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3 janvier 2007 3 03 /01 /janvier /2007 15:20

   Il n'y a pas de société possible si les droits et les devoirs de ses membres ne sont pas respectés, mais encore faut-il y maintenir un certain équilibre...

   De tous temps, les "droits" ont été revendiqués de façon prioritaire... A juste titre, quand ils étaient oubliés, méconnus ou transgressés par des régimes indignes, et dans ce domaine la France mérite une mention particulière pour son affirmation des Droits de l'Homme, même si elle n'a pas toujours donné l'exemple de leur respect... Pour autant, il n'est peut-être pas nécessaire qu'elle en "rajoute", comme c'est le cas actuellement avec cette proposition de "droit au logement opposable en justice"... Un dicton affirme que "l'enfer est pavé de bonnes intentions", et en l'occurrence l'intention est évidemment bonne, car il est intolérable que des millions de français soient mal logés... ou pas logés du tout... Mais l'application d'un tel droit est pratiquement impossible, car les tribunaux déjà encombrés risqueraient d'être pris d'assaut, alors que l'Etat ou les Collectivités territoriales, sauf cas de carences notoires, seraient dans une situation d'impuissance. En fait, il ne faut pas "mettre la charrue avant les boeufs" et avant de parler de droits, il faut réfléchir aux devoirs...

   Or les "devoirs" ne sont que rarement affirmés, en dehors d'individus ou d'associations particulièrement dévoués à la solidarité... Certes, beaucoup de citoyens respectent des devoirs parce qu'ils y sont contraints et rarement à leur initiative : le devoir de défense du pays - pour lequel plus d'1 million de soldats au 20ème siècle se sont sacrifiés et méritent respect et reconnaissance - , le devoir de payer les impôts pour permettre le financement des services publics... Mais beaucoup d'autres devoirs moins contraignants sont négligés, comme celui de la justice sociale... et dans le cas du logement, ce ne sont pas les pouvoirs publics qui sont directement responsables, mais ceux qui "spéculent" dans l'immobilier, dont les prix atteignent, surtout dans les grandes villes, des sommets inaccessibles à beaucoup de Français... Et sans tomber dans le travers démagogique de la vieille revendication "il faut faire payer les riches", on peut tout de même s'interroger sur la "fracture" qui s'aggrave entre les "pauvres" en quête de la protection élémentaire et légitime d'un logement... et les "riches" qui n'ont jamais réalisé autant de profits (cf. bénéfices records des entreprises du CAC 40 en 2005), ce qui n'empêche pas certains d'entre eux de s'exiler en Suisse pour échapper aux impôts, tout en recevant néanmoins des promotions dans l'Ordre de la Légion d'Honneur (cf.dernière promotion du Nouvel An 2007)...

   Naguère le Président Kennedy avait pu affirmer : "Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays"... Même si les Etats-Unis ne sont pas vraiment un modèle, les Français seraient bien inspirés de tenir compte de cette exhortation, car "l'Etat" ne pourra faire respecter leurs "droits" que s'ils respectent leurs "devoirs" à la mesure de leurs possibilités, et il est malsain qu'il ne soit qu'un "Etat-Providence " pour des "assistés"...

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1 janvier 2007 1 01 /01 /janvier /2007 10:31
   Avec mes voeux sincères d'année heureuse, j'adresse mes remerciements à tous mes correspondants... Lorsque j'ai créé mon blog en Octobre 2005, sur la recommandation de Jacques Heurtault ( http://propositions-audacieuses.over-blog.com), j'étais franchement sceptique, et je n'imaginais pas un seul instant d'abord qu'au 1er janvier 2007 j'aurais écrit 120 articles (l'organe a créé la fonction !...), et ensuite que j'aurais à cette date  environ 67.000 "pages vues" et 22.500 "visiteurs", ce qui me paraît démesuré même si certains sont des "visiteurs répétés"... Mes hommages à tous !...
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31 décembre 2006 7 31 /12 /décembre /2006 14:04

   L'exécution de Saddam Hussein en Irak sonne comme un glas dont on se serait bien passé en cette fin de l'année 2006 qui n'a pas beaucoup de raisons de rester dans la mémoire des hommes...

   Cette exécution, en son principe mais aussi par son retentissement médiatique, relance le débat toujours récurrent sur la peine de mort, considérée par certains comme juste en contrepartie des crimes commis, mais par d'autres comme inacceptable à cause du principe sacré du respect de la vie humaine...

   Mais en fait le problème ne se limite pas à une attitude "morale" par rapport à la "peine de mort" ... Il se rapporte en effet plus largement à la signification de cette expression qui comporte deux mots -"peine" et "mort" - qui sont associés alors qu'ils recouvrent des entités fondamentalement différentes :

   - D'une part, la notion de "peine" a un caractère strictement "humain", tant qu'il ne s'agit pas de la mort.... La justice impose une sentence en fonction des fautes commises en se fondant sur la loi et la jurisprudence, c'est-à-dire des critères établis par les hommes.

   - Mais, d'autre part, la notion de "mort" échappe à la compréhension humaine, et ceci depuis l'origine de l'humanité, ce qui en fait un des fondements des religions qu "croient" à un "au-delà " et éventuellement à une "résurrection" sans pouvoir en donner des preuves...

