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3 décembre 2005 6 03 /12 /décembre /2005 15:41

   La mise sous tutelle - et éventuellement la suppression - des allocations familiales pour lutter contre l'absentéisme scolaire n'a rien de scandaleux ni de révolutionnaire... Elle n'est que le dernier avatar des rapports complexes que l'éducation a toujours eu avec l'argent...

 

   On pourrait,  dès l'origine de l'histoire de France,  opposer de façon simpliste - pour ne pas dire "marxiste" - les "riches" et les "pauvres", en affirmant que l'éducation a d'abord été réservée aux "nantis" - d'ailleurs davantage aux "bourgeois" qu'aux  "nobles" plus portés vers le métier militaire que vers les études... Mais le "peuple" accédait dès le Moyen-Age à des études, au moins "primaires", grâce aux écoles religieuses (ex: les petits frères des pauvres) et au rôle des "clercs" soucieux de renouveler en priorité leurs propres cadres...Un bon exemple est le "pauvre" François Villon au 14° siècle, qui devient "bachelier" et 'licencié "(licencia docendi)  avant de mener la vie aventureuse d'un poète plus ou moins "truand"...

 

   Il n'en est pas moins vrai qu'en dépit de la Philosophie des Lumières et de la Révolution au 18° siècle, ainsi que de la création des Lycées par Napoléon 1er, un grand écart subsiste encore au 19°siècle entre un enseignement "classique" réservé de fait à une minorité et l'enseignement surtout primaire et technique dispensé à la masse populaire... Cependant  "l'ascenseur social"  existe, et il fonctionne grâce à des mesures d'incitation comme les bourses, qui étaient à l'origine accordées par concours aux meilleurs élèves : on peut citer de nombreux exemples, comme le futur Président de la République Georges Pompidou, fils d'instituteur...

 

   Mais ce système "promotionnel" s"est dissous avec la politique "égalitariste" qui se développe dans la 2ème moitié du 20° siècle à la faveur de la prolongation de la scolarité jusqu'à 16 ans... non seulement on veut couler tous les élèves dans le même moule, même si certains jeunes - et à fortiori des "loubards de banlieue"... - n'en ont strictement rien ... "à cirer" des malheurs d'Andromaque ou des équations avec leurs inconnues... Mais, de surcroît, on supprime toutes les dispositions dites "élitaires" : les bourses deviennent une allocation supplémentaire accordée en fonction seulement des ressources des parents et sans la moindre obligation d'assiduité ou de mérite... Elles sont d'ailleurs complétées par une allocation de rentrée, sans le moindre contrôle de l'utilisation, même si celle-ci est abusive (une sacoche tous les ans, vêtement de marque, etc...). Un chef d'établissement a pu raconter l'anecdote d'une mère de famille alarmée par un retard de paiement des bourses au 1er trimestre et s'exlamant : "mais comment je vais payer le réveillon de Noël ?"...

 

   La mise sous tutelle des allocations familiales est donc une mesure notoirement positive, à fortiori si elle se situe dans le contexte d'un contrat de responsabilité parentale... Mais elle est insuffisante, car elle laisse de côté les bourses et les allocations de rentrée... Or, pour celles-ci, qui rellèvent seulement  "de l'école", il y a un moyen simple  pour éviter tout comportement insuffisant ou dilatoire des parents : les verser directement et les faire gérer par les responsables des établissements...

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commentaires

J
Je ne puis que vous dire que je suis TOTALEMENT d'accord!<br /> Même si votre proposition entre en contradiction avec ma proposition d'allocation unique d'existence ... j'assume cet écart!<br /> Je suis soucieux de simplicité technique; je déteste les "usines à gaz"; d'où ma propension à tailler à la serpe!
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