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5 février 2006 7 05 /02 /février /2006 18:09

   Parmi toutes les personnalités du Nouveau Testament, Marie est certainement de loin - même avant son fils Jésus-Christ - la plus célébrée... Il est d'ailleurs significatif que son nom soit encore le ...prénom le plus utilisé en France et dans une grande partie du monde, sous des formes variées, soit simples (Marie, Maria, Marion, Myriam...), soit composées pour les filles (Jeanne-Marie, Maryvonne, Marie-Thérèse...) et même pour les garçons (Jean-Marie...), sans parler des diminutifs...

   Et pourtant, à l'origine, Marie n'est qu'une femme de condition modeste vivant dans un "trou perdu" de la Galilée, Nazareth, qui n'est pas mentionné une seule fois dans l'Ancien Testament... On lui attribue comme père et mère Joachim et Anne, sans grande certitude puisqu'ils sont cités seulement dans des Evangiles apocryphes : on y découvre d'ailleurs qu'Anne, à l'image de Sarah, femme d'Abraham, se désespère de ne pas avoir d'enfant et est avertie par un ange : "Tu enfanteras, et on parlera de ta postérité dans la Terre entière"... Première "Annonciation", qui préfigure la future "Annonce faite à Marie"...

   On peut penser que Marie entre alors en scène sur un chemin qui va être semé de roses... Pas du tout... Certes, les Evangiles parlent d'elle, car il est difficile de faire autrement à propos de la naissance de Jésus... Mais, justement, il s'agit "essentiellement" de Jésus, et ensuite elle disparaît pratiquement du Nouveau Testament, où elle n'est citée qu'une dizaine de fois (beaucoup moins que dans le...Coran, où elle est considérée comme élue de Dieu au-dessus de toutes les femmes, sous le nom de Myriam)... On ne lui attribue d'ailleurs que 6 textes :

- "Comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge ?"

- " Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole"

-  Le Magnificat (largemnt repris de l'action de grâce d'Anne dans Samuel)

- "Mon enfant, pourquoi as-tu fait cela ? Ton père et moi te cherchions, angoissés"

- " Ils n'ont plus de vin"

- "Faîtes ce qu'il vous dira"

   Ces paroles sont importantes, mais c'est tout... Ensuite, Jean est le seul à citer "la mère de Jésus" au pied de la Croix (les autre évangélistes parlent seulement de...femmes)... Que devient-elle ? Certaines sources fixent sa mort le 15 août 57 à Gethsémani, et d'autres placent la fin de sa vie terrestre à Ephèse, où on évoquera plus tard sa "Dormition" suivie de son "Assomption"... Mais les Actes des Apôtres, racontant les débuts du "christianisme", n'en parlent pas, malgré plusieurs passages de Paul à Ephèse... D'ailleurs, Paul ne parle jamais de Marie dans ses Epîtres, disant seulement que Jésus est né ...d'une femme (Galates 4/4)... Elle est alors oubliée pendant presque 2 siècles...

   Elle ne réapparaît qu'à l'occasion des discussions théologiques entre les Pères de l'Eglise (2°-5° siècles) : il s'agit en la circonstance moins de Marie que...du "vase" où Jésus est né... Car ce vase ne peut pas avoir été "impur"... D'où la notion de "conception virginale" par le Saint-Esprit se substituant à un acte sexuel jugé "impur", bien que la procréation n'ait jamais été condamnée - au contraire - par la Loi juive... Pourtant Jésus - si on accepte le principe de sa double nature - pouvait comme homme avoir été conçu par Joseph qui était, conformément à l'Ecriture, de la "lignée de David" (et non Marie...). Mais il était également Dieu, et alors tout s'enchaîne : Marie est proclamée "Mère de Dieu" (en grec: Théotokos), ce qui est contesté par certains estimant qu'elle est seulement "Mère du Christ" (Christotokos)... Et comme la Mère de Dieu doit à son tour avoir été "pure", et donc ne pas avoir été conçue avec le péché originel, on arrive à "l'Immaculée Conception"...de Marie, souvent confondue avec la conception virginale de Jésus... Et de là, on passe à la "Virginité perpétuelle", excluant donc qu'elle ait pu avoir d'autres enfants (ex: Jacques, pourtant qualifié de "Frère du Seigneur").