   Par conséquent, quand les hommes condamnent l'un d'entre eux à la "peine de mort", à quoi au juste (c'est le cas de le dire...) le condamnent-ils ?... Les athées répondront "au néant" et y trouveront peut-être une justification... Pour les chrétiens, il y aura le choix entre le Paradis et l'Enfer, mais ce choix appartient non pas aux hommes, mais à Dieu... Quant aux musulmans, s'ils ont finalement respecté leurs devoirs envers le Coran, ils pourront accéder au "Paradis d'Allah...

   Alors ?... Alors, on ne peut que rester sceptique sur l'application de la peine de mort... Certes, son exécution peut "débarasser la société " d'un individu jugé dangereux, mais un tel motif n'est que la perpétuation d'une forme de justice primitive appelée "la loi du talion"... et il ne débouche pas nécessairement sur une punition pour cet individu... Pour revenir au cas, pourtant peu intéressant, de Saddam Hussein, il est peut-êtrre déjà au Paradis d'Allah, tandis que sa dépouille, déposée dans son mausolée, est déjà l'objet de la ferveur de ses partisans... Comme on l'a dit en France après l'assassinat du Duc de Guise au 16ème siècle, "il est plus grand mort que vivant"...  

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28 décembre 2006 4 28 /12 /décembre /2006 18:06

   Dans le fracas incessant des troubles du Moyen-Orient, est passée complètement inaperçue la parution d'un livre qui - il est vrai - semble une affaire de spécialistes : " Le secret des découvertes" de Christiane Desroches-Noblecourt (Editions Télémaque), livre qui avait été précédé par "Le fabuleux héritage de l'Egypte"... Il s'agit, bien sûr, de l'Egypte ancienne, mais pour autant l'étude faite par l'auteur, dans un style alerte et souvent plein d'humour, n'a rien d'innocent, car elle remet en cause - tout simplement - les fondements des grandes religions monothéistes nées dans le Moyen-Orient : judaïsme et christianisme...

   Il faut d'abord rappeler que Christiane Desroches-Noblecourt est une "égyptologue" émérite, dans la lignée de Champollion, de Mariette et de l'Abbé Drioton, ce dernier ayant d'ailleurs été son maître et tuteur en Egypte... Agée maintenant de 92 ans, elle a multiplié les découvertes - dont la tête sculptée en albâtre de Thouy, la mère de Ramsès II, ornant la couverture de son dernier livre - , sauvé 24 temples en Nubie, et laissé une oeuvre écrite considérable, sans se départir d'un grand courage et de son franc-parler à travers maintes vicissitudes...

   Il n'est pas possible de relater toutes les "révélations" que ses découvertes ont inspiré à Christiane Desroches-Noblecourt, mais on peut en citer quelques-unes : qu'il s'agisse du calendrier, de la ...brique, du jeu de l'oie, ... du test de grossesse,  des châteaux-forts, du traitement de la cataracte, ou des textes à l'origine des fables d'Esope et de ... La Fontaine, toutes ces "pratiques" ont leur origine dans l'Egypte ancienne... Et cela n'est rien à côté du fait que ce pays est le creuset des religions orientales et de leurs principaux mythes fondateurs, en particulier ceux de la Bible : ainsi l'histoire d'Adam et Eve et des 7 jours de la création sont inspirés du mythe égyptien de Gheb et Nout... De même l'histoire de Joseph et de ses frères - fils de Jacob - fourmillent de détails empruntés à la civilisation égyptienne, notamment l'interprétation des rêves - alors couramment pratiquée par les prêtres égyptiens - et la fable des 7 vaches grasses et 7 vaches maigres, qui était un vieux "classique" égyptien concernant les crues du Nil... Quant à l'histoire de Moïse - dont le nom est reconnu par les exégètes comme égyptien  (Cf le pharaon Thoutmosis) - elle apparaît comme un épisode réel ou symbolique de ces migrations de peuples sémites venus du désert voisin et attirés par l'Egypte  ou en ressortant, au gré du climat ou des besoins du Pharaon... Car l'Egypte était alors la puissance dominante -"l'Eldorado" de l'époque - à l'image des Etats-Unis pour les immigrants européens aux 19ème et 20ème siècles... Et si les Egyptiens n'ont pas alors gardé de traces du passage des Hébreux, c'est banalement parce que les mouvements de ce petit peuple n'avaient pas retenu leur attention et que les pharaons n'avaient pas jugé nécessaire d'en laisser un témoignage dans les inscriptions de leurs monuments...

   Mais les "révélations" vont plus loin... Car  on y apprend que les Egyptiens croyaient à la "résurrection" ... sinon les pharaons n'auraient pas construit des pyramides, des tombeaux et des mausolées avec des meubles, objets et offrandes pour la vie de "l'au-delà"... Et ceci alors que la notion même de "résurrection" est restée longtemps étrangère aux Hébreux, pour qui les morts étaient voués pour l'éternité à l'oubli du "shéol", et qu'elle n'y apparaît tardivement qu'avec les pharisiens, dont Jésus reprendra la croyance... alors que les sadducéens, prêtres du Temple, la rejetaient... De même, on a fait des Hébreux les créateurs du Dieu unique... Et certes ils croyaient à "un" Dieu - Yaveh - qui était leur Dieu "national", comme Baal l'était pour les Phéniciens, mais ils  reconnaissaient l'existence d'autres Dieux, même s'ils les jugeaient inférieurs, comme l'illustre le Psaume 97 :

   "Toi, Yaveh, très haut sur toute la terre

   "Tu t'élèves bien au-dessus des autres dieux...

