Overblog Tous les blogs Top blogs Économie, Finance & Droit Tous les blogs Économie, Finance & Droit
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU

Réflexions sur l'actualité en tous genres.

Publicité

Législatives : 1er tour...

    Les électeurs français ont rendu leur verdict pour le 1er tour des élections législatives du 10 juin 2012 et, à l'instar des élections précédentes, ce verdict pose des problèmes, comme si les électeurs "ballottés" - c'est le cas de le dire - d'un scrutin à un autre ne savaient plus trop où donner de la tête, en raison jutement du nombre de ...têtes, puisqu'il y a eu au départ 6603 candidats  pour 577 circonscriptions, soit en moyenne environ 11 candidats par circonscription...

 

   Le 1er problème est celui de l'abstentionnisme ...En effet, avec 42,77 % des électeurs inscrits, le 1er tour des élections législatives du 10 juin 2012 a battu le record des abstentions au 1er tour depuis 1958, donc environ un demi-siècle (dernières élections précédentes : 31,1 % en 1993, 32,1 % en 1997, 35,6 en 2002 et 39,6 en 2007) ....On peut évidemment s'interroger sur ce recul du "devoir civique" : certains observateurs ont invoqué la ...météo, mais l'argument n'est pas sérieux car une élection n'est tout de même pas une affaire  ...de pluie et de beau temps !... Et on a aussi ressorti l'histoire des pêcheurs à la ligne, ce qui est seulement un prétexte à  ...noyer le poisson ! ... En fait, il semble surtout que les Français se désintéressent de plus en plus des élections législatives, dans la mesure où ils estiment avoir fait l'essentiel avec le choix du Président de la République, corroborant ainsi la primauté de celui-ci dans la gestion de la vie politique ...Ce n'est pas par hasard que l'abstention au 1er tour des élections présidentielles tourne autour de 20% depuis 1958, alors qu'elle tourne entre 30 et 40 % depuis 1988 pour les élections législatives... S'y ajoute une saturation de la politique liée au couplage des deux élections en moins de deux mois, avec une accumulation de professions de foi et de débats finissant par lasser l'opinion, qui accorde une plus grande attention à des problèmes concrets et immédiats, comme la crise, le niveau de vie ou le chômage ...autrement préoccupants que la justice des mineurs, la notation des élèves ou l'usage du train pour les ministres ...Manifestement, on est loin en 2012 de l'enthousiasme qui avait salué l'élection de François Mitterrand en 1981 ...Certes François ...Hollande a incontestablement été élu Président, mais sa marge est restée faible - 51,62 % contre 48,38 % à Nicolas Sarkozy - ayant été porté davantage par le rejet de ce dernier que par un vague issue de son prestige personnel (les sondages lui prédisaient seulement 3% en mai 2011)...

 

    Le 2ème problème est effectivement de comprendre alors comment l'élection de François Hollande a pu entraîner une augmentation sensible des votes favorables à la "gauche" au 1er tour des élections législatives le 10 Juin 2012 ...Le 1er Ministre Jean-Marc Ayrault, homme pondéré et sage - d'ailleurs brillamment élu à Nantes - avait demandé aux Français de "donner au Président la majorité nécessaire pour gouverner" ...et il y a eu un effet d'entraînement, qui n'est d'ailleurs pas un fait nouveau puisqu'il avait déjà joué aux élections précédentes, notamment pour la "droite" en 2007 (41,9 %) après l'élection de Nicolas Sarkozy ...A cette différence près qu'il a toujours été plus méritoire pour la "gauche" de progresser, voire de l'emporter, dans la mesure où la France a toujours été , depuis la Révolution de ...1789, un pays "sociologiquement" de "droite", à l'origine avec une majorité de petits propriétaires conservateurs et hostiles aux "partageux"...De ce fait, l'arrivée au pouvoir de la "gauche" a toujours eu un caractère exceptionnel et peu durable : Blum et le Front Populaire en 1936, Mendès-France et le Front Républicain en 1954, Mitterrand et le Programme Commun en 1981, obligé de cohabiter avec Chirac en 1986, et, après sa ré-élection en 1988, avec Balladur en 1993 ...Est-ce à dire que les élections législatives de 2012 vont faire exception et qu'en donnant une majorité à la "gauche" au 2ème tour, elles vont donner, en raison du couplage avec les élections présidentielles, tous les pouvoirs à cette "gauche" jusqu'en 2017 ?...Rien n'est moins sûr...

 

   En effet les résultats du 1er tour des élections législatives, même s'ils sont prometteurs pour la "gauche", n'en restent pas moins ambigus ...Car, si la "droite" (UMP + Nouveau Centre et divers) a incontestablement reculé de 41,9 % à 35,3 %, soit 6,6 %, elle fait encore jeu égal avec la "gauche" (PS + PRG et divers) qui totalise 35 %... Et si on intègre les "extrêmes", la "gauche" regroupe avec le "Front de Gauche" et les "Verts" environ 47 %, tandis que la "droite" regroupe 47,7 % avec ...le "Front national" ... De surcroît, l'analyse se complique encore en raison de l'opinion portée sur les partis en cause : le temps n'est plus où, à "gauche" le Parti Communiste inféodé à l'URSS était excommunié, et désormais il y a entre les socialistes et les communistes intégrés au Front de Gauche le "désistement républicain" jugé vertueux ...Mais il n'en est pas de même pour le Front National qui, en dépit de la "normalisation" apportée par Marine Le Pen, continue à "sentir le soufre" et à être considéré encore comme trop vicieux, au point que l'UMP se refuse à faire alliance avec lui, tout en renonçant pas à ses voix ...et au point aussi que même Martine Aubry, chef des socialistes, invite la "gauche" à voter UMP en cas de duel entre le Front National et l'UMP au 2ème tour ...quitte, pour les socialistes, à profiter de la division de la "droite" en cas de triangulaire UMP-FN-Socialistes...

