne répond pas éventuellement à cette attente quun gouvernement peut être secoué par une crise ou renversé à l'occasion d'une échéance électorale  ...La France est un bon (?) exemple de la difficulté qu'il peut y avoir à répondre à une attente, avec ses révolutions et ses crises à répétition depuis deux siècles, à la différence de l'Angleterre où cette réponse s'est faite dans une relative continuité ...Et que peut-il en être maintenant, dans un contexte où les échéances électorales ne suffisent plus à satisfaire une attente de plus en plus ...pressée, en considération de sondages prenant sans cesse le "pouls de l'opinion", parfois même en "temps réel" - c'est-à-dire immédiatement - grâce aux moyens de télécommunication ?...

 

   Certains se sont félicités qu'il y ait ainsi - et désormais - une "démocratie directe" et qu'on puisse donc connaître aussitôt "l'avis du public" sur un événement ou une action ...Certes, un tel avis peut être utile, mais c'est seulement un avis "instantané", ne reposant pas nécessairement sur une connaissance suffisante du problème posé, et l'expérience prouve, en France comme dans d'autres pays démocratiques, que cet avis peut être "versatile" ...Et c'est justement pour éviter un tel risque qu'a été institué dans ces pays une représentation parlementaire, dont le rôle est de prendre le temps nécessaire de la réflexion avant d'agir ...Mais l'expérience montre aussi que, dans certains cas, il faut aller vite ...ou, du moins, ...ne pas trop attendre : cela a été le cas pour les origines de la 2ème Guerre Mondiale qui n'aurait peut-être pas éclaté si les démocraties occidentales - et notamment la France et l'Angleterre - n'avaient pas ...attendu pour briser dans l'oeuf la dictature nazie en Allemagne, au lieu de la considérer comme un barrage contre le danger jugé alors plus grand de l'extension du communisme russe ...De même- "mutatis mutandis" - après cet événement "inattendu" du "Printemps arabe" qui, en décembre 2010, avait secoué la torpeur millénaire des pays musulmans, est-il nécessaire d'attendre des "bruits de bottes" pour y faire les réformes nécessaires ?...

 

   Alors ...attendre  ...ou non ?...Il ne peut pas y avoir une réponse globale à cette alternative ...car c'est une question de ...circonstance, et pour jauger celle-ci, il faudrait connaître l'avenir, ce qui est un autre problème...

 

(*) Editorial Journal Ouest-France 19 juillet 2011 - "Repolitiser la démocratie"

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 17:54

   S'il est une nécessité sur laquelle se retrouvent tous les "êtres vivants" - les plantes, les animaux ...et donc les humains - c'est bien celle du "repos"...

   Paradoxalement, le repos semble être dans la nature des ..."choses", puisqu'il est lié le plus souvent à la "nuit", alors que le "travail" est associé au "jour" ...Et le travail n'est pas seulement "journalier", ...il est "saisonnier", puisque les humains s'accordent des périodes de repos, à l'instar des arbres qui perdent leurs feuilles ou des animaux qui hibernent ...Et finalement tous les êtres vivants se retrouvent dans le repos ...éternel !...

   Mais, évidemment, les "choses" ne sont pas si simples ...Car chacun sait que le repos n'obéit pas seulement à la règle du temps ...Il est soumis aussi à la loi de la vie, qui a son rythme propre : il y a certes des arbres dits à feuilles caduques disparaissant pendant la saison froide, mais il y a aussi des arbres dits à feuilles persistantes qui en fait se renouvellent en toutes saisons ...Et, pour les humains, des expériences ont montré que, s'ils sont isolés dans un souterrain, ils connaissent une alternance d'éveil et de sommeil - une sorte "d'horloge interne" - ne correspondant pas à la succession extérieure du jour et de la nuit...