   Et en cela, ils avaient la même attitude que les Egyptiens, lesquels, bien avant eux , croyaient à un Dieu supérieur, représentant la seule chose qui comptait , - le Maat , dont la Balance symbolisait la justice -  avec Amon-Râ dominant de multiples divinités, comme l'explique Christiane Desroches-Noblecourt :

  "Les Egyptiens étaient des gens qui vivaient en "Dieu", imprégnés par le divin. On parle de la multitude des dieux égyptiens, mais c'est faux : qu'ils l'appellent Amon le caché quand il est tapi au fond des eaux, ou Aton quand il irradie le soleil, c'est bien de la même force initiale que les Egyptiens parlent, de la même puissance divine. Ils ont toujours eu une sorte de monothéisme, et seront les premiers dans l'Antiquité à affirmer l'existence d'un au-delà"...

   Cette conversion à un monothéisme "universel", les Hébreux devenus les Juifs n'y viendront qu'au retour de leur "Exil de Babylone" (5ème av.JC)... Quant aux chrétiens, ils trouveront en Egypte un terrain de prédilection... car il y a une certaine similitude entre le polythéisme égyptien à "base" monothéiste et le monothéisme chrétien à "apparence" polythéiste : la Trinité, la Vierge (rappelant Isis...), les Saints... Ce n'est par hasard que le christianisme, avec les Coptes, a résisté en Egypte devant la vague musulmane à partir du 7ème siècle...

   Et si vous lisez ses livres , Christiane Desroches-Noblecourt vous racontera d'autres histoires : celles de la grenouille, du poisson, de la pupille de l'oeil, etc... arrivant à convaincre que notre civilisation soi-disant "judéo-chrétienne" est en réalité une civilisation ""égypto-chrétienne" !...

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25 décembre 2006 1 25 /12 /décembre /2006 11:08

   La fête de Noël (du latin "Natalis dies": jour de naissance) a une origine complexe, puisqu'elle n'a été vraiment imposée qu'en 354 à l'Eglise chrétienne par le pape Libère pour des raisons encore controversées : il semble que ce choix ait été dicté par le souci - fréquent à cette époque - de substituer à un fête païenne célébrant le solstice d'hiver, symbole du "Soleil invaincu" ( le jour recommençant à l'emporter sur la nuit ), ...une fête chrétienne commémorant la naissance de Jésus-Christ, c'est-à-dire du "Soleil levant" évoqué par l'Evangile de Luc (I-78)... Mais le prétexte officiel était de trouver une date symbolique , comme le plus souvent dans la tradition biblique : Jésus était mort le 8 des calendes d'avril, c'est-à-dire le 25 mars du calendrier actuel, et suivant le postulat alors en usage voulant que Jésus n'avait pu vivre qu'un nombre entier d'années (!), il aurait donc été conçu un 25 mars, 30 ou 33 années auparavant (discordance entre les Evangiles synoptiques et l'Evangile de Jean...), et il serait donc né 9 mois plus tard un 25 décembre... Explication certes "symbolique", mais pour le moins "tarabiscotée"... et on peut lui préférer la thèse plus "réaliste" d'une naissance en mars, corroborée par les Evangiles eux-mêmes évoquant les bergers ayant sorti leurs troupeaux et la Sainte Famille fuyant en Egypte, ce qui était peu probable en hiver... sans oublier cette histoire d'Etoile (Comète?...) que des exégètes situent en mars de l'année "- 4", compte tenu d'une erreur antique de calendrier !...

   Quoi qu'il en soit - "Re-naissance" païenne ou "Naissance" chrétienne - Noël a donc été de temps immémorial une fête du "renouveau", c'est-à-dire de l'enfance et de la jeunesse, et, à ce titre, elle a toujours été une fête populaire, au moins dans la "civilisation occidentale"... Le plus étrange est qu'une tradition païenne s'est également perpétuée, avec la vieille coutume du sapin - d'origine germanique - et l'apparition au 19ème siècle du personnage mythique du "Père Noël", aimé des enfants comme pourvoyeur de cadeaux, mais évidemment ...non reconnu par l'Eglise, même si certaines traditions en font un épigone de Saint Nicolas... Ainsi embellie et enrichie, la fête de Noël a été  "reconnue" dans le monde entier comme une période de bonheur et de paix, - ayant parfois donné à des belligérants l'occasion de faire une "trêve"...

   Malheureusement... cette tradition est peut-être en train de se perdre... Non seulement les conflits actuels - à caractère terroriste - ignorent un tel répit, mais la fête elle-même donne lieu à toutes sortes de dérives... Passe encore qu'elle devienne pour un soir une fête de la consommation avec les "réveillons" qui sont néanmoins une occasion de joie et de convivialité à défaut d'une grande spiritualité... mais il est plus inquiétant de constater qu'elle devient de plus en plus un élément de commerce et d'argent... Jacques Le Goff, Professeur à l'Université de Brest, cite dans un éditorial du 22 décembre 2006 du  journal Ouest-France l'invitation d'une grande banque nationale : "Chers Parents et Grands Parents, n'oubliez pas de faire fructifier les comptes de Noël de vos enfants et petits-enfants"... Calembour saugrenu mais "symbolique" d'un passage du "rêve des enfants" à la "réalité de leur tirelire"... Il est d'ailleurs significatif que souvent désormais les enfants, sollicités pour une idée de cadeau, demandent seulement "de l'argent" !... Certes cette "dégradation" du "spirituel" vers le "matériel" n'est pas nouvelle, comme le souligne l'éditorialiste évoquant l'indignation de Charles Péguy il y a déjà un siècle :"Pour la 1ère fois dans l'histoire du monde, les puissances spirituelles... ont été refoulées... par une puissance matérielle qui est (celle) de l'argent"... Mais ce constat désabusé concernait alors les adultes... Maintenant, il s'agit des enfants !... Les "comptes de Noël" ont-ils définitivement remplacé les "contes de Noêl" ?... Noël ne doit-il pas rester chaque année et pour tous - petits et grands - l'occasion d'un espoir désintéressé, même si c'est un rêve ?...

