En dépit de l'horreur des événements survenus au Japon, il y a en France des bavards impénitents qui en parlent à tort et à travers, qu'il s'agisse de prétendus experts ayant - après coup - tout prévu, d'incorrigibles donneurs de leçons connaissant mieux que les autres la politique à suivre, et même de cyniques satiristes se croyant autorisés à faire du mauvais esprit du genre ..."Au Japon, la réalité dépasse la fission" !...
Rares sont ceux qui savent faire preuve de retenue et de dignité, à l'image d'Alain Rémond, éditorialiste du journal La Croix dans le numéro du 15 mars 2011 :
"Il n'est pas facile de mettre des mots sur ce qui se passe au Japon, tellement on est à la fois sonné, sidéré, mais aussi fasciné. Car les images, sans cesse diffusées sur les écrans, sont fascinantes par leur horreur même. Et ce n'est sans doute pas un hasard si, dans la civilisation de l'image qui est la nôtre, le vocabulaire spontanément utilisé soit celui du cinéma. On parle de film catastrophe, tant nos mémoires sont habitées par le souvenir de films à faire preuve qui semblent avoir tout prévu, raz de marée, tremblements de terre, apocalypse nucléaire. On parle de scénarios, pour qualifier les menaces pesant sur les centrales touchées, allant de l'accident finalement contrôlé à l'explosion incontrôlable. Sans doute est-ce une façon de mettre la catastrophe à distance, comme s'il s'agissait d'une fiction ...Mais il n'y a pas de scénariste, il n'y a pas de metteur en scène, il n'y a pas de décorateurs, il n'y a pas d'accessoiristes, il n'y a pas d'acteurs ...Personne ne joue un rôle. Ce qui est en jeu, c'est la vie, tout simplement... Là-bas, au Japon, on joue sa vie. On joue sa peau..."
Alors, ne serait-ce que pour respect pour les morts, ...Silence !...