Ainsi, le gouvernement socialiste s'apprête à mettre en oeuvre le 21ème engagement du Président François Hollande, suivant lequel "toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut pas être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d'une aéssistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité"...
Dès l'abord, sur un plan formel, cette décision de mise en oeuvre est pour le moins légère : d'une part il est question de "fin de vie" et non pas de "mort", ce qui n'est pas du tout la même réalité ..., d'autre part, il ne s'agit que d'appliquer dans la précipitation un engagement du Président, comme si celui-ci représentait "l'alpha" et "l'oméga" d'un problème qui demande une concertation préalable la plus large possible...
Une telle décision est d'autant plus surprenante et regrettable que le Président François Hollande lui-même avait auparavant manifesté l'intention - louable - de faire le point sur l'application de la loi Léonetti votée en 2010 et de réunir à ce titre une Commission chargée de réfléchir aux moyens de l'améliorer à la lumière de l'expérience acquise, ...mais aussi des résutats très contradictoires de la pratique de l'euthanasie, c'est-à-dire de la mort donnée à autrui,considérée jusqu'alors en France comme un assassinat, même avec des circonstances atténuantes, alors qu'elle suscite des comportements très contradictoires dans d'autres pays du monde ...Or cette Commission a souligné "qu'il n'y avait pas d'urgence à légiférer" et a déjà clairement refusé tout acte euthanasique "comme franchissement d'un interdit à forte portée symbolique"...
Car il y a un interdit qui existe depuis la plus haute Antiquité, en rapport avec la conscience que l'homme a pris de son existence, et consistant en la nécessité de respecter certaines règles dans la vie sociale, à l'instar du Code d'Hammourabi en Mésopotamie ou du Décalogue de la Bible, l'une des plus importantes étant "Tu ne tueras point"...Certes, l'Histoire montre que la mort a constamment été donnée dans le cadre de guerres militaires ou civiles, mais il n'y avait pas dans ce cas de justification "individuelle" ...et, de même, elle montre que la mort peut être infligée en dernier recours à une personne ou à plusieurs personnes quand elle(s) s'apprête(nt) de façon criminelle à l'infliger à d'autre(s) ...Et, en France, il s'est trouvé que la justice, de façon séculaire, et quels que soient les régimes politiques, a appliqué la "peine de mort" jusqu'à ce que le Ministre socialiste de la Justice, Robert Badinter, réussise à imposer sa suppression en 1981..., mesure d'autant plus ...juste que nul ne sait et ne saura jamais ce qu'est la mort ...Donc, sauf dans des cas extrêmes ou involontaires, quiconque ne doit donner la mort à autrui...
Par contre, il est évident que chacun reste libre de se donner la mort à lui-même, même si un tel comportement n'est pas dans la logique naturelle de la vie ...Car cela relève de la liberté individuelle ...Le problème se complique si une personne, quelles qu'en soit les raisons, ou parfois en prévision d'un état où elle ne serait plus capable d'agir elle-même, demande à une autre personne de l'aider à se suicider ...Que faire alors ? ...Il n'y a aucune obligation prioritaire de respecter sa demande, du moins pour un simple citoyen n'est pas compétent en matière de santé ...Mais pour un médecin ?...Celui-ci est tenu par le serment d'Hippocrate, qui lui fait obligation de soigner, et si possible de guérir, mais en aucun cas de donner la mort ...Tout au plus peut-il "laisser mourir", en ne donnant pas les médicaments susceptibles de prolonger la vie, à fortiori en cas de "coma dépassé", avec encéphalogramme plat et aucune chance de survie ...et il peut aussi donner des "soins palliatifs", en particulier pour éviter la douleur qui est souvent plus accablante que la crainte même de la mort ...Recours à la famille alos ?...On peut comprendre qu'elle fasse preuve de compassion, surtout s'il s'agit d'un "être cher", et il y a même des cas où une mère peut considérer qu'elle peut donner la mort à un être à qui elle a donné la vie ...Mais est-ce une bonne raison ?...Certainement pas ...Finalement qui ?...L' intéressé lui-même ?... S'il est assez "conscient" pour désirer la mort, il semble possible de lui donner les moyens de saisfaire ce souhait ...C'est ce qu'on appelle le "suicide assisté" ...encore faut-il que, d'une part, le mourantai exprimé sa volonté de façon claire, explicite et réfléchie ...et que, d'autre part, la décision d'aide ne soit pas prise par une personne seule, mais avec l'accord "unanime" d'un "Conseil" comprenant toutes les personnes concernées : membresz de la famille, médecin(s) traitant(s), amis qualifiés ...Bref, il faut avoir un respect sacré de la mort... Et pour cela, est-il besoin d'une loi ?...Qui dit loi, dit sanction éventuelle, à qui ne la respecte pas ...Il ne faudrait tout de même pas que quiconque soit poursuivi pour "non-assistance à personne risquant la mort" , au même titre que qauiconque peut être poursuivi pour "non-assistance à personne en danger" ...Et, enfin, il convient que toute disposition dans ce domaine s'inscrive dans une perspective plus large qui est celle de s'oocuper plus activement de la vieillesse et de la dépendance ...Trop nombreux encore en France sont ceux qui ne peuvent bénéficier de placement en maison de retraite médicalisée, faute de moyens et d'aide des services publics...