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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 16:56

   La création d'une "Europe", au sens d'une Communauté de pays, a dès l'origine été une idée généreuse... Il s'agissait, après 2 guerres mondiales et leur hécatombe humaine - notamment en Europe - de mettre fin à des divisions "fratricides"... Et il a été très symbolique qu'aux français Jean Monnet pour l'économie et Robert Schuman pour la politique, se soient alors associés l'italien De Gaspéri et l'allemand Adenauer, c'est-à-dire les représentants des puissances jusque là les plus opposés... Ainsi a été fondée, après la Communauté du Charbon et de l'Acier, la "Communauté Européenne" par le Traité de Rome en 1957...

   Mais cette collaboration, dès l'origine aussi, ne pouvait que contrarier les "nationalismes" qui s'étaient exacerbés depuis près de 2 siècles... Et dans ce domaine, la France n'a certes pas été exemplaire, surtout à l'instigation du Général De Gaulle, qui se méfiait d'une institution à vocation "supra-nationale" et préférait organiser une "Europe des Patries"... Néanmoins, même s'il a daubé sur ces "eurocrates" qui criaient "Europe !... Europe !... en sautant comme des cabris"..., il en a fondé une base essentielle avec le Traité franco-allemand en 1963... Et il a eu ensuite la sagesse d'écarter la Grande-Bretagne qui ne cherchait à y entrer que pour mieux satisfaire ses intérêts, conformément à sa politique séculaire d'équilibre entre le "grand large" et le "continent"... La construction européenne avance alors "cahin-caha", mais progresse autour de l'axe franco-allemand (Politique Agricole Commune, Marché Commun, etc...) pour aboutir à l'Union Européenne en 1984... Malheureusement, la France à nouveau contrarie l'évolution de l'Europe en refusant par référendum le Traité Constitutionnel en 2005...

   On peut disserter longtemps sur les raisons de ce refus : d'abord, le texte du Traité, en raison de sa longueur et de sa comlexité, était "illisible" pour les électeurs de base... et le choix d'un référendum, malgré son aspect "démocratique", n'était assurément pas le meilleur moyen de le faire accepter... alors que le Parlement - après tout élu pour étudier ce qui est "législatif" - était mieux armé pour juger de sa valeur... D'autre part, le référendum survenait dans une période de fronde anti-gouvernementale propice à son rejet... Il faut convenir aussi que l'Europe était mal perçue, parce qu'elle était considérée - souvent plus à tort qu'à raison - comme la responsable de tous les maux : augmentation des prix (Euro), délocalisations (élargissement à l'Europe de l'Est), etc... Et surtout, elle ne comportait rien de tangible dans le domaine social, manifestement laissé de côté par les ..."eurocrates" plus préoccupés de la "taille des concombres" que du sort des chômeurs...

   Dans ces conditions, il est méritoire que la France, avec Nicolas Sarkozy, soit - après 2 ans d'inaction et de tergiversations - à l'origine d'un "Mini-Traité" (pas si "mini" que cela, d'ailleurs...)permettant de relancer l'Europe, en dépit des "nationalismes" restés "vivaces", à l'instar de la Grande-Bretagne (refus d'un Ministre des Affaires Etrangères...) et surtout de la Pologne (il est vrai en pleine dérive nationale-populiste)... Certes Nicolas Sarkozy lui-même, apôtre de "l'identité nationale", est resté très soucieux des "intérêts français", mais, on peut le comprendre, il n'allait tout de même pas les sacrifier, alors que les autres pays défendaient les leurs...

   Finalement, il reste certain que  "l'esprit communautaire" n'est toujours pas acquis... Mais peut-être progresserait-il davantage s'il devenait "populaire", c'est-à-dire si l'opinion des peuples - en France et dans les autre pays - avait vraiment le sentiment que l'Europe s'ouvre réellement au "progrès social" et ne reste pas limitée à un "libéralisme économique"... Bien sûr, il y a la Charte des Droits fondamentaux , mais ce ne sont que des "grands principes" certes importants mais dont on attend souvent la réalisation concrète et qui ne font l'objet que d'un article dans le "Mini-Traité"... Le domaine "social" n'y est que "sous-entendu" avec l'affirmation que "la concurrence libre et loyale n'est plus une fin mais un moyen"... Et pour les services publics, il n'est question que de la"reconnaissance du rôle essentiel et de la grande marge de manoeuvre... des Etats membres"!... Autrement dit, retour à la case de départ...

   Alors, l'Europe... Oui ?... Non ?... Dans l'immédiat, ce ne peut être que : Oui, mais...

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commentaires

J
J\\\'ai seulement voulu dire que l\\\'Europe ne peut pas aller plus vite que la volonté des Etats membres ... Je suis bien entendu d\\\'accord avec le volet social de l\\\'Europe! Mais ne disons pas que c\\\'est la faute aux  "eurocrates" (c\\\'est à dire aux fonctionnaires européens).  Aujourd\\\'hui, le volet social n\\\'avance pas parce qu\\\'il n\\\'y a pas unanimité des Etats membres pour le mettre en place! Cette unanimité est nécessaire en l\\\'état actuel des traités. Pour passer à la majorité qualifiée, il faut, d\\\'abord, l\\\'unanimité des Etats membres ...  Quans ce verrou sera levé, le volet social se mettra en place très vite!
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D
   Sur ce point, je suis en total désaccord avec vous... Il me paraît au contraire nécessaire de ne plus laisser aux seuls Etats l'initiative en matière sociale... C'est pourquoi une action particulière de l'Europe me paraît importante, plutôt que de se préoccuper seulement des problèmes économiques, ce dont j'ironise avec ma boutade sur les concombres... Et ceci d'autant plus qu'une marche vers l'uniformisation des conditions sociales en Europe ne peut être qu'un facteur de statabilisation dans chacubn des pays : réduction de l'immigration des délocalisations, etc... Et, bien entendu, au delà de l'Europe, le problème est mondial, et je me réfère sur ce point aux objectifs de l'Organisation Internationale du Travail qui a pour but de "réduire la pauvreté, de parvenir à une mondialisation juste et d'améliorer l'accès des hommes et des femmes à un travail décent"...<br /> Réf : http://www.ilo.org/global/lang--fr/index.htm<br />  
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J
Je ne comprendrais jamais pourquoi on veut imputer aux "eurocrates" l'absence de volet "social". Il ne s'agit que de la volonté des Etats ... Les eurocrates n'y sont pour rien!
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D
Ce mini traité, a au moins, l'avantage, de relancer un moteur en panne. Est-il suffisant pour assurer un équilibre social et économique ? Mieux vaut aujourd'hui, avancer, que de faire du surplace quand le reste du monde lui, avance à pas de géant.
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