   Se développe alors à partir du Moyen-Age un culte "marial" qui fait d'elle "l'intercesseur" auprès du Seigneur...Les rites, les processions et les constructions (Notre Dame...) se multiplient... Certains historiens pensent même que, dans une société pas encore christianisée en profondeur,  il y a une résurgence de l'ancien culte païen de la Déesse-Mère...Et la "Mariolâtrie" devient telle qu'au 19° siècle Pie IX, sans même consulter un Concile, élève "l'Immaculée Conception" en dogme... Dans le même temps, curieusement, se multiplient les apparitions de Marie dans le seul Occident européen : Paris 1830 -Lourdes 1858 - Pontmain 1870 - Fatima 1917...Même au Concile Vatican II 1965, on discute encore pour savoir si Marie est "co-rédemptrice" ou non avec Jésus...

   La conclusion peut être tirée d'un ouvrage récent de Jacques Duquesne sur Marie, qui, en dehors d'extrapolations parfois hasardeuses, rappelle que celle-ci était une femme simple, ayant vécu certainement dans le respect de la Loi juive et l'ayant inculqué à Jésus... et qu'elle a eu ses bonheurs et ses malheurs, dont celui - énorme - de l'exécution de son fils... Et cette femme simple, si elle "apparaissait" à nouveau, pourrait peut-être demander aux hommes :

                       "Pauvres pêcheurs, qu'avez-vous fait de moi ?"...

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3 février 2006 5 03 /02 /février /2006 18:10

   Cette affaire actuelle des "caricatures de Mahomet" n'est qu'un épisode dans l'histoire toujours recommencée de la liberté de la presse et, plus largement, de la liberté d'expression.

   Cette liberté, déjà reconnue en France dès la "Déclaration des Droits de l'homme" (1789), a fait l'objet de la "Déclaration universelle des Droits de l'homme", stipulant (article 19) :

      "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui   implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit".

   Ce texte est clair et constitue un droit imprescriptible ne donnant lieu à aucune discussion. Malheureusement, il n'est pas reconnu ou il est oublié par un certain nombre de pays, notamment - mais pas seulement - par des pays musulmans plaçant le respect de (leur) Dieu au dessus de tout autre considération.

   Certes, la liberté d'expression, dans la mesure où elle peut apparaître comme un mise en cause des autorités en place ou des usages sociaux ou religieux, a toujours été la plus difficile à respecter : en France même, Flaubert est jugé en Correctionnelle pour l'immoralité de Madame Bovary (1857), et Zola est condamné à 1 an de prison + une amende pour son article "J'accuse" dans le journal L'Aurore (13 janvier 1898)... Et on peut aussi rappeler les mesures répressives du Régime de Vichy (1940-1944)... Mais cette fois, à l'instar d'affaires précédentes comme les "Versets sataniques" de Rushdie ou le film de Scorcese "La dernière tentation du Christ", il s'agit d'un problème international mettant en cause la liberté d'expression dans le monde et on peut donc s'interroger sur les conditions de son utilisation.

   La liberté d'expression est-elle sans limite pour celui qui s'exprime ? Certainement pas... Un aphorisme célèbre dit que "la liberté de chacun s'arrête où commence la liberté des autres", mais...la limite n'est pour autant pas claire... Alors on peut faire appel au "bon sens", mais comme le "bon sens" - n'en déplaise à Descartes - n'est pas "la chose au monde la mieux partagée", on n'est pas plus avancé !... Faute de mieux, on peut s'arrêter à la notion de "réserve", consistant à savoir mesurer soi-même, en fonction de ses interlocuteurs, "quand" on risque de blesser les autres...

   Inversement, ceux qui sont les destinataires de cette liberté d'expression ne doivent pas considérer qu'ils sont au-dessus de toute critique ou de moquerie, et doivent donc pratiquer la "tolérance"... La réaction des autres et éventuellement leur dérision peuvent être l'occasion de ne pas se prendre trop au sérieux... Et si, dans certains cas, la critique est injustifiée et même cruelle, il suffit d'y opposer l'indifférence ou le mépris... C'est d'ailleurs l'attitude la plus fréquente chez les juifs - pourtant cible favorite à travers l'histoire - et chez la plupart des chrétiens - en raison des conseils de modération de l'Eglise (exemple récent des caricatures concernant Jean-Paul II à propos de son refus de l'IVG)...

   Alors, même si on peut concéder aux musulmans que des caricatures de Mahomet n'étaient ni opportunes, ni d'ailleurs du meilleur goût, compte tenu de l'imprégnation très forte de l'Islam dans leur société et leurs consciences, on peut en contrepartie souhaiter qu'ils apprennent - ce que font certains d'entre eux - ce qu'est la tolérance... ne serait-ce qu'en application des vertus morales prônées dans le Coran... Après tout, Mahomet n'a jamais condamné le rire...