  

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22 décembre 2006 5 22 /12 /décembre /2006 16:03

   La Revue L'Histoire n° 316 de Janvier 2007 consacre un dossier spécial à "La Mort des Civilisations"... et la Revue Sciences et Avenir n° 719 de la même date évoque "La Chute de l'Empire Maya et autres Apocalypses"... Cette convergence n'est pas le fait du hasard, car elle répond à "l'obsession" actuelle du "déclin de la civilisation", en particulier de la civilisation occidentale... on a même inventé pour la circonstance un mot nouveau qui est la "déclinologie", les experts (?) en étant évidemment les "déclinologues"... L'inquiétude doit donc être grande : la "fin de tout" est-elle vraiment à notre porte ?...

   Pour tenter une réponse à une question aussi "grave", il faut d'abord s'entendre sur les termes, et notamment sur la notion même de "civilisation"... On s'aperçoit que cette notion a évolué depuis son apparition chez les "Philosophes" au 18ème siècle... Il s'agissait alors de "l'état le plus parfait auquel est parvenue la partie la plus éclairée du génie humain" (on devine laquelle...), et on lui oppose la "barbarie"... Mais à partir du 19ème siècle les historiens l'utilisent pour désigner des "organisations collectives" pouvant être différentes à la fois dans l'espace et dans le temps... Ils mentionnent néanmoins une différence entre les "civilisations évoluées" et les "civilisations primitives", émettant ainsi d'emblée un jugement de valeur... Ce n'est qu'à la fin du 20ème siècle que l'originalité de chaque civilisation - ancienne ou actuelle - est reconnue et étudiée comme telle sans hiérarchisation...

   Cette étude n'en a pas moins entraîné une autre notion qui est celle de la "vie" des civilisations, qui "naissent" et "meurent", conformément à la phrase fameuse de Pau Valéry : "Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles"...Et, bien entendu, des exemples illustrent cette notion : la disparition des civilisations préhistoriques comme celles de Néandertal et de Cromagnon - ayant eu la durée la plus longue (des centaines de milliers d'années, soit immensément plus que les civilisations "historiques" remontant au mieux à 7000 ans...), et ayant inventé le B.A. - BA du progrès avec le feu, l'élevage, la culture, la métallurgie... et ensuite les civilisations du Moyen-Orient (Egypte, Mésopotamie, Asie Mineure, Perse...) et bien sûr celles du monde gréco-romain revisité par le christianisme... sans oublier les civilisations précolombiennes (Mayas, Aztèques, Incas)... Certes, ces civilisations n'existent plus comme "structures vivantes", mais elles ont laissé des traces, non seulement les plus tangibles comme les monuments, mais les plus diffuses comme les traditions et les formes d'art, de langues et de pensées... C'est le cas notamment de la civilisation dite "occidentale" héritée largement du monde gréco-romain... Il en ressort finalement qu'il y a le plus souvent évolution et transmission plutôt que déclin et mort... Et effectivement les cas de destruction totale sont relativement rares dans l'histoire : soit il y a eu anéantissement total à l'occasion de guerres (ex : certaines cités-états de la Mésopotamie antique : Our, Mari,... Babylone), soit il y a eu auto-destruction (cas de l'ïle de Pâques en raison d'un déboisement insensé ayant tari l'économie), soit il y a eu un phénomène climatique (cas des Vikings du Groënland - "terre verte" - disparus à la suite du ...refroidissement du Petit Age Glaciaire vers l'an 1000)...

   Alors, qu'en est-il des civilisations actuelles ? Sont-elles vraiment menacées à leur tour de déclin et de mort ?... Certains augures comme Nicolas Hulot n'hésitent pas à déclarer que "nous courons vers l'abîme" dans la mesure où "la dégradation empire sans cesse", et il parle même d'une "6ème extinction" par référence aux catastrophes ayant jalonné l'histoire de la planète, notamment la chute de météorites dont l'une aurait peut-être sorti la Lune de la Terre il y a 2 ou 3 milliards d'années... Sans remonter aussi loin, d'autres "décadentistes", disciples de Nietzche, ont nié l'optimisme né des progrès de la science au 19ème siècle et trouvé dans les 2 Guerres mondiales la preuve de la disjonction complète entre le progrès matériel et le dépérissement moral... A cet égard, la crainte de l'énergie nucléaire, à la suite des bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagazaki par les Etats-Unis, n'a rien arrangé... et l'écrivain catholique Emmanuel Mounier a pu écrire en 1947 : "Le désespoir est un état neuf en Europe... Les hommes ne croient plus au bonheur, à peine à un avenir"... Et, à la faveur de leurs alternances politiques, les Français ne manquent pas "d'en rajouter", à l'image du livre de Jean-Pierre Rioux -" La France perd la mémoire" Ed.Perrin 2006- tout y passe : la peinture décadente de Picasso, la fin de l'othographe, la chute du latin, la raréfaction des prêtres... et même l'émancipation des femmes !...

