Réflexions sur l'actualité en tous genres.
Il paraît que les Français ne connaissent pas la Géographie ...mais ce dicton populaire est de plus en plus faux en raison de la mondialisation de l'information ...En fait, les Français ignorent surtout l'Economie, et ils ont des excuses, car les "économistes" eux-mêmes ne s'y retrouvent pas, à en juger par l'incertitude de leurs analyses sur la crise financière qui ébranle actuellement le monde...
Pourtant cette crise financière n'est pas nouvelle, puisque l'économie mondiale est régulièrement affectée par des secousses mettant en cause son équilibre, la plus importante ayant été la crise de 1929 ...et la plus récente ayant été l'éclatement de le "bulle Internet" en 2002... Et, dans tous les cas, elle a la même origine, à savoir les Etats-Unis, qui symbolisent "l'économie libérale", c'est-à-dire une économie fonctionnant en toute liberté par le jeu de l'offre et de la demande - du moins en principe - sans l'intervention d'organismes extérieurs, politiques ou juridiques... Il est donc logique de s'interroger sur la valeur d'un tel système...
D'abord, ce n'est pas par hasard que ce genre de crise éclate toujours aux Etats-Unis, car il est notoire que leurs citoyens vivent essentiellement "à crédit" ... Ce comportement favorise la continuité de la croissance économique, en assurant les débouchés nécessaires à la production, mais il comporte des risques, s'il ne fait pas l'objet de "garde-fous" ...Or,en l'occurrence, pour éviter la récession après la secousse de 2002, la Réserve Fédérale des Etats-Unis (FED) n'a rien trouvé de mieux qu'une baisse brutale des taux d'intérêt de prêt ...permettant ainsi à leurs citoyens de continuer à s'endetter, alors qu'il aurait fallu faire le contraire, ou du moins freiner cette pratique ...Pire encore, la FED a encouragé les banques à prêter "à-tout-va", y compris à des gens insolvables qui, par souci de leur bien-être, n'hésitaient pas à acheter des biens immobiliers en escomptant rembourser leurs échéances par les "plus-values" espérées... Malheureusement, la "bulle" ainsi gonflée sans garantie matérielle a fini par éclater (affaire des "subprimes") ...et non seulement les emprunteurs ont dû vendre leurs biens hypothéqués à bas prix - quand ils y parvenaient - mais les banques elles-mêmes ont été mises en difficulté ...et on est passé ainsi des petites faillites ...aux grandes faillites qui maintenant défraient la chronique, comme celle de Lehman Brothers considérée naguère comme "le fleuron de la finance américaine et mondiale", ...d'autres Sociétés ne devant d'ailleurs leur salut - peut-être seulement provisoire - qu'au rachat par d'autres groupes (ex: Merril Lynch par Bank of America)...ou à une nationalisation de fait par l'Etat Fédéral (ex: les Assurances AIG)...
Néanmoins, le problème n'aurait eu qu'une importance limitée s'il n'avait concerné que les Etats-Unis... L'ennui est que les Etats-Unis sont encore la 1ère puissance économique du monde, et que le dollar reste la principale monnaie d'échange internationale ...en dépit de son affaiblissement qui, d'ailleurs, encourage son utilisation de préférence à des monnaies plus fortes comme l'euro (ex :la vente des avions d'EADS pour la France) ...La crise financière des Etats-Unis est ainsi exportée, de sorte que les cours des actions baissent dans toutes les Bourses (Londres, Paris, Tokyo...) et que les banques remontent partout leurs taux d'intérêts, déclenchant le "cycle infernal" : diminution des crédits, baisse de la consommation, limitation de la production, frein au recrutement et même montée du chômage suivant les secteurs ... Comme d'habitude, "les puissants boivent "(le bouillon...) et les "faibles trinquent"... Et le Fonds Monétaire International (dirigé par le socialiste français Strauss-Kahn...) ne peut que constater les dégâts, en soulignant l'inéluctable ralentissement de la croissance mondiale...
Dan ces conditions, c'est l'organisation même de l'Economie qui est mise en question, puisqu'on ne sait manifestement plus comment choisir entre le maintien du "libéralisme" ou l'intervention des autorités politiques, c'est-à-dire "l'étatisme" ...A ce titre, on peut citer le jugement porté par Denis Viénot, ancien Président de Caritas Internationalis : "Ce qui est en cause, c'est à la fois la politique ultra-libérale d'un pays et la tolérance invraisemblable de la communauté internationale. Cela traduit la folie et les erreurs de cette idéologie. Quand les mécanismes financiers ont perdu la boussole, on est en droit de se poser des questions éthiques sur le rôle de l'Etat, sur la déficience des autorités de contrôle aussi bien au niveau national qu'international"... Car, dans toute cette affaire, on a vraiment l'impression que c'est ..."l'Economie pour les Nuls" !