   Néanmoins, les humains sont des êtres "sociaux" qui ne peuvent pas vivre sans coordonner leurs comportements "individuels" ...et, au cours des temps, ils ont élaboré des repères communs inspirés par ce que la nature a de plus évident, le mouvement des astres : la "journée" résulte de la succession du "jour" et de la "nuit", c'est-à-dire du lever et du cocher du soleil ...Et le "calendrier" a d'abord été issu des mouvements de la lune se répétant toutes les 29 journées, avant que le décalage dû au mouvement réel de la Terre autour du soleil n'impose le calendrier solaire avec ses 365 journées ... et le 1/4 justifiant l'année bissextile tous les 4 ans... Et, bien sûr, ce sont sur ces repères que les humains ont établi leurs "temps de repos" :
   - le repos "journalier" pendant la nuit est naturellement le plus ancien et le plus répandu, mais il n'a jamais été universel, non seulement en raison du mouvement de la terre sur elle-même en 24 heures, mais parce qu'il y a eu en tous temps des humains ne dormant pas pendant la nuit, naguère  les "veilleurs de nuit" en nombre limité ...et maintenant de plus en plus de travailleurs nocturnes en raison des nécessités de la vie moderne imposant des rythmes complexes, qu'il s'agisse des transports ou des industries devant fonctionner en continuité...
   - le repos "hebdomadaire" - c'est-à-dire d'une journée par semaine - s'est imposé tardivement ...Pendant l'Antiquité et le début du Moyen-Age en Occident, il était ignoré, notamment pour les esclaves et les serfs qui étaient "taillables et corvéables à merci" 
...et il l'est encore toujours dans certains pays d'Asie et d'Afrique ...Et même actuellement, il est souvent oublié pour certains métiers comme celui de l'agriculteur astreint à l'élevage de bêtes ignorant ...le repos, comme pour beaucoup de femmes obligées de subvenir tous les jours à la subsistance de leur famille ...Néanmoins, le repos hebdomadaire s'est progressivement imposé dans la majorité des pays du monde, et à l'origine non pas dans un souci de progrès, mais pour des raisons religieuses ...D'abord les Hébreux devenus les Juifs ont institué la semaine de 7 jours, à l'image du mythe biblique de la création du monde (5ème précepte du Décalogue): "Tu travailleras 6 jours ...Mais le 7ème jour est le jour du repos de l'Eternel, ton Dieu...et tu ne feras aucun ouvrage" ...C'est le "Sabbat" (jour de samedi, commençant en fait au coucher du soleil, le vendredi soir) ...A leur suite, l'Eglise instaurera au Moyen-Age le "jour du Seigneur" (c'est-à-dire le dimanche) en commémoration de la Résurrection de Jésus-Christ, créant ainsi le "repos dominical" dont l'obligation essentielle était l'assistance à la messe ...Et, à leur tour, les Musulmans créeront le jour de la prière ou "Youm el Djouma" (le vendredi) ...Mais ces prescriptions n'empêchèrent pas jusqu'au 19ème siècle d'imposer un horaire de travail écrasant pour les 6 jours "ouvrables" de la semaine, c'est-à-dire, sur la base de 10 à 12 heures par jour, ...environ 70 heures hebdomadaires ...et toute l'histoire du mouvement social sera marquée au 20ème siècle, , notamment en France, par la réduction progressive de la durée hebdomadaire du travail : 48 heures après la catastrophe de Courrières (1906) ...40 heures avec le Front Populaire (1936) ... et 35 heures (1998-2000) ...Il en est d'ailleurs résulté que la notion de "repos dominical" s'est effritée, le repos pouvant être pris en s'étendant à d'autres jours - le samedi ou le lundi - comme en Angleterre (le "week-end"), voire ne plus comporter le dimanche, pour ceux appelés à travailler ce jour-là ...Et la législation s'est assouplie en conséquence, de façon plus ou moins importante et variée suivant les pays ...Ainsi, en Europe, la Suède , l'Angleterre ou l'Irlande ont très largement libéralisé le travail du dimanche, ...l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne ou la France (en 2008) ont autorisé de nombreuses dérogations pour des métiers ou pour un certain nombre de dimanches ...Seule, l'Autriche, en Europe, l'interdit totalement ...Il est vrai que la situation peut évoluer puisque la Commission Européenne - qui avait jusqu'à présent laisser chaque Etat libre de sa politique "dominicale" en exigeant seulement "le repos hebdomadaire après 6 jours de travail" - a ouvert une consultation le 24 mars 2010 pour statuer sur cette question ...Et le débat s'ouvre, puisque l'Eglise a déjà manifesté son inquiétude, moins pour "l'assistance à la messe", depuis longtemps en baisse, que pour la priorité qui pourrait être accordée aux "arguments économiques" sur les "valeurs spirituelles" de convivialité et de solidarité, - rejointe sur ce point par les associations de loisirs (sport, voyage, culture, etc)...
   - le "repos annuel" est une notion encore plus récente, car il n'est pratiqué que depuis le 20ème siècle, à de rares exceptions près comme les vacances scolaires dans l'éducation...A cet égard, la France a montré l'exemple avec l'institution des "congés payés" par le Front Populaire lors des "Accords Matignon" (1936) : d'abord de 2 semaines, ils sont passés à 3 (1956), à 4 (1969) et finalement à 5 (1982) ...et ils sont largement appliqués, à nouveau sauf pour les agriculteurs dont les "vacances" restent incertaines, notamment l'été qui est la période des travaux les plus importants ...Et ils se sont étendus à l'ensemble de la planète, puisque l'O.I.T. (Organisation Internationale du Travail) estime qu'il y avait déjà 4 milliards de bénéficiaires en 2000, malgré des exceptions majeures comme le République "Populaire " de Chine - qui a accordé seulement 1 semaine en 1992 ...et une deuxième en 1999 - et... les Etats-Unis où il n'existe pas d'obligation légale d'octroyer des congés payés et où, de fait, un quart des salariés n'en bénéficient pas...
   - Le "repos de la fin d'activité" appelé couramment la "retraite" est également une conquête sociale tardive ...Il a été longtemps inconnu, et même inimaginable dans une société surtout rurale, où l'on continuait à travailler "jusqu'à la limite de ses forces" ...et comme l'âge moyen de la mortalité était encore au début du 20ème siècle inférieur à 60 ans, le problème ne se posait pas vraiment "faute de combattants", les "vieux" peu nombreux vivant alors souvent avec leurs enfants et s'occupant des petits-enfants, ce qui permettait aux femmes d'avoir un emploi, et donc de s'émanciper d'une condition restée "domestique"...Mais, désormais, l'amélioration même relative du "niveau de vie" et les progrès de la médecine ont contribué à un accroissement incessant et déjà considérable du nombre des "retraités" qui dépassera inéluctablement celui des "actifs", même si, dans certains métiers (ex : professions libérales), la retraite est encore souvent ignorée ...Et, de toutes façons, la "retraite" n'est pas nécessairement toujours synonyme de "repos", puisque beaucoup de retraités ...continuent à "travailler", soit dans une activité salariée de remplacement (cas des métiers où le départ à la retraite est fixé entre 45 et 55 ans), soit dans une activité bénévole, ...sans compter ceux qui veulent "jouir pleinement de leur retraite" en pratiquant le tourisme, ce qui est une façon toute relative  ...de se reposer !...

   Ainsi, le "repos", en dépit de sa nécessité naturelle, n'a pas une histoire simple et n'est pas appliqué de façon universelle ...Il reste une "affaire" qui n'est pas ..."de tout repos" ...sauf peut-être pour le ...repos final qui est ...le "repos éternel" ...Et encore !...dans la mesure où ce dernier repos a été troublé de tous temps dans des tombeaux qui, même pour les pyramides de l'Egypte ancienne, n'ont eu de perpétuité que le nom...
  

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