   Et pourtant... Et pourtant, notre époque est aussi celle des fusées, des satellites, et du débarquement sur la Lune (en attendant Mars !) ... Elle est aussi celle de l'éviction de grandes maladies épidémiques, même s'il y a encore le cancer et le sida... Elle est encore celle des grands mouvements humanitaires qui atténuent, à défaut de pouvoir les supprimer, les grandes misères humaines (ex: la solidarité internationale après le Tsunami en 2005)... Et on peut ajouter la révolution informatique et  la généralisation du portable contribuant à resserrer les liens entre les hommes... ce que recherchent d'ailleurs depuis plus d'un demi-siècle des organismes comme l'ONU, l'UNESCO, et l'Europe elle-même... Quant à la France, n'en déplaise aux "esprits chagrins", elle a connu les "Trente Glorieuses" (1945-1975) marquées par un progrès démographique et économique considérable, et elle garde son rang de "puissance exemplaire" avec ses écrivains, ses savants, ses sportifs... et une action internationale fondée sur la paix et la solidarité...

   Alors, le déclin ?... Certainement pas... Tout au plus une maladie infantile du progrès... son "négatif" en quelque sorte !... Comme aurait pu le dire le regretté humoriste Pierre Dac, l'avenir n'est pas derrière nous... il est devant !...

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13 décembre 2006 3 13 /12 /décembre /2006 15:26

   De nombreuses personnes intéressées par les problèmes de l'Education s'interrogent sur l'opportunité d'en faire l'objet d'un débat à l'occasion des prochaines élections...

   Il est certain que le "système éducatif" est en crise, et ceci à tous les niveaux : près de la moitié des élèves ne "maîtrisant" pas le langage et le calcul à la fin de l'école primaire, échec manifeste du collège unique, dérives des lycées - notamment des lycées d'enseignement général- masquées par des "records" illusoires de succès au Baccalauréat, inadaptation des universités dont la moitié des étudiants disparaissent après 2 années d'études, les autres ne trouvant d'emploi que dans des secteurs limités... Il est d'ailleurs significatif que les syndicats d'enseignants - les mêmes qui avaient favorisé naguère la "libéralisation " des études pour éviter qu'elles soient le seul apanage d'une "élite" - s'en préoccupent désormais, à l'image des pyromanes qui crient : "Au feu !"...

   Il est donc nécessaire de remettre en cause le "système éducatif", ce qui ne signifie nullement qu'il faille s'en prendre aux "enseignants"... Car on peut penser que la grande majorité de ceux-ci, malgré l'insuffisance notoire des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres - où domine encore un "pédagogisme" abusif - sont des enseignants dévoués et valeureux, la proportion de fumistes ou de paresseux n'y étant vraisemblablement pas supérieure à celle d'autres métiers... Malheureusement, par la "force des habitudes", ils sont encore rares à critiquer le système lui-même, leur demande - sans cesse réitérée - étant essentiellement d'obtenir des "moyens" supplémentaires... Certes, il faut donner à l'Education les moyens nécessaires - et il y a dans ce domaine des lacunes ou insuffisances à corriger - mais il ne faut pas pour autant en faire une "panacée" : ainsi, le nombre d'élèves par classe doit rester raisonnable - autour du chiffre "moyen" actuel de 25 élèves - qu'auraient bien voulu connaître les enseignants qui affrontaient entre 30 et 40 élèves dans les années 1950-1970 - mais il est ridicule de demander des effectifs en dessous de 20 élèves , sauf dans des cas difficiles... Des contrôles ont même montré que les "dédoublements" de classe donnant des groupes de 15 à 20 élèves n'avaient pas une efficacité à la hauteur de leur coût financier... De même, ce n'est pas en "suréquipant" les classes en matériel qu'on améliore le "rendement" des élèves, surtout si ce matériel - ex: l'informatique - est rapidement obsolète...

   C'est pourquoi il est intéressant de constater que des thèmes autrefois considérés comme "tabous" par la "gauche"...mais aussi par la "droite", tétanisée par la logomachie égalitaire (le collège unique a été créé par le "modéré "Haby...), ...sont désormais mis sur la place  publique, notamment dans le cadre de déclarations ou de programmes des candidats aux élections présidentielles :

  - l'aménagement de la "carte scolaire", contraire aux notions fondamentales de liberté et d'équité entre l'enseignement public et l'enseignement privé.

  - la suppression de l'interdiction des redoublements et , dans la mesure où ceux-ci ne constituent pas toujours le meilleur remède, la mise en place de "structures particulières" pour les élèves en difficulté.

  - La réhabilitation des notions d'effort et de mérite, l'acquisition d'un certain niveau d'études n'étant pas un "droit" mais le résultat d'un "devoir".

   - Le retour à des règles de politesse et de respect d'une autorité bien comprise, ne pouvant que contribuer à "l'honneur" souvent bafoué des enseignants.