 

   Dans ces conditions, le résultat final des élections législatives reste in certain, même si la "gauche" bénéficie d'un pronostic favorable ...Martine Aubry déclare sagement, au nom des socialistes, que "ce n'est pas encore gagné" et Jean-François Copé affirme de son côté, au nom de l'UMP, que "tout est possible" ...On reste donc à la merci d'un incident, capable de retourner les électeurs hésitants dans les derniers jours avant le 2ème tour du 17 juin 2012 ...Or, il vient de s'en produire un, avec le soutien apporté par ...la "compagne" du Président Hollande au socialiste dissident se maintenant à La Rochelle contre son ancienne ...compagne Ségolène Royal, qui avait  soutien du ...Président Hollande !...Comme le raille le sénateur UMP Roger Karoutchi, "Où sommes-nous ? Vaudeville ? Théâtre de boulevard ? Retour de la Cour avec intrigues ?..." et le Conseiller Régional UMP Geoffroy Didier en rajoute :"Désormais, c'est Dallas à l'Elysée" !... Querelle de dames ? Mélange de "privé" et de "public" ?...Il faut assurément "minimiser" et ne retenir que l'humour de la situation, mais qui sait ...en vue du 2ème tour ?...

Publicité
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
<br />  J'apprécie votre commentaire, mais je pense que vous n'allez pas assez loin dans votre analyse ...D'abord, il faut relever, au vu du 1er tour, que les socialistes ne représente que 35 %<br /> des 58 % de votants, soit moins de 20 % des inscrits ...Pas de quoi pavoiser ...Certes l'UMP ne fait pas mieux, mais elle a au moins l'excuse de l'usure du pouvoir dans un contexte de crise ayant<br /> balayé la plupart des autre gouvernants de l'Europe ...Ensuite, quand on voit arriver certaine personne, doublement illégitime, se permettant de porter des jugements, ne croyez-vous pas qu'il y a<br /> de quoi réagir, surtout dans la mesure où elle revendique le droit de continuer à parler comme "journaliste" ...Avez-vous oublié vos diatribes sur les "journaleux de ..."<br />
Répondre
J
<br /> Que des partis de gauche appellent à voter UMP pour faire battre le Front national est logique puisque l'UMP est moins à droite (donc plus à gauche!) que le Front National ...<br /> <br /> <br /> Il n'en va pas de même pour un candidat UMP qui "doit" choisir entre deux candidats, l'un sur sa droite, l'autre sur sa gauche ...ce qui le fait devenir "centriste" (reconnaissez qu'elle est<br /> bonne!). Lequel des deux est, sinon le "meilleur" du moins le "moins pire"?<br /> <br /> <br /> A mon très humble avis, l'ostracisme contre le Front National ne saurait durer, encore moins perdurer ... Tout est dans la "maturité" du processus!<br /> <br /> <br /> En son temps, le Parti Communiste sut combattre en son sein les tendances sectaires. C'était l'époque, oh combien bénéfique pour lui!, où il était unitaire pour deux.<br /> <br /> <br /> Il a fallu toute la finesse politique d'un Mitterrand pour parvenir à faire comprendre au sein de son propre parti et au sein de l'Intenationale Socialiste que la bonne stratégie était de faire<br /> comme le Parti Communiste, à savoir être aussi "unitaire" que lui ... Dès le lendemain de la signature du programme Commun, en Juin 1972, il déclara que "désormais, sur 5 millions d'électeurs<br /> communistes, trois millions peuvent maintenant voter socialiste".<br /> <br /> <br /> Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a brillamment réussi, très au dela de l'objectif puisque le Parti Communiste vaut désormais 1 à 2% des voix ... N'oublions pas que Mélenchon est un<br /> homme de culture socialiste et non pas de culture communiste!<br /> <br /> <br /> Que se passera-t-il quand la digue entre l'UMP et le Front National aura, enfin, rompue? Assurément une recomposition de la "droite" entre une "vraie" droite et un "vrai" centre ..., ce dernier<br /> n'acceptant pas ce "rapprochement".<br /> <br /> <br /> Que fera alors le Parti Socialiste? Saura-t-il trouver en son sein le leader qui sera capable d'absorber ce "vrai" centre pour pouvoir gouverner pendant 30 ans sans le concours électoral du Front<br /> de Gauche, en menant un vraie politique de centre-gauche disant clairement son nom?<br /> <br /> <br /> Avant ça, il faut d'abord procéder à la destruction du tissu électoral du Parti Communiste ... Reconnaissez que c'est en bonne voie!<br />
Répondre