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1 février 2006 3 01 /02 /février /2006 16:20

   Ainsi donc, à l'occasion d'une OPA de la Société "indienne" Mitta sur la Société "française" Arcelor, l'opinion de la France - poussée par les "médias" - est atteinte d'une fièvre de "patriotisme économique"... Il y a vraiment de quoi rire...

 

   D'abord, "le capitalisme n'a pas de patrie", c'est bien connu... Et sans aller chercher les "Marchands du Temple" aux temps bibliques, il suffit de se souvenir qu'au Moyen-Age, la Foire du Lendit, la Ligue Hanséatique ou les banquiers lombards trafiquaient avec les "puissants" de l'époque, mais ignoraient la notion de "patrie" (France, Allemagne ou Italie...) pour la bonne raison qu'elle n'existait pas... Le lien entre le capitalisme et l'intérêt d'un "pays" n'apparaît vraiment, dans le cas de la France, qu'avec le "mercantilisme" de Colbert au 17° siècle, relayé au 19° siècle et au début du 20° siècle par le "protectionnisme", engendrant d'ailleurs un vieillissement des structures économiques non confrontées à la concurrence sur le marché intérieur...

   Ensuite, dans le cas de l'OPA en cours,il faut rappeler qu'Arcelor est une société... luxembourgeoise, même si elle comporte une majorité d'actions e d'usines françaises ((ex-Usinor...). D'autre part, quand Renault s'empare de Nissan au Japon où elle ferme 5 usines, personne ne proteste en France... C'est du bon capitalisme !... De même, quand Pernod s'empare de Domecq en Angleterre... ou, mieux encore, quand Arcelor s'empare du canadien Dofasco, on chante victoire !... Mais on déchante quand Mittal menace Arcelor, et on crie même au scandale ! Brusquement, c'est du mauvais capitalisme !

   Il serait plus sage d'abandonner en France ses "illusions tricolores" pour réfléchir davantage aux nouvelles conditions de développement du capitalisme mondial... Il y a pourtant déjà en France des exemples significatifs de développement réussi grâce à une collaboration "européenne" et même "mondiale", comme Airbus, Air France ou encore Sanofi ou Lafarge, qui n'occuperaient pas leur place actuelle sans la participation coordonnée d'autres pays... Mais ces "champions" sont encore isolés, et même l'Europe est loin de représenter une "force de frappe" économique à la mesure des futurs enjeux mondiaux...

 

   Dans ces conditions, l'OPA de Mittal, même si elle n'est pas réalisée, doit constituer un avertissement, comme l'avait déjà été le raid avorté de Pepsi-Cola sur Danone... Il est certes sympathique de faire appel alors au "patriotisme économique" des actionnaires français, mais on peut imaginer que ceux-ci ne feront pas nécessairement des cadeaux et ne sacrifieront pas leurs bénéfices éventuels à un "patrie" de plus en plus "introuvable"... Il serait beaucoup plus efficace de se donner les moyens de "tenir sa place" dans le monde, où émergent de nouvelles puissances, à l'image de l'Inde avec Mitta entre autres...

   Et cette "place" ne doit pas être une simple "réflexion capitaliste" sur la base du "CAC 40"... La réflexion doit être "globale", c'est-à-dire comporter une consultation permanente et ouverte entre les actionnaires et les dirigeants d'entreprises d'une part, et les clients, les salariés et les Etats d'autre part... Car il est inacceptable que le développement des entreprises dans le monde se fasse uniquement pour gagner quelques points de pourcentage de bénéfices d'actions, avec la contrepartie de délocalisations et de licenciements dans les pays dits "développés", et de misères dans les pays dits "en voie de développement"... Pas de rentabilité économique sans l'interface de la rentabilité sociale, c'est le "refrain" à répéter tant qu'il ne sera pas compris et appliqué... A cet égard, la réaction de travailleurs syndiqués d'une usine lorraine déjà rachetée par Mittal, déclarant qu'ils n'avaient pas eu à s'en plaindre, et même que leur usine aurait été fermée sans ce rachat... donne à réfléchir...

