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22 mars 2007 4 22 /03 /mars /2007 15:54

   Il était une fois... un petit pays ne représentant qu'un centième de la surface de la Terre, 17 fois moins étendu que les Etats-Unis et 25 fois moins peuplé que la Chine... Ce petit pays est encore l'un des plus importants de la planète, puisqu'il est l'un des 5 membres du Conseil de Sécurité de l'Organisation des Nations Unies, où il dispose du droit de veto...Il reste d'ailleurs pour beaucoup d'habitants du monde un "pays de cocagne" toujours attractif pour venir y vivre  ou y passer au moins ses vacances...Et pour ses propres habitants, il est toujours le centre de ce monde, qu'ils  quittent difficilement, compte tenu du fait qu'il est aussi l'un des pays où  ...on travaille le moins !...

   Et pourtant la France - car il s'agit d'elle, bien sûr - va mal... La France est en déclin ... La France doute d'elle-même... du moins si l'on s'en tient aux analyses partisanes qui fleurissent à l'occasion de la campagne électorale... Selon celles-ci, la France ne s'y retrouve plus dans une Europe élargie à 27 pays... Elle est devenue incapable d'assurer sa sécurité, notamment dans les banlieues de ses villes... et, à l'extérieur, elle est absente ou peu écoutée sur divers "points chauds" du globe, comme le Moyen-Orient, le Soudan ou l'Amérique du Sud... La langue française recule dans les organismes internationaux, ainsi que dans les pays où elle exerçait naguère son influence...

   Qu'en est-il réellement ?... Un encart spécial de 32 pages du Figaro du 20 mars 2007 - "Le Grand Audit de la France"- apporte une lumière intéressante, du moins par les renseignements fournis , car leur interprétation reste une affaire d'opinion personnelle... A le lire, il faut reconnaître que "si tout ne va pas bien, ...tout ne va pas mal non plus"... Réponse de "normand", dira-t-on, mais après tout la Normandie fait justement partie de la France...

   A. Ce qui va plutôt mal concerne surtout la vie sociale en raison des faiblesses graves dans 3 secteurs :

    1. L'Education : La prolongation de la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans a été un progrès incontestable, car la diffusion de l'instruction est une condition fondamentale pour l'épanouissement de chaque citoyen... mais elle a été assortie de dispositions aberrantes (méthode globale, collège unique...), de sorte que 15 % des élèves de 3ème n'ont aucune maîtrise des compétences générales, et de surcroît 30 % y ont des difficultés importantes, et ceci malgré un recours massif au redoublement (près de 40 % de l'effectif -  Réf : OCDE 13 %). Néanmoins on a poursuivi un objectif de 80 % d'élèves au niveau du Baccalauréat... et, même si cet objectif n'a pas été atteint (62 % actuellement), l'examen est largement dévalué... car le taux de 82 % de réussite - dont on tire gloire - cache la contrepartie de 50 % de départs des étudiants dans les Universités au bout de 2 ans... Et ces Universités sont pourtant parmi les dernières d'un classement mondial, tandis que la Recherche , avec des crédits notoirement insuffisants, est rarement illustrée par des Prix Nobel...

    2. La Sécurité : Avec un taux de délinquance stable (entre 3,7 et 4,1 %) le pays n'est certes pas "anarchique", et la lutte contre le terrorisme international y est efficace ...après les attentats de 1986 et 1995... Mais les "faits de violence" augmentent (316.000 en 2000 - 434.000 en 2006), ainsi que le nombre "d'incarcérés" (48.500 en 2001 - 59.500 en 2005) ... et la France détient actuellement le triste record de 40.000 voitures brûlées chaque année..., les émeutes de novembre 2005 n'ayant rien arrangé en raison de leur retentissement médiatique dans le monde... "La force est devenue un mode courant de résolution des conflits dans notre société"...

    3. La Justice : Le désastre du procès d'Outreau a engendré une perte de confiance traduite aussitôt par une Commission d'enquête qui a dénoncé les problèmes les plus flagrants : longueur de la détention provisoire, solitude du juge d'instruction, droits de la défense, recueil des paroles d'enfants... et fautes disciplinaires des magistrats... mais la loi élaborée d'urgence a été vidée de son contenu, car elle s'est heurtée au principe de "l'indépendance de la justice" et la notion même de "sanction"... a été refusée par le Conseil Constitutionnel... De là à changer la Constitution...