  - La "remise à plat"" du service des enseignants, actuellement "inégalitaire" : nombre d'heures de cours variant ...suivant le "grade" et non suivant les élèves ((ex: 15 h Agrégés, 18 h Certifiés, etc...)... et complétés tout aussi inégalement par des services divers (conseils de classe, conseils d'enseignement, convocations diverses...)...Et ceci en fixant "à l'anglaise" un nombre fixe d'heures de présence (à définir par une application souple des ...35 heures, préparation des cours et correction des devoirs comprises), en dehors desquelles les enseignants disposeraient entièrement de leur temps.

  - La généralisation des stages dans les administrations, les sites culturels et les entreprises pour élargir l'information des élèves sur la "vie".

   Pour autant, de telles propositions doivent-elles faire l'objet d'u "débat" ?... Assurément, oui, car il serait impensable d'imposer des réformes sans consultation dans un domaine aussi "public"... Mais pas n'importe quel débat :

   ° Certainement pas une "consultation nationale" avec remontée "hiérarchique" de la base au sommet... Des expériences antérieures ont montré qu'en pareil cas les "consultés" de base ne retrouvent pas leurs propositions ou si peu quand elles sont passées "à la moulinette" des divers niveaux...

   ° Certainement pas davantage un "colloque national"... Là encore, des expériences antérieures prouvent qu'on a alors droit à de grands discours et à de grandes phrases du style "l'Ecole de la réussite" (parbleu...le contraire serait étonnant !), et ensuite rien ne se passe...

   ° Plutôt une définition simple et claire de quelques thèmes essentiels par des organismes qualifiés, soumis ensuite à l'avis des députés et sénateurs dont c'est la responsabilité dans le cadre de leur élection démocratique,  et qui devront alors recueillir l'avis de leurs mandants, puis veiller à l'application pratique des mesures en fonction des contingences locales...

   Ainsi, peut-être, obtiendra-t-on enfin que la France ne soit plus ...à la queue des pays européens pour l'efficacité de son système éducatif. En effet :

  - Les dépenses consacrées par la France aux collèges et lycées sont supérieures de 24 % à la moyenne des autres pays de l'OCDE pour un résultat le plus souvent inférieur,

  - La charge horaire des élèves est l'une des plus lourdes de l'Europe sans permettre pour autant l'assimilation de programmes excessifs.

  - Le taux de chômage parmi les 20-24 ans non-scolarisés et sans diplômes est de 23,7 %, soit la plus forte proportion après la Pologne et la Tchéquie...

   Tout bien réfléchi, il n'y a plus à discuter... Il faut agir !...

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10 décembre 2006 7 10 /12 /décembre /2006 16:14

   Les prochaines élections de 2007 en France donnent l'occasion de discuter de la démocratie... Qu'il s'agisse des institutions ou des scénarios éventuels, chacun y va de ses articles et de ses commentaires dans la "blogosphère" (1) et les éditoriaux se multiplient dans la presse écrite, à l'instar de l'étude parue sur le "populisme" dans le supplément du Monde" du 4 novembre 2006 (2).

  Il est en effet beaucoup question actuellement de "populisme", et ce n'est pas de bon augure, car le terme est utilisé de façon péjorative comme une "perversion" de la démocratie, au même titre que la "tyrannie" est une perversion du pouvoir personnel... En fait, l'article du Monde est fort nuancé, dans la mesure où il s'efforce de démontrer qu'il peut y avoir un "bon" populisme en opposition avec un "mauvais" populisme...Mais cette "alternative" est difficile à comprendre si on ne s'interroge pas d'abord sur la "démocratie" elle-même...

  Il est tout à fait légitime d'avoir de la démocratie une haute idée spirituelle, et elle peut apparaître à ce titre comme le meilleur des régimes possibles, ce que notait avec un humour très britannique Winston Churchill en affirmant que "la démocratie est le pire des systèmes à l'exclusion de tous les autres"... Il est certain que la "démocratie" a toujours été "relative"... Ainsi à Athènes, considérée comme son berceau au 5ème siècle av.JC, elle ne concernait qu'une ..."aristocratie" de la population, sans que ses promoteurs (Solon, Périclès) en soient choqués, car la société antique avait ses "exclus de la politique" : les femmes d'abord -confinées au gynécée et à la famille -, les étrangers ou métèques - leur mise à l'écart est encore pratiquée dans la plupart des pays, - et les esclaves - souvent d'anciens prisonniers de guerres - n'ayant d'autre statut que d'appartenir à leurs "maîtres"...Même un "prophète" aussi généreux que Jésus ne condamnera pas de telles exclusions, jugées alors "naturelles"... Bien plus tard, la Révolution Française appliquera la "démocratie représentative" à l'anglaise, mais en précisant dans la Constitution de 1791 que, "si le peuple est souverain, il ne peut exercer cette souveraineté que par l'intermédiaire de représentants élus" ...par les seuls "citoyens actifs" (suffrage censitaire), les autres n'étant que des "citoyens passifs" en raison de leur..."ignorance"... Certes la Convention promulguera plus tard la Constitution de 1793 permettant au peuple (seulement ...les hommes) de voter directement certaines lois et de présenter des pétitions, mais elle ne sera jamais appliquée... Et finalement, jusqu'au 20ème siècle, même sous les régimes "républicains", la représentation sera souvent le fait d'une "aristocratie" de "professionnels de la politique" (entre autres, Thiers, Combes, ...Mitterrand, Chirac), réussissant même parfois à transmettre leur siège à leurs héritiers (ex: famille Médecin à Nice)... De toutes façons, en cas de non-réélection, la République - "bonne fille" - a toujours eu , y compris lors de "co-habitations", des "fromages" à distribuer... Dans ces conditions, on peut au moins comprendre le recours à un certain "populisme" pour mettre fin à de telles "dérives" de la démocratie...