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30 janvier 2006 1 30 /01 /janvier /2006 16:47

   Mes précédents articles sur les "Lacunes de la Bible" et sur les "Evangiles" ayant suscité des "réactions diverses", je prends soin de préciser que mes "réflexions" ne mettent pas en cause la "foi" qui est affaire personnelle et ne se discute pas... Elles ne "prétendent" qu'à discuter de "l'historicité des textes" qui doivent en effet être remis dans leur... "contexte" pour être bien compris, car ils ont souvent fait l'objet de "retranchements" ou de "rajouts" avant leur fixation "canonique" au 4° siècle.

   L'Apôtre Jacques est certainement l'un des personnages les plus mystérieux de la naissance du christianisme, car la faible place qui lui est réservée dans le Nouveau Testament et l'Histoire de l'Eglise ne correspond nullement au rôle important qu'il a eu au 1er siècle, après la disparition de Jésus...

   Comme il y a deux - et peut-être trois  - "Jacques" (nom courant à l'époque), il convient de préciser d'abord qu'il ne s'agit pas de Jacques dit "le Majeur", fils de Zébédée et frère de Jean l'Evangéliste, ayant été exécuté (44) par Hérode Antipas, et dont les reliques, transférées à Compostelle en Espagne, ont donné lieu à un pélerinage à partir du 10° siècle... Il s'agit de Jacques dit le "Mineur", ou encore le "Petit" ou le "Juste", présenté comme le" Frère du Seigneur" et ayant présidé la Communauté judéo-chrétienne de Jérusalem avant d'être lapidé par des juifs traditionalistes (62). Il est parfois confondu - sans la moindre certitude - avec Jacques, fils d'Alphée...

   Evidemment, la présentation de Jacques le Mineur comme "Frère de Jésus" dans les 4 Evangiles canoniques pose d'emblée un problème... car il met en cause le dogme - tardivement reconnu, il est vrai - de la "Virginité perpétuelle" de Marie... Des explications - également tardives - ont voulu donner à "Frère" le sens de "cousin", mais comme les Evangiles ont été écrits en grec, et que le mot "adelphos"(frère) ne peut pas être confondu avec "anepsios" (cousin), l'argument n'est pas fiable... Une autre thèse affirme d'ailleurs de manière "alambiquée" que Joseph aurait eu des enfants d'un 1er mariage avant Marie, et que Jésus aurait eu ainsi des (demi) fréres... Mais c'est un autre débat...

   Si on retient seulement que Jacques était "un proche" de Jésus, on constate qu'il devait l'être au point que les 1ers "chrétiens" éprouvent le besoin de se regrouper autour de lui pour former une 1ère Communauté à Jérusalem... Et comme Jésus n'a prêché qu'en Palestine, cette Communauté est "judéo-chrétienne", c'est-à-dire formée de juifs convertis qui conservent le respect de la Loi juive tout en reconnaissant Jésus comme le Messie annoncé par les Ecritures... Et la réputation de Jacques est telle et suffisamment forte pour que Pierre et Paul, en désaccord sur la "conversion des Gentils" (c'est-à-dire des non-juifs) , demandent son arbitrage ("Concile de Jérusalem "49).

   Se pose alors le problème du "fondateur" de l'Eglise... Certes, il y a la fameuse "formule" de Jésus: "Tu es Pierre, et sur cette pierre, je vais établir mon Assemblée (Ecclesia en grec)"... Mais ce texte figure seulement dans Matthieu (16-17/19) et n'est pas confirmé dans les autres Evangiles, alors qu'il a une importance "fondamentale"... A ce titre, il est donc contesté comme étant peut-être un "rajout tardif", et ceci d'autant plus qu'il y a u autre texte, l'Evangile de Thomas qui, en réponse à la question posée par les disciples "Quand tu nous quitteras, qui deviendra le plus grand parmi nous ?" fait dire à Jésus :"Vous irez vers Jacques le Juste, pour qui ont été faits le Ciel et la Terre"...

 

   Bien sûr, l'Evangile de Thomas est "apocryphe", et donc "non reconnu" (au 4° siècle...)... Mais quand on sait que les débuts du christianisme ont été marqués par une lutte entre les "pagano-chrétiens" et les "judéo-chrétiens", et que ces derniers, largement inférieurs en nombre et combattus aussi par les juifs traditionalistes, ont finalement disparu, on peut s'interroger sur "l'occultation" de Jacques le Mineur dans l'Histoire de l'Eglise...

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28 janvier 2006 6 28 /01 /janvier /2006 18:03

   Je ne me suis pas hasardé jusqu'à présent sur les chemins de la politique, à fortiori sur ceux de la politique internationale... Toutefois, comme ancien historien, je cherche à comprendre les événements actuels à la lumière du passé... A ce titre, alors que certains augures annoncent déjà la guerre au Moyen-Orient, à la suite du succès du Hamas aux élections palestiniennes, je tiens à expliquer qu'il ne faut pas désespérer...

