Il y a 4 ans, Obama était élu Président des Etats-Unis d'Amérique, ...suscitant un espoir considérable dans ce pays alors entraîné dans une crise économique suscité en son sein pat l'affaire des "subprimes" ...De surcroît, c'était un "noir" ou plutôt un "métis" né d'un père noir venu du Kénya et d'une mère blanche, mais pour les Américains il n'en était pas moins un "homme de couleur" ...et son élection avait valeur de symbole dans un pays qui avait vécu successivement au 19ème siècle la Guerre de Sécession à propos de la suppression de l'esclavage des noirs et le combat pour les Droits civiques au 20ème siècle ...Enfin était réalisé le rêve du pasteur Martin Luther King, qui sera pourtant assassiné : "I've a dream !"...Je fais un rêve...
4 ans se sont écoulés, et le 6 novembre 2012 Obama est ré-élu ...Sa ré-élection est saluée avec joie, certes, mais sans l'enthousisme de 2008 ...Obama était conscient du problème : au début de son 1er mandat, il avait déclaré que "la chose la plus importante est de se souvenir des espoirs et des rêves que les Américains ont mis en vous" ...et, à la fin de son mandat, il reconnaissait "qu'il n'avait pas pu réaliser toutes ses promesses" ...Le rêve a-t-il donc été brisé ?...
Après son élection en 2008, Obama semblait pourtant "être touché par la grâce" et toutes ses actions étaient saluées ...Ses promesses de désengagement de l'Afghanistan tranchent avec les "années Bush" ...et le jury d'Oslo lui décerne même le Prix Nobel de la Paix, témoignant d'une véritable "Obamania" dans le monde ...Mais bien vite il envoie des troupes supplémentaires et renonce à fermer la prison de Guantanamo où les conditions lamentables d'emprisonnement des terroristes avaient auparavant défrayé la chronique ...Et finalement, malgré le "coup de maître" de l'exécution de Ben Laden le 2 Mai 2011 - réponse tardive à la destruction des "twin towers" de New-York le 11 septembre 2001 - la décision de retrait signe l'échec américain en Afghanistan ...Et le reste de sa politique extérieure manque d'efficacité : il ne parvient pas à arrêter la marche forcée de l'Iran vers la bombe nucléaire, ni a à apporter une solution au problème palestinien en raison de la persistance des implantations israêliennes en Cisjordanie ...et si, à l'occasion du "printemps arabe", il paricipe à l'opération victorieuse de l'OTAN contre Khadafi en Libye, il n'a toujours pas réussi à obtenir l'éviction d'Assad en Syrie ...Avec la Russie, en dehors de la ratification du traité "Start", les relations ne sont qu'épisodiques ...Et avec la Chine, la politique de conciliation est d'autant plus vaine que les Etats-Unis sont largement débiteurs envers ce pays sur le plan économique ...Car ils se sont enfoncés dans une dette abyssale (16 milliards de dollars, soit 12 milliards 500 millions d'euros) en raison de la facilité offerte par l'utilisation du dollar comme monnaie d'échange dans le monde ..., ce qui a justifié une action commune dans le cadre du G 20 - avec la participation de l'Union Européenne, et notamment de l'Allemagne d'Angela Merkel et de la France de Nicolas Sarkozy - afin d'éviter une crise financière à l'image de celle de 1929 ...Il en est résulté aux Etats-Unis une ruine de certains secteurs industriels comme celui de l'automobile (exemple : les "friches" de Detroit) et une montée record du chômage (8 % de la population "active")...
Par contre Obama a mené à bien sa réforme de la couverture médicale, avec l'obligation de souscrire une assurance -maladie, ce qui lui a d'ailleurs valu une accusation de "communisme" de la part de ses adversaires républicains, défenseurs acharnés du "libéralisme" ...De même, il a promulgué une loi sur la parité des salaires en faveur des femmes, défendant aussi pour elles le droit à l'avortement et le remboursement des moyens de contraception ...Et il a favorisé l'insertion des "minorités" (surtout les "afro-américains" noirs et les "latino-américains"en constante progression) ...Plus incertaine a été son action pour l'environnement, car sa promesse de réduction du pétrole avant ...2030 ne l'a pas empêché d'encourager l'utilisation du gaz de schiste, et le recours aux énergies renouvelables (notamment éolienne) est loin de compenser une réduction éventuelle de l'énergie nucléaire ...
Manifestement, une majorité des électeurs américains a estimé que les réussites ont été plus importantes que les échecs ...et Obama a donc été ré-élu en 2012, ne rejoignant pas le camp des anciens "gouvernants" du monde chassés par la crise (Brown en Angleterre, Berlusconi en Italie, Aznar en Espagne ...et Sarkozy en France) ...Bien sûr sa ré-élection a été beaucoup plus difficile que son élection en 2008 : d'abord, la participation est tombée de 62 % à environ 50 %, signe de désaffection ...d'autre part l'écart avec son rival républicain s'est réduit à 50,2 % contre 48 % au lieu de 52,9 % contre 45,6 % en 2008, soit pour lui une perte de 8 millions de voix ...Et le Congrès est toujours divisé entre un Sénat à majorité Démocrate et une Chambre des Représentants à majorité Eépublicaine, ce qui ne peut que lui compliquer la tâche pour son prochain mandat ...Il est vrai qu'en vertu de la limitation constitutionnelle à deux mandats, il est maintenant libre d'agir sans préoccupation électoraliste, et il ne manquera pas de travail : réduction de la dette, ce qui suppose des économies budgétaires et un alourdissement des impôts nécessairement impopulaires ...Redressement de l'industrie, notamment dans les secteurs de pointe porteurs d'avenir ...Baisse du chômage ...Intégration des étrangers ...Lutte contre la drogue et la criminalité ...Et, à l'extérieur, une politique plus ferme dans le Moyen-Orient ... et une collaboration plus active avec la Chine dans le "pôle" du Pacifique appelé à relayer le "pôle" ancien de l'Atlantique , et ceci sous peine d'une marginalisation des Etat-Unis ...Car le temps n'est plus où les Etats-Unis étaient , après l'implosion de l'URSS en 1989, la seule "grande puissance" mondiale ...Désormais, le monde est éclaté entre plusieurs grandes puissances, avec l'Europe - si elle assume son unité - la Chine, l'Inde, le Brésil, ...bientôt l'Afrique du Sud, le Nigéria ...et la Rusie renaissante ...Le temps n'est plus au "rêve", et Obama joue sa réputation historique dans une confrontation aux réalités ...