Réflexions sur l'actualité en tous genres.
En mai 2012, François Hollande a certainement remporté l'élection présidentielle au moins autant par l'écho donné à ses "60 engagements pour la France" qu'en raison des difficultés éprouvées sur le terrain par son concurrent Nicolas Sarkozy, empêtré comme les autres responsables gouvernementaux de l'Europe dans la crise économique ...Mais l'opinion française qui a manifesté sa confiance à ses engagements en lui assurant une majorité absolue de députés à l'Assemblée Nationale - même si celle-ci a été tempérée par un fort taux d'abstention (43;71 %) - attend évidemment le respect de telles promesses ...Or il s'avère que ces promesses se heurtent aux mêmes difficultés du terrain que celles de son prédécesseur, ...et il y a maintenant une similitude dans le traitement de ces difficultés, qui n'a d'ailleurs rien de surprenant suivant le principe bien connu que "les mêmes causes produisent les mêmes effets"...
Certes, il y a eu des mesures symboliques marquant la "rupture", comme la réduction des indemnités du Président de la République passées de 255.600 à 178.923,72 € brut par an ( 21.300 à 14.110 € brut par mois) et, à la suite, le plafonnement de la rémunération des patrons d'entreprises publiques à 450.000 € par an, avec incitation pour les entreprises privées à suivre cet exemple ...Mesures bienvenues, qu'il convient de saluer dans un pays comme la France qui a inscrit l'égalité dans sa devise républicaine et où - même si l'égalité ne peut pas être l'égalitarisme - certains salaires mirobolants sont une insulte pour une majorité de Français ayant des petites rémunérations - salaires ou retraites - ou connaissant le chômage ...
Mais, pour la gestion de l'économie, les recettes (façon de parler...) restent les mêmes qu'avant le "changement" ...On en a un exemple flagrant avec l'affaire de PSA : des erreurs de stratégie y ont certainement été commises en raison d'un manque d'anticipation de la réduction de la chute du marché de l'automobile et d'un choix inapproprié des "gammes" pour l'exportation, notamment vers les pays dits émergents comme la Chine, l'Inde et certains pays d'Afrique ...mais il faut aussi convenir que le retournement a été brutal, puisque le résultat net du groupe était excédentaire de 800 millions d'€ au 1er trimestre 2011 et a chuté à un déficit de 819 millions d'€ au 1er trimestre 2012 ...D'autre part, elle n'a pas été une spécificité de PSA, le géant américain Ford prévoyant de son côté un déficit de 1 milliard de $ en 2012 ...Et les "augures" prévoient - à tort ou à raison - qu'il n'y aura pas de reprise avant ...2015, et encore ...sous réserve d'une "réduction de la production", ce qui signifie en clair une diminution du nombre des postes de travail ...Pour PSA, il serait donc impossible de faire autrement, sous peine de s'exposer à des difficultés plus graves encore ...Et c'est donc - une fois de plus - au personnel de "payer la note", même si l'entreprise s'engage à exclure des "licenciements secs" et prévoit des "reclassements",...son engagement répondant donc à l'engagement du Président François Hollande...
Pour autant, il est difficile de suivre son Ministre du "Redressement Productif", quand celui-ci prévoit un "bonus-malus", c'est-à-dire de faire payer par les acheteurs de véhicules polluants les bonus accordés aux acquéreurs de voitures économes en Co2 ...Car il ne s'agit que d'une vieille "recette" (?), inaugurée dans les années 1980 par Edouard Balladur - la "balladurette" - et ayant déjà figuré dans la ..."boîte à outils" de Nicolas Sarkozy ...Et cette "recette" a en fait toujours coûté à l'Etat : 214 millions d'€ en 2008, 521 millions d'€ en 2009, 198 millions d'€ en 2011 malgré la réduction du bonus par le 1er ministre François Fillon, et un tel coût ne peut que s'aggraver encore, les constructeurs automobiles ayant intérêt à "respecter l'environnement" ...Autant dire que la "recette" sera payée par les contribuables, car l'Etat endetté est impécunieux, et n'aura d'autre solution que d'augmenter les impôts, soit directement par une augmentation de l'impôt sur le revenu, soit indirectement par un accroissement de la Contribution Sociale Généralisée (CSG), celui de la TVA étant exclu par un gouvernement ne voulant pas taxer les classes dites laborieuses...
Il est vrai que le Ministre du "Redressement Productif" a de l'imagination - ce qui est bien sûr une vertu - et prévoit d'investir dans la "voiture du futur" ...Très bonne idée, en effet, ...mais sans effet immédiat, car cela suppose des investissements importants actuellement hors de propos, faute de marché potentiel puisqu'en 2013 le marché prévisible n'est en France que de 27.000 voitures électriques et 70.000 voitures hybrides ...Qu'à cela ne tienne !...Le Ministre proclame qu'il faut "acheter français" ...Le coq gaulois ne peut qu'être satisfait ..., sauf que le "Made in France" est souvent "délocalisé" à l'étranger, les "petits modèles" de Renault et ...PSA étant assemblés en Turquie, Slovaquie, Tchèquie, etc ...
Alors, que faire ?...En France, c'est bien connu , ..."On n'a pas de pétrole, mais on a des idées" ...Et, quand il y a un problème, on réunit soit des "Etats Généraux" ...ou des "Grenelles", soit , plus modestement, on crée une "Commission" ...En l'occurrence, pour faire face aux problèmes de l'heure, on a créé un "Comité Jospin" ...qui, à en croire Le Nouvel Observateur, hebdomadaire de gauche, dans son n° du 26 Juillet 2012 (page 32), s'ajoute aux ..."quelques 600 comités Théodule s'occupant déjà de problèmes aussi primordiaux que les récifs coralliens et les emballages ménagers" ...Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a beau jeu de dénoncer "une présidence du symbole et de l'esquive", car les Français risquent de ne pas se satisfaire longtemps de ...l'illusion.