  

   B. Ce qui est tantôt bien, tantôt mal concerne surtout l'organisation interne :

     1. L'Administration : elle a bénéficié de la décentralisation (Lois Defferre 1982 Raffarin 1997) qui, en confiant de nombreuses compétences aux Régions et Départements, a rapproché les pouvoirs publics des citoyens... Mais l'enchevêtrement des compétences est devenu un labyrinthe, d'autant plus qu'elles se sont superposées sans transfert de postes (les "situations acquises"), d'où un accroissement massif du nombre des fonctionnaires (environ 4 millions 1984 - 5 millions 2004)

    2. L'Armée : Elle intervient sur une vingtaine de théâtres d'opérations dans le monde, où sa qualité est appréciée, mais son équipement devient obsolète (+ de 20 ans)

    3. L'Economie : La France conserve une place enviable dans le monde, compte tenu de la concurrence de pays beaucoup plus peuplés : 4° rang du Commerce, 7° rang du PIB, 10 entreprises françaises dans les 100 premières mondiales... Mais son économie est "fragilisée" par la baisse relative de sa part des exportations (6,2 % 1995 - 4,8 % 2005)... et "paralysée" par la persistance d'un poids énorme de l'Etat (20 % du PIB 1978 - 23 % 2005). La Dette publique a presque doublé (658 milliards d'E 1985 - 1152 milliards d'E 2006)... et le taux de croissance a baissé (4% en 2000 - 2 % en 2006, le plus faible d'Europe), surtout en raison de la diminution du temps de travail (les "35 heures"...)

    4. La Langue : L'usage du français s'accroît dans le monde (106 millions de francophones 1985 - 175 millions 2005), surtout en raison de la croissance démographique des pays ayant connu son implantation (ex : Afrique)... Mais cet usage est en chute libre dans les institutions internationales, notamment à Bruxelles (40 % de documents écrits en français en 1997 - 14 % en 2006 - l'anglais passant de 42 à 72 %)

   C. Ce qui va bien et même parfois très bien concerne notamment les domaines de pointe :

    1. Le Luxe ( Haute-couture, maroquinerie, bijouterie) : Il a engrangé 48 milliards d'E de recettes en 2005 grâce au dynamisme de ses entreprises (LVMH, Hermès, Cartier...), mais aussi au "savoir-faire" des "petites mains", qui résiste à la concurrence (et au plagiat...) des pays à bas salaires (Inde, Chine...)

    2. Le Culturel : Il reste un domaine "d'excellence" grâce à un protection efficace contre l'étranger ("l'exception culturelle") : 1er rang pour la production de films, l'organisation des spectacles et l'édition des livres... La France rattrape même son retard dans la "high tech" (Informatique, ADSL)...

    3. Le Tourisme : Il est peut-être la traduction la plus forte de l'attrait de la France, avec le nombre de touristes chaque année (78 millions en 2006 - 1er rang), encore en extension avec l'arrivée de nouveaux clients des pays dits "émergents" (Chine, Inde, ...Russie)

   Le tableau n'est pas exhaustif... Il est même beaucoup trop sommaire, car il faudrait évoquer d'autres domaines comme les performances des entreprises (les grandes comme les petites...), de l'aéronautique (part primordiale dans Airbus...), de  l'espace (Ariane...)... ou encore les performances des sportifs qui portent haut le pavillon français,  de la Coupe du Monde de Football en 1998 ... au Championnat du monde de Patinage Artistique avec Joubert le 22 mars 2007... Il est vrai que ces champions ont "mouillé leur maillot"... C'est ce que va devoir faire la France ...et les Français, pour ne pas être distancés dans une concurrence internationale de plus en plus forte...

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commentaires

C
Belle synthèse,  le problème n'étant pas trop où l'on est que l'impression que l'on en a et surtout la conviction que l'on descend....Quelques signes qui ne trompent pas c'est lors de séjours à l'étranger le désintérêt total des média indigènes sur ce qui se passe dans l'hexagone.Comme si le Monde ou le figaro ne couvrait pas ce qui se passe à londres ou à Washington
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