8 janvier 2008
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Le signe d'une époque... Les médias ont pratiquement passé sous silence le discours prononcé par le Président Sarkozy à Rome le 20 décembre 2007 sue le thème de la "laïcité positive", ...alors qu'ils s'appesantissent à ironiser sur ses affaires sentimentales... Une telle attitude est d'ailleurs paradoxale puisqu'elle s'inspire d'une "morale de convenance" héritée de principes religieux...
De fait, la religion a toujours profondément marqué la société humaine ...Qu'il s'agisse du paganisme antique, du judaïsme, du christianisme ou des cultes d'Extrême-Orient, les règles de la société ont été largement pénétrées par les "croyances" et le sont souvent encore... La plupart des pays musulmans ont conservé l'Islam comme religion officielle ...L'Etat d'Israël, officiellement laïc, respecte les traditions juives, notamment le Sabbat ...C'est également le cas, au moins dans les apparences, pour le christianisme, dont les fêtes marquent encore le calendrier (Noël, Pâques, Pentecôte, Toussaint), même si la situation y est plus complexe en raison de l'évolution très diverse des pays "occidentaux" héritiers de la chrétienté médiévale...
La France est, à ce titre, un bon exemple, car elle a été longtemps marqué par l'influence de l'Eglise chrétienne, le catholicisme ayant été la "religion d'Etat" sous l'Ancien Régime, celle de la "majorité des Français" sous le 1er Empire, puis la religion associée à la monarchie dans "l'Union du trône et de l'autel" sous la Restauration ... et conservant ensuite son influence grâce à la célèbre Loi Falloux (1850) qui confiait l'enseignement primaire à l'Eglise... Mais justement la persistance de cette influence, qui s'était déjà traduite par des mesures contre le Clergé lors de la Révolution de 1789, n'avait pas manqué de susciter dans les milieux libéraux un "anticléricalisme " croissant qui, au terme d'une longue lutte, avait abouti à la Loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905) instaurant la "laïcité"...
Dans un premier temps, il s'était agi d'une "laïcité active", où l'Eglise était délibérément écartée, notamment dans le système scolaire où les instituteurs ( les "hussards de la République") défendaient les vertus de "l'école laïque", non sans tomber souvent dans le ..."laïcisme", c'est-à-dire une forme d'intolérance. Mais, dans un deuxième temps, surtout à partir du milieu du 20ème siècle - en raison de la solidarité née dans les 2 guerres mondiales et de la "libéralisation" née du Concile Vatican II - un "modus vivendi" s'était progressivement installé avec l'Eglise et plus généralement les cultes, et on pouvait parler de "laïcité apaisée"...
Le discours du Président Sarkozy se situe donc dans une évolution qui le conduit à proposer maintenant une "laïcité positive"... Une consultation objective de son texte - en dehors de tout "a-priori" ou "parti-pris" - montre qu'il ne souhaite nullement rendre à l'Eglise un rôle social tel qu'il existait au 19ème siècle... Au contraire, il affirme que "le régime français de laïcité n'est plus contesté par personne " et "qu'il est aujourd'hui une liberté "...Il n'en souligne pas moins que le christianisme "pénètre profondément la société française, sa culture, ses paysages, sa façon de vivre, son architecture, sa littérature ", ce qui est difficilement contestable, même par des agnostiques...Et il juge regrettable que, dans un souci de "neutralité absolue", la religion soit rejetée comme un "danger" alors qu'elle peut être un "atout" ... Ce en quoi il n'innove pas, puisque le Pape Jean-Paul II avait lui-même souhaité ce rôle pour l'Eglise dans une lettre du 5 février 2005, à l'occasion ...du centenaire de la Loi de séparation del'Eglise et de l'Etat, ...ne faisant que prolonger le "dialogue institutionnel" mis en place par ...le 1er Minitre socialiste Lionel Jospin avec l'Eglise en 2002...
Mais le propos du Président Sarkozy ne s'arrête manifestement pas à à une reconnaissance de la contribution de l'Eglise à la vie sociale... Au delà des questions matérielles, il s'agit davantage pour lui de "répondre aux questions fondamentales de l'être humain sur le sens de la vie "... Autrement dit, il veut, suivant son expression, "laisser une place à l'espérance ", c'est-à-dire à une recherche de la transcendance, avançant comme argument : "Les facilités matérielles de plus en plus grandes, ...la frénésie de consommation, l'accumulation des biens...soulignent chaque jour davantage l'aspiration profonde des hommes à une dimension qui les dépasse, car moins que jamais elles ne la comblent... La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie des prêtres... n'ont pas rendu les Français plus heureux " ...On est loin de la querelle d'autrefois entre l'instituteur et le curé... Le débat s'élève à celui du choix entre le "matérialisme" et le "spiritualisme", étant entendu que chacun reste libre de le faire dans le cadre d'une "laïcité" qui est et qui aurait dû toujours être la "tolérance" au sens le plus noble du terme...