   Néanmoins, il y a assurément un "mauvais populisme",  celui qui consiste à faire systématiquement de la "démagogie" en prétendant résoudre avec des "coups du menton" ou de "Y-a-qu'à" tous les problèmes par des solutions "radicales" et "faciles", du genre : "Sortez les sortants"..."Les immigrés dehors"... "Supprimons les fonctionnaires"...etc..., et ceci en se gardant bien d'en fixer les moyens et les limites... Et ce "mauvais populisme" est d'autant plus dangereux qu'il trouve un écho non négligable auprès de populations lassées de la "politique" ou se considérant comme "exclues" (ex: chômeurs)...Mais il faut reconnaître aussi que, là où un certain populisme "modéré" l'a emporté, comme en Italie (avec Bernusconi), ses députés, confrontés aux réalités, se sont plus ou moins intégrés au "jeu" démocratique...

   Ces observations permettent finalement d'imaginer qu'il puisse y avoir un "bon populisme", celui qui consiste à vouloir corriger les "vices" d'une démocratie abusivement représentative... Certains, comme Ségolène Royal, avancent l'idée de "jurys citoyens" - idée qui n'est pas nouvelle puisque l'Athènes antique tirait au sort ses représentants pour éviter la mainmise des factions - et se veulent "à l'écoute des Français", ce qui est un façon implicite de dire que, même si les représentants sont nécessaires, ils ne sont pas suffisants... Quant à Sarkozy, avec sa "rupture tranquille", il affiche à la fois sa "volonté de ne pas tout casser", tout en procédant à des réformes sensibilisant une majorité de Français : la justice, l'éducation, le travail, la sécurité... Ainsi, les candidats "déclarés" en sont déjà à promettre un "populisme contrôlé"... Est-ce regrettable ? A chacun de répondre... Mais il n'est pas interdit de penser "qu'un peu de populisme pour corriger les dérives de la démocratie" vaut certainement mieux que "la ruine de la démocratie par un excès de populisme"... autrement dit qu'il faut appliquer à la politique le principe médical de l'homéopathie qui prévient ou corrige les effets d'un poison ...par l'utilisation de ce poison en doses infinitésimales...

(1) Voir blogs (entre autres) :                                                                   http://propositions-audacieuses.over-blog.com  Scénarios diverses couleurs

http://verel.over-blog.com Scénarios noirs

http://initiativeeuropeenneetsociale.over-blog.com Démocratie et spiritualité

www.diatala.org : l'investiture de Ségolène Royal

(2) Supplément au Monde du 4 novembre 2006 - Article "Du bon usage du populisme" par Guy Hermet

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7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 16:14

   S'il est un domaine où l'égalité doit être appliquée sans restriction, c'est bien celui de la santé... Tel est d'ailleurs le sens de célèbre Serment d'Hippocrate, ré-actualisé à l'article 109 du Code de Déontologie Médicale en 1995, et prescrivant de "respecter toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination suivant leur état et leurs convictions"... Tel était aussi le sens de la création de la Sécurité Sociale en 1945 - et de la législation postérieure - devant permettre à tous les citoyens l'accès aux soins...

   Malheureusement, divers indices montrent que cette égalité "théorique" est de moins en moins respectée dans la "pratique" :

   - Déjà, chacun peut constater que de nombreux médicaments ne sont plus remboursés par la Sécurité Sociale ou ne le sont plus qu'à un "taux réduit"... Et comme le prix des médicaments n'est plus "plafonné" s'ils sont en vente libre, leur coût augmente naturellement dans la seule limite des règles "officielles" de la concurrence... Bien sûr, l'argument d'un tel "déremboursement"est encore et toujours de réduire le déficit de la Sécurité Sociale, car il est bien plus facile de faire payer à des millions de gens modestes - notamment des personnes âgées en ayant le plus besoin - une médecine re-qualifiée "de confort"... que de procéder aux réformes de structure nécessaires...

   - Un Rapport de "l'accès aux soins" réalisé en 2005 par l'organisme des "Médecins du Monde" sur la santé des populations précaires, est également un motif d'inquiétude : il révèle en effet que le comportement des médecins généralistes lors des demandes de rendez-vous des "bénéficiaires des minima sociaux" aboutit à 37 % de refus à l'égard des patients relevant de l'AME (Aide Médicale de l'Etat) et à 10 % pour ceux relevant de la CMU (Couverture Maladie Universelle)... Le même rapport explique ce comportement - sans pour autant le justifier - par le fait que la formation initiale des étudiants en médecine ne donne pratiquement aucune place à la "santé publique" et notamment aux questions de précarité...

   - Diverses questions évoquées dans une actualité récente traduisent le même éloignement du principe de solidarité... Ainsi, lors d'un récent forum, un homme politique "éminent" n'a pas hésité à s'interroger sur la nécessité de "libérer" les hôpitaux de la charge matérielle et financière représentée par les malades incurables - surtout, mais pas seulement, des personnes âgées - en clair, à recommander l'euthanasie... Et à la fin d'octobre 2006, on s'est félicité de la mise au point d'un vaccin contre le cancer du col de l'utérus - qui est certes une grande victoire médicale, riche de promesses - mais on n'a pas insisté sur le fait que ce vaccin devra être pris en 3 doses au prix actuel de 145,94 Euros la dose - sans remboursement de la Sécurité Sociale - , autrement dit qu'il ne sera pas accessible à tous, et notamment "aux pauvres"...

