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28 novembre 2007 3 28 /11 /novembre /2007 16:54

   La misère est malheureusement universelle, et elle ne se réduit pas à une opposition entre des pays riches et des pays pauvres ...car ce n'est pas faire du "misèrabilisme" que de souligner la présence de la misère partout dans le monde, y compris dans les pays riches, , une misère qui est souvent cachée à l'écart des villes ou au fond des campagnes ...mais qui parfois éclate à l'occasion d'incidents ou de violences...

   Le constat n'est pas nouveau
 ...Avant les "bidonvilles" du 20ème siècle, il y avait eu les "courées" faméliques du 19ème siècle ...et, dans un passé plus ancien, l'histoire abonde en révoltes suscitées par la misère et en disettes provoquées par l'insuffisance de ressources, notamment en cas d'aléas climatiques ...Or, justement, le monde actuel n'est pas à l'abri de graves difficultés, , à en juger par le Rapport annuel de l'ONU sur le Développement humain" qui met en garde contre les conséquences du réchauffement climatique, et dont Laura Oualalou rend compte dans son article du Figaro du 28 novembre 2007 :
   " Pour la 1ère fois de l'histoire, nous devrions assister à un boom de la pauvreté dans le monde, une évolution d'autant plus désolante que la situation des plus démunis allait en s'améliorant ces 15 dernières années...
   Si le réchauffement climatique concerne toute la planète, il a déjà commencé à frapper les 2,6 milliards de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 2 dollars par jour.
   Le rapport estime ainsi qu'entre 2000 et 2004, sur les 262 millions de personnes par an qui ont été affectées par les dsastres climatiques, 98 % habitent dans des pays en voie de développement. Et sur elles, l'impact de telles catastrophes est beaucoup plus durable. Sans accès à un système d'assuranceformel, les plus pauvres mettent en place des stratégies de résistance dommageables au développement ...Face à la catastrophe, ils éliminent des repas, réduisent les dépenses de santé et retirent les enfants de l'école ..C'est une marche en arrière irrattrapable...
   Le rapport identifie 5 mécanismes à travers lesquels le changement climatique peut stopper, voire faire reculer le développement humain. La production agricole, d'abord : les zones touchées par la sécheresse en Afrique subsaharienne devraient, par exemple, augmenter de 60 à 90 millions d'hectares, et les zones arides subir des pertes de 26 milliards de dollars d'ici à 2060, plus que l'aide bilatérale versée en 2005... La raréfaction d'eau devrait, elle, concerner 1,8 milliard de personnes supplémentaires d'ici à 2080, en particulier en Asie Centrale, en Chine du Nord ou dans les Andes latino-américaines... Quant à la hausse du niveau des mers, elle met en péril plus de 70 millions de personnes vivant au Bangla-Desh, 6 millions en Basse-Egypte et 22 millions au Vietnam, sans parler de la multiplication des te^mpêtes tropicales conséquentes ... Vient ensuite le bouleversement de la bio-diversité : un réchauffement de 3 degrés menacerait d'extinction 20 à 30 % des espèces terrestres, privant de nourriture des populations rurales ...Enfin le rapport souligne la dégradation de la santé publique, avec le surgissement de grandes pandémies. Le paludisme, qui tue déjà 1 million de personnes par an, pourrait en frapper quelque 400 millions d'autres, alors que la dengue, stimulée par le changement climatique, revient en force en Amérique latine et en Asie de l'Est.
   Le prix payé par les plus pauvres est d'autant plus injuste que leur responsabilité face au réchauffement climatique est faible. Au Canada, un habitant émet en moyenne 20 tonnes de carbone par an, contre 0,1 tonne pour un Ethiopien..."

   Ce cri d'alarme ne peut être que salutaire, même s'il convient de le "relativiser" : d'abord, nul ne sait si le réchauffement climatique - actuellement incontestable - va se prolonger longtemps, ou s'il va laisser la place àç une variation inverse, à l'image du milieu du 20ème siècle où le froidsévissait fortement en hiver, notamment pendant les années de guerre 1939-45... Les avancées et reculs des glaciers au cours des temps témoignent de cette instabilité ...D'autre part, les organismes internationaux, en dépit de leurs insuffisances ou de leurs échecs, sont intervenus pour lutter contre la misère, en particulier sous l'égide de lONU, qu'il s'agisse à l'oigine de la Charte Universelle des Droits de l'Homme (1948), de l'OCDE (1960) ou du Pacte international des Droits économiques et culturels (1966) ...S'y ajoutent les initiatives privées d'associations caritatives, souvent d'origine religieuse, comme la Fondation de l'Abbé Pierre en France ou encore à l'échelle planétaire le mouvement ATT-Quart Monde fondé par le Père Joseh Wrésinski, initiateur de la "Journée mondiale du refus de la misère", dont la dernière en date a eu lieu le 17 octobre 2007. Ce n'est évidemment pas par hasard que le Président français Sarkozy a choisi cette date pour prononcer devant le Conseil Economique et Social un discours contre la pauvreté et annoncer l'organisation d'un "Grenelle de l'insertion" les 23 et 24 novembre 2007, réunion qui a été élargie aux problèmes de la faim dans le monde, notamment dans certains pays : Haïti, Bangla-Desh, Philippines, Roumanie, et beaucoup de pays africains comme le Soudan, où les difficultés sont aggravées par des problèmes politiques...

   Car beaucoup d'efforts sont encore nécessaires : dans l'immédiat, faire face aux besoins les plus criants et les plus urgents, comme par exemple l' aide au Bangla-Desh après des inondations catastrophiques... Mais, à terme, ne pas se contenter "d'assister" et "de se pencher sur la misère" de certains pays ...mais leur donner les moyens de se développer en les aidant à mettre en place les équipements nécessaires, en protégeant l'écoulement de leurs produits et, si besoin est, en ...réagissant contre la corruption éventuelle de leurs dirigeants.

   Car la misère n'est pas, et ne doit pas être, une fatalité ...

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