De fait, la religion a toujours profondément marqué la société humaine ...Qu'il s'agisse du paganisme antique, du judaïsme, du christianisme ou des cultes d'Extrême-Orient, les règles de la société ont été largement pénétrées par les "croyances" et le sont souvent encore... La plupart des pays musulmans ont conservé l'Islam comme religion officielle ...L'Etat d'Israël, officiellement laïc, respecte les traditions juives, notamment le Sabbat ...C'est également le cas, au moins dans les apparences, pour le christianisme, dont les fêtes marquent encore le calendrier (Noël, Pâques, Pentecôte, Toussaint), même si la situation y est plus complexe en raison de l'évolution très diverse des pays "occidentaux" héritiers de la chrétienté médiévale...
La France est, à ce titre, un bon exemple, car elle a été longtemps marqué par l'influence de l'Eglise chrétienne, le catholicisme ayant été la "religion d'Etat" sous l'Ancien Régime, celle de la "majorité des Français" sous le 1er Empire, puis la religion associée à la monarchie dans "l'Union du trône et de l'autel" sous la Restauration ... et conservant ensuite son influence grâce à la célèbre Loi Falloux (1850) qui confiait l'enseignement primaire à l'Eglise... Mais justement la persistance de cette influence, qui s'était déjà traduite par des mesures contre le Clergé lors de la Révolution de 1789, n'avait pas manqué de susciter dans les milieux libéraux un "anticléricalisme " croissant qui, au terme d'une longue lutte, avait abouti à la Loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905) instaurant la "laïcité"...
Dans un premier temps, il s'était agi d'une "laïcité active", où l'Eglise était délibérément écartée, notamment dans le système scolaire où les instituteurs ( les "hussards de la République") défendaient les vertus de "l'école laïque", non sans tomber souvent dans le ..."laïcisme", c'est-à-dire une forme d'intolérance. Mais, dans un deuxième temps, surtout à partir du milieu du 20ème siècle - en raison de la solidarité née dans les 2 guerres mondiales et de la "libéralisation" née du Concile Vatican II - un "modus vivendi" s'était progressivement installé avec l'Eglise et plus généralement les cultes, et on pouvait parler de "laïcité apaisée"...
Le discours du Président Sarkozy se situe donc dans une évolution qui le conduit à proposer maintenant une "laïcité positive"... Une consultation objective de son texte - en dehors de tout "a-priori" ou "parti-pris" - montre qu'il ne souhaite nullement rendre à l'Eglise un rôle social tel qu'il existait au 19ème siècle... Au contraire, il affirme que "le régime français de laïcité n'est plus contesté par personne " et "qu'il est aujourd'hui une liberté "...Il n'en souligne pas moins que le christianisme "pénètre profondément la société française, sa culture, ses paysages, sa façon de vivre, son architecture, sa littérature ", ce qui est difficilement contestable, même par des agnostiques...Et il juge regrettable que, dans un souci de "neutralité absolue", la religion soit rejetée comme un "danger" alors qu'elle peut être un "atout" ... Ce en quoi il n'innove pas, puisque le Pape Jean-Paul II avait lui-même souhaité ce rôle pour l'Eglise dans une lettre du 5 février 2005, à l'occasion ...du centenaire de la Loi de séparation del'Eglise et de l'Etat, ...ne faisant que prolonger le "dialogue institutionnel" mis en place par ...le 1er Minitre socialiste Lionel Jospin avec l'Eglise en 2002...
Mais le propos du Président Sarkozy ne s'arrête manifestement pas à à une reconnaissance de la contribution de l'Eglise à la vie sociale... Au delà des questions matérielles, il s'agit davantage pour lui de "répondre aux questions fondamentales de l'être humain sur le sens de la vie "... Autrement dit, il veut, suivant son expression, "laisser une place à l'espérance ", c'est-à-dire à une recherche de la transcendance, avançant comme argument : "Les facilités matérielles de plus en plus grandes, ...la frénésie de consommation, l'accumulation des biens...soulignent chaque jour davantage l'aspiration profonde des hommes à une dimension qui les dépasse, car moins que jamais elles ne la comblent... La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie des prêtres... n'ont pas rendu les Français plus heureux " ...On est loin de la querelle d'autrefois entre l'instituteur et le curé... Le débat s'élève à celui du choix entre le "matérialisme" et le "spiritualisme", étant entendu que chacun reste libre de le faire dans le cadre d'une "laïcité" qui est et qui aurait dû toujours être la "tolérance" au sens le plus noble du terme...