L'être humain est "sociable" par définition, et il paraît donc naturel que la société, en France comme ailleurs, puisse "l'évaluer", c'est-à-dire juger de la qualité de son activité ... Encore faut-il que cette évaluation soit faite par des représentants qualifiés, sur des critères aussi objectifs que possible...
En l'occurence, puisqu'elle est d'actualité, la "notation des professurs par les élèves" ne mérite qu'un ..."bonnet d'âne". Les élèves, comme ce nom l'indique, sont des enfants que l'école initie aux règles de la vie en société, et ils n'ont évidemment pas la compétence de "noter", c'est-à-dire d'utiliser des critères qu'ils ne "maîtrisent" pas ... Car la "notation" s'apprend, et cet apprentissage est difficile, puisque souvent les adultes eux-mêmes ne la pratiquent pas correctement...
Il y a en effet déjà beaucoup à dire sur l'évaluation des adultes par eux-mêmes... Dans la plupart des cas, du moins en France, ils en sont encore à donner ou recevoir des "notes chiffrées" -généralement de 0 à 20 - c'est-à-dire à utiliser le même système que pour les élèves, fabriquant ainsi "les verges pour se faire fouetter" par ces derniers... Ils sont donc plutôt mal venus de se plaindre...
L'activité des adultes, et en particulier des professeurs, est en effet trop complexe pour se résumer à une "note" : il y a toutes sortes de critères d'évaluation, variant suivant les professions et à l'intérieur même des professions : intelligence, efficacité, assiduité, sociabilité, rayonnement, etc... et en faire une "moyenne" synthétisée dans une note relève de ...la "bouillie pour les chats". Et ceci d'autant plus que se pose le problème de la "qualité" du "notateur", forcément inégale, pouvant aller de la bienveillance, voire de la complaisance, à la sévérité, si ce n'est à l'injustice, et créant inévitablement un rapport "d'autorité", générateur de dérives comme d'un côté l'oppression, et de l'autre la servilité... Et puisqu'il est question des professeurs, on ne peut que constater que leur notation n'a plus depuis longtemps aucune signification, dans la mesure où elle est encadrée dans des "barêmes"farouchement défendus par leurs syndicats, qui en font leur "grain à moudre" pour l'avancement...
Y a-t-il alors un moyen d'évaluer ?... Peut-être, si l'on sort de cette logique - ou plutôt de cet illogisme - des notes et des barêmes... Au nom de la liberté individuelle, on pourrait en premier lieu demander d'abord à chacun de donner son avis sur son propre comportement, autrement de s'appliquer un "auto-contrôle"... Des expériences ponctuelles ont montré que , danc ce cas, les intéressés sont loin de s'attribuer des appréciations mirobolantes... Au nom de la solidarité, il serait également concevable d'organiser des séances de "brain-storming", où chacun des membres d'une "équipe" donnerait un avis sur les autres comme sur lui-même, ce qui n'a rien d'extraordinaire, puisque cette pratique existe dand de nombreuses entreprises, à défaut d'être utilisée dans les administrations... Se jauger soi-même est plus efficace que de recevoir une "note" infantilisante...
Rien n'empêchera d'ailleurs d'apprendre aux élèves à s'évaluer mutuellement... Charité bien ordonnée commence par soi même ...et il faut bien commencer par ...le commencement !