A l'occasion du ...91ème Congrès des Maires du 25 au 27 novembre 2008, la question d'une simplification de l'organisation territoriale de la France - un "serpent de mer"... - a de nouveau été posée ...
La carte administrative de la France avait déjà été simplifiée ...en 1790 par l'Assemblée Constituante, qui avait supprimé les anciennes provinces d'importance et de régime variables par 83 départements à superficie voisine regroupant plus de 30.000 communes ...Mais, depuis plus de 2 siècles, et notamment depuis 1945 avec la nécessité d'une "décentralisation", les gouvernements successifs de la 4ème et de la 5ème République se sont ingéniés, pour des motifs divers, à re-créer de nouvelles divisions sans supprimer, au moins en partie, les anciennes ...Et il y a donc ainsi actuellement 7 "niveaux de compétences" : communes, intercommunes, pays, départements, régions, Etat ...et Europe... Et cette division se complique par des regroupements différents suivant la nature des activités : il y a une carte judiciaire, une carte militaire, etc ...Le "bon Français" y perd son ...latin, d'autant plus qu'entre-temps il a oublié de ...l'apprendre !
Un exemple est tout-à-fait caractéristique : " l'Ouest" de la France ...Le Président de la République a pu s'exclamer lors du Congrès des Maires : "A Nantes, on me dit : ici, c'est la capitale de la Bretagne...mais on est en Pays de Loire !" ...ou encore :" Il y a deux Normandie(s) ...On les aime. Mais en faut-il deux ?"...Or cette complication n'est pas le fait du hasard, parce qu'à l'origine elle a correspondu au souci de préserver le rôle de "capitale" à des "grandes" villes : Rennes pour la Bretagne, Nantes pour "l'incertain" Pays de Loire, Caen pour la "Basse"(?)-Normandie et Rouen pour la "Haute"(!)-Normandie...
Dans ces conditions, il devrait donc être possible de simplifier l'organisation territoriale de la France en utilisant des critères indépendants de l'importance des villes, c'est-à-dire répondant seulement aux nécessités matérielles des citoyens :
- A la "base", le maintien des "communes" s'impose, car elles sont les lieux "de vie" et de "convivialité" depuis ...l'Ancien Régime, et les Français ont toujours tenu à leur ..."esprit de clocher" !...Evidemment, il faut y conserver une représentation élue, même si les modalités de scrutin peuvent varier suivant leur importance...
- Au dessus (?) des communes, - et afin d'éviter un trop grand émiettement générateur de difficultés financières - on pourrait généraliser sous une même dénomination les actuels "pays", ou "communautés de communes" ou "syndicats intercommunaux" ...Mais cet "échelon" ne serait qu'une instance de concertation entre une représentation équitable des élus communaux et le Sous-Préfet, représentant nommé par l'Etat...
- Au-dessus de ce regroupement administratif, il paraît nécessaire de maintenir les "départements" ...Même s'ils ont représenté en 1790 une création artificielle (en fait, pas tellement, puisqu'ils avaient souvent repris alors les limites des évêchés...), ils ont pris avec le temps une importance historique, certains ayant même une valeur symbolique (la Vendée, les départements d'Alsace et de Lorraine...), et les réactions actuelles à des "avant-projets" révèlent un incontestable attachement ...Bien entendu, il est également souhaitable d'y maintenir une représentation élue à un Conseil "départemental" (et non plus "général" !?) dans le cadre des "cantons", où les citoyens ont encore la possibilité de bien connaître et de consulter facilement leurs élus...
- Au-dessus, ...il y a les "Régions" , qui ont répondu davantage au souci des gouvernements de "déconcentrer" les pouvoirs de l'Etat qu'à une volonté déterminée des citoyens, pour lesquels cet échelon est déjà lointain et peu apprécié, à en juger par le taux d'absentéisme à des élections régionales , prévues de surcroît à un scrutin proportionnel mâtinée de 25 % de majoritaire qui assure les sièges aux "têtes" des principales listes... Autant dire qu'il suffit, comme pour les groupements de communes, de prévoir une représentation équitable des élus des départements auprès d'un Préfet Régional, représentant de l'Etat... Et il n'y aurait également aucun inconvénient, ne serait-ce que par souci d'économie des contributions des citoyens, à prévoir des Régions plus importantes, par regroupement des Régions actuelles, comme, par exemple, "L'Armorique" (?) pour l'ensemble Bretagne et Pays de Loire, la "Normandie" évidemment pour la Basse et la Haute actuelle,, etc... Et afin d'éviter alors des "rivalités" éventuelles entre "grandes villes", pourquoi pas prévoir des "capitales fédérales", à l'instar des capitales ...du Canada (Ottawa) ...ou de l'Australie (Camberra) ...capitales choisies non pas en raison de leur importance mais en fonction de leur situation géographique ?... L'Ouest est de nouveau un bon exemple, avec 5 villes importantes toutes situées sur la périphérie : Rennes, Nantes, Vannes, Brest, Quimper ...mais où une ville pourrait jouer ce rôle en raison de sa situation centrale (entre Cotes-d'Armor et Morbihan) et son passé historique (capitale des Rohan et baptisée un certain temps Napoléonville) : Pontivy !... De même en Normandie, où ce rôle pourrait âtre dévolu à ...Evreux dans l'Eure, qui a toujours fait un complexe par rapport à Caen et Rouen ...Ou encore, dans la Région Nord, ...Lens, ancienne capitale minière, centre sportif important, déjà choisie pour une annexe du Louvre, ...entre Lille et Arras !...
Il n'y a qu'un problème, mais il est important ...et même majeur !... Cette proposition n'est que celle d'un citoyen anonyme au fond d'un petit trou provincial, auquel on ne demande pas son avis... La Commission Balladur, chargée en octobre 2008 de "réfléchir à une nouvelle organisation territoriale" et "devant rendre ses conclusions dans les 3 mois", c'est-à-dire au plus tôt en Janvier 2009, n'est formée que de représentants en place ...et on peut s'attendre à ce qu'ils ne se fassent pas "hara-kiri", en supprimant leur raison d'être ...et leurs petites ambitions locales ...