   Dans ces conditions, d'ores et déjà, on peut parler de "médecine à deux vitesses"... Et comme le mal gagne aussi d'autres secteurs comme l'économie, l'éducation, le travail..., c'est finalement une "France à deux vitesses" qu'il faut évoquer, avec les risques d'explosion sociale qui peuvent en résulter...

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3 décembre 2006 7 03 /12 /décembre /2006 14:46

   Les prochaines élections françaises auront en 2007 une importance particulière puisqu'elles concerneront successivement le "gouvernement" - avec les élections présidentielles - et la "représentation populaire" - avec les élections législatives... Il n'y a donc rien de surprenant à ce qu'elles suscitent de nouveaux débats sur la "démocratie" et son paradigme la "république", car il en est toujours ainsi en France ou ailleurs depuis que cette institution du "gouvernement par le peuple" (étymologie grecque du mot) a été fondée par Athènes au 5ème siècle avant JC... Le problème est que, depuis cette époque, elle a donné lieu à toutes sortes d'interprétations, où le "peuple" n'a souvent été que le prétexte permettant toutes les dérives, comme - par exemple - les anciennes "démocraties populaires" de l'Europe orientale...

   Qui dit "peuple" dit "société", où chaque individu a sa place, car il n'y a pas de "je" sans "nous"... Mais, à la différence des sociétés animales - où chaque individu a une fonction précise - par exemple les abeilles avec la reine, les ouvrières, les gardiennes, etc - les sociétés humaines sont remarquables par leur instabilité, qui n'a apparemment pas cessé de s'aggraver au cours des temps : on peut en effet imaginer que les sociétés préhistoriques étaient sous la direction de "chefs" pour des raisons naturelles (ex: chasse), et on constate que les 1ères civilisations s'organisent autour de "souverains" (ex: pharaons en Egypte)... La démocratie n'est finalement qu'un apport récent - le plus souvent en réaction contre un abus des souverains - et c'est certainement une donnée "fondamentale" et "consubstantielle" que l'équilibre y soit en permanence difficile à trouver entre le "peuple" et le "gouvernement"...

   Les termes utilisés pour définir la démocratie sont d'ailleurs significatifs de la variété des "régimes" possibles : démocratie directe, démocratie représentative ou parlementaire, démocratie présidentielle ou régalienne... Et, à cet égard, les deux principaux concurrents aux élections présidentielles n'échappent pas à l'alternative, puisque l'une -Ségolène Royal - invoque la "démocratie participative", et l'autre - Nicolas Sarkozy - parle de "démocratie forte" :

   - La "démocratie participative" est un avatar de la "démocratie directe", où le peuple est censé exercer directement sa souveraineté : Ségolène Royal veut "écouter" le peuple et être son "porte-parole", et elle se dit prête à ajuster son programme à ce qu'elle entendra à la base... Cette attitude est assurément séduisante, mais elle a aussi un parfum de "démagogie" et de "populisme" en jouant ainsi sur le registre des promesses non tenues... et elle s'apparente un peu trop au "socialisme utopique" qui parie sur "l'intelligence collective"... Or le peuple est ...ce qu'il a toujours été,...versatile - surtout en France - , avec ses forces et ses faiblesses,... applaudissant, par exemple, en 1945 à l'Hôtel de Ville de Paris, successivement Pétain en Mai et De Gaulle en Août... A un niveau beaucoup plus modeste, mais très "direct", il y a encore et toujours des querelles de "clocher", comme l'éclatement actuel de cette "Communauté de Communes" de Hédé, près de Rennes, où "les petites communes préfèrent être grandes chez elles plutôt que minuscules chez les autres"...

   - La "démocratie forte" est une autre expression pour définir la "démocratie régalienne" à laquelle la France s'est ralliée avec la 5ème République, après de longues années d'instabilité de "démocratie parlementaire", c'est-à-dire de "pouvoir partagé" entre assemblée et gouvernement... Instituée par De Gaulle, elle a été reprise par Pompidou, Giscard d'Estaing et... le "socialiste" Mitterrand lui-même... En fait, elle a correspondu, surtout en cas de crise, à une "volonté du peuple" d'avoir un "timonier" qui fixe la direction à suivre, c'est-à-dire une "personnalité forte" qui l'éclaire, le guide, le protège et le rassure... Et en ce sens, la "rupture tranquille" de Sarkozy n'est à la limite qu'une réponse à cette volonté, après plus de 10 ans d'immobilisme intérieur de Chirac, marqué par des réformes incomplètes (Retraites...), avortées (CPE...) ou oubliées (...la "fracture sociale")

   Ainsi donc, les prochaines élections ne seront pas en France le "simple" choix entre deux personnalités et leurs programmes... Ce sera fondamentalement un choix de "démocratie"... Mais le comble serait alors que les Français choisissent dans un sens aux élections présidentielles, puis dans l'autre aux élections législatives... ne serait-ce que pour "ne pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier"... A bon français, rien d'impossible !...

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