Le serpent de mer ré-apparaît ...Mais oui, ce serpent de mer qui ré-apparaissait régulièrement autrefois, comme le monstre du Lochness, quand il ne se passait rien ...ou presque, au mois d'août, les Français partant en vacances ...Mais cette fois, le serpent de mer n'a rien à voir avec les vacances du mois d'août, d'abord parce qu'il s'agit du travail dominical, et ensuite parce que, le 2 décembre, ce n'est pas un coup d'Etat de dire qu'on approche de l'hiver...
Le travail dominical ...Une vieille histoire, à la vérité, et même une histoire millénaire puisque, si on s'en tient à la tradition judéo-chrétienne, ...Dieu ..., après avoir travaillé pendant 6 jours pour créer le monde, se reposa le 7ème jour ...Et, comme il avait créé l'homme à son image, celui-ci lui rendit grâce en instituant le 7ème jour comme le "jour du Seigneur" ...le "Dies dominicus" ...c'est-à-dire le dimanche ...Un jour, donc, où non seulement on ne travaillait pas mais on ne revêtait pas ses habits des jours "ouvrables", leur oréférant des habits de cérémonie ...Monsieur, sa chemise à col celluloïd et avec cravate ...et Madame ses plus beaux atours ...Bref, on "s'endimanchait" !... I
Il faut croire que le gouvernement actuel, en dépit de son attachement à la laÏcité, reste prisonnier de cette tradtion religieuse, puisqu'il se préoccupe du travail dominical ...Il est vrai qu'étant socialiste, le gouvernement socialiste se soucie par définition du bien de la société, comme il le fait par ailleurs en légiférant sur le mariage pour tous ou les rythmes scolaires, en attendant peut-être le contrôle des naissances ou l'euthanasie ...Et en l'occurrence, le gouvernement estime certainement plus urgent de s'occuper de la manière de travailler des Français que du travail à leur donner en cette période de crise économique...
Cela ne veut pas dire que la question du travail dominical ne se pose pas ...En effet, le temps n'est plus où il y avait, surtout pour le travail pénible, un temps de repos vraiment nécessaire au terme d'une semaine de labeur qui pouvait atteindre 70 heures ...On en est maintenant à 35 heures, c'est-à-dire la moitié, du moins dans le domaine public, car dans le domaine privé, il n'y a pas de limite bien définie ...Et s'il n'y a plus que 35 heures, il y a évidemment beaucoup plus de "temps libre" ...Un temps libre qui reste le "week-end" - samedi et (ou) lundi en plus du dimanche - pour une grande majorité de Français ...mais qui peut se situer en d'autres jours pour des métiers surtout exercés le dimanche, comme ceux du tourisme ...Le travail du dimanche peut même être une aubaine pour certaines catégories sociales comme les étudiants qui y trouvent souvent un moyen d'y gagner l'argent nécessaire à leurs études ...ou à leurs loisirs ...en semaine ...Le dimanche peut également être mis à profit - illégalement - par ceux qui "travaillent au noir", parfois en plus de leur travail de base en semaine ...Et il faudrait parler aussi des saisonniers, des frontaliers, etc ...Bref, le travail - notamment dominical - est un maquis, et il est néssaire d'y mettre de l'ordre...
Mais ce n'est pas une raison de remplacer ce maquis issu de lois sociales multipliant les exceptions et les transgressions ...par une loi qui ne manquera pas à son tour de comporter des dérogations, ...car il ne faut oublier que la France est la championne du monde en matière de lois ...Pourquoi, vouloir faire une loi - nationale, par définition - là où il y a surtout des particularités de régions, de saisons et d'activités ?...Le Nord n'est pas la Côte d'Azur, l'hiver n'est pas l'été, et la jardinerie n'est pas un commerce de meubles ...Et si, pour une fois, au lieu de légiférer pour eux, on laissait les gens concernés discuter et décider entre eux, que ce soit pour le travail dominical ou pour d'autres domaines, ...l'Etat se contentant - et c'est déjà beaucoup - de veiller à ce que les "travailleurs du dimanche " ne soient pas exploités , avec la contrainte de faire appel à des demandeurs d'emplois souvent en surnombre, s'ils ne sont pas contents , ...qu'ils aient au contraire une compensation financière, ...et bien entendu, qu'ils soient volontaires...