C'est un paradoxe d'évoquer dans une note de lecture le dernier roman de Michel Houellebecq - "La possibilité d'une île" Editions Fayard 2005 - car il conviendrait mieux d'en rendre compte dans une catégorie de non-lecture...
A priori, le thème paraît séduisant : "Soyez les bienvenus dans la vie éternelle, mes amis"... Se placer au service d'accueil de la vie éternelle, pourquoi pas ?... Cela peut susciter bien des réflexions... Malheureusement, on est embarqué d'entrée dans un jeu de chiffres incompréhensibles... qui débouchent rapidement sur des acrobaties sexuelles complaisamment décrites... Certes, on n'en est plus à la "pruderie bourgeoise", mais tout de même...
Personnellement, j'ai tenu jusqu'à la page 50, ou à peu près, en essayant d'assimiler, sinon de comprendre, des textes du genre (page 27) :
" Les trois lois de Pierce allaient mettre fin aux tentatives hasardeuses de downloading mémoriel par l'intermédiaire d'un support informatique au profit d'une part de transfert moléculaire direct"...etc...
Et puis, décidément trop borné, j'ai renoncé... picorant néanmoins au hasard de paquets de pages quelques aventures sexuelles échevelées (façon de parler...) dans des chapitres intitulés "bibliquement "(?) Daniel 1, 2, 3, 4...ou 24, 25, etc... et je suis ainsi allé rapidement à l'épilogue pour apprendre que la modification de l'axe de la Terre avait entraîné le Grand Assèchement... Quelques citations de Bouddha (!)... Suivait l'évocation d'une race de néo-humains... et enfin la conclusion que "le Futur était vide"... Fermez le ban !
Au fait, l'auteur n'était-il pas un de ces prétendants au Prix Goncourt, dont la presse spécialisée (?!) avait rebattu les oreilles de l'opinion à la fin de l'année 2005 ?...