L'exécution de Saddam Hussein en Irak sonne comme un glas dont on se serait bien passé en cette fin de l'année 2006 qui n'a pas beaucoup de raisons de rester dans la mémoire des hommes...
Cette exécution, en son principe mais aussi par son retentissement médiatique, relance le débat toujours récurrent sur la peine de mort, considérée par certains comme juste en contrepartie des crimes commis, mais par d'autres comme inacceptable à cause du principe sacré du respect de la vie humaine...
Mais en fait le problème ne se limite pas à une attitude "morale" par rapport à la "peine de mort" ... Il se rapporte en effet plus largement à la signification de cette expression qui comporte deux mots -"peine" et "mort" - qui sont associés alors qu'ils recouvrent des entités fondamentalement différentes :
- D'une part, la notion de "peine" a un caractère strictement "humain", tant qu'il ne s'agit pas de la mort.... La justice impose une sentence en fonction des fautes commises en se fondant sur la loi et la jurisprudence, c'est-à-dire des critères établis par les hommes.
- Mais, d'autre part, la notion de "mort" échappe à la compréhension humaine, et ceci depuis l'origine de l'humanité, ce qui en fait un des fondements des religions qu "croient" à un "au-delà " et éventuellement à une "résurrection" sans pouvoir en donner des preuves...
Par conséquent, quand les hommes condamnent l'un d'entre eux à la "peine de mort", à quoi au juste (c'est le cas de le dire...) le condamnent-ils ?... Les athées répondront "au néant" et y trouveront peut-être une justification... Pour les chrétiens, il y aura le choix entre le Paradis et l'Enfer, mais ce choix appartient non pas aux hommes, mais à Dieu... Quant aux musulmans, s'ils ont finalement respecté leurs devoirs envers le Coran, ils pourront accéder au "Paradis d'Allah...
Alors ?... Alors, on ne peut que rester sceptique sur l'application de la peine de mort... Certes, son exécution peut "débarasser la société " d'un individu jugé dangereux, mais un tel motif n'est que la perpétuation d'une forme de justice primitive appelée "la loi du talion"... et il ne débouche pas nécessairement sur une punition pour cet individu... Pour revenir au cas, pourtant peu intéressant, de Saddam Hussein, il est peut-êtrre déjà au Paradis d'Allah, tandis que sa dépouille, déposée dans son mausolée, est déjà l'objet de la ferveur de ses partisans... Comme on l'a dit en France après l'assassinat du Duc de Guise au 16ème siècle, "il est plus grand mort que vivant"...