   Il suffit de regarder une carte pour comprendre la réalité géographique du Moyen-Orient et son incidence sur l'histoire : il est formé d'un "couloir" - Palestine et Syrie - resserré entre la côte méditerranéenne et le nord du désert arabique, et encadré par des "pays" beaucoup plus étendus - L'Egypte, la Turquie et l'ensemble Irak-Iran... Il a donc été, dès la plus haute Antiquité, une "voie de passage" et une "route de conquêtes", ce qui exclut en la circonstance toute revendication de "premiers occupants" : il y a eu des installations préhistoriques avant les Cananéens (2° millénaire av.JC) qui ont eux-mêmes précédé les Hébreux : et ceux-ci n'ont constitué un Etat indépendant que pendant 3 siècles seulement, leur "territoire" ayant été l'enjeu, comme d'autres petits Etats voisins, de guerres entre leurs puissants voisins, l'Egypte (Ramsès II) contre les Hittites d'Asie Mineure puis contre les Assyriens et les Babyloniens (Nabuchodonosor) avant de passer sous le joug des Perses (Cyrus), des Grecs (Alexandre) et des Romains... Et plus tard, l'histoire s'est encore compliquée avec l'invasion arabe, l'intervention des Croisés chrétiens, les Ottomans... pour aboutir en 1948 à un "partage" entre Israëliens et Palestiniens, et à la fondation d'un Etat d'Israël, aussitôt rejeté par les nations arabes limitrophes...

   La paix n'était pourtant pas impossible dans ce "petit territoire" : d'abord parce qu'il est formé d'une mosaïque très complexe de populations et de religions ( les 3 religions dominantes - Judaïsme, Christianisme et Islamisme - ayant elles-mêmes de nombreux "courants" internes) ; mais aussi parce qu'au niveau du "petit peuple" il y avait eu souvent dans l'histoire "co-existence pacifique" assortie de tolérance réciproque, les familles habitant souvent dans les mêmes quartiers et parfois même dans des maisons juxtaposées (urbanisme en terrasses)... Malheureusement le partage de 1948, en "cristallisant" les deux "communautés" (juive et musulmane) en 2 Etats distincts n'a abouti qu'à les opposer... Au terrorisme de la Hagannah sioniste - déjà utilisé contre l'occupant anglais - s'est opposé celui des Palestiniens ave le Fatah, et l'intervention des Pays Arabes n'a eu pour résutat que de susciter 4 guerres successives... et l'occupation du territoire morcelé et incohérent de la "Palestine", d'où le soulèvement des Palestiniens (Intifada)...

   Néanmoins, la volonté de paix des populations déchirées était la plus forte, et il est alors tout-à-fait remarquable qu'elle ait été réalisée, sous la médiation des Etats-Unis, par les anciens "extrêmistes" des deux bords, l'ancien général Rabin et Yasser Arafat, chef du Fatah (Accords d'Oslo)... Malheureusement, le terrorisme rebondit alors avec l'action d'une nouvelle organisation palestinienne, le Hamas,  refusant la paix avec la volonté illusoire de détruire l'Etat d'Israël et de reconstituer une Palestine arabe... Et les attentats n'aboutissent quà l'arrivée de Sharon, le développement de colonies et la construction d'un mur... Le tourbillon sans fin va-t-il donc continuer ?...

   Peut-être pas... car le "faucon" Sharon, aux prises avec les réalités, évolue vers une solution pacifique (Gaza) que semblent reprendre ses successeurs actuels... Mais le Hamas arrive au pouvoir... La paix est-elle encore compromise ?... Malgré les apparences et les propos initiaux, ce n'est pas sûr... Ce ne serait pas la 1ère fois dans l'Histoire que des "extrêmistes opposés " parviennent à faire la paix, dans la mesure où ils n'ont pas "plus extrêmistes qu'eux" (ex:l'Afrique du Sud...)... Si le Hamas, organisation non homogène ayant ses "politiques" et ses "militaires", et ayant déjà retiré de son programme la destruction d'Israël, a le courage maintenant, à son tour aux prises avec les réalités et en raison d'une aspiration générale à la paix, de "reconnaître Israël"... Et si Israël a la sagesse de retirer des colonies de la Cisjordanie, la paix sera peut-être au bout du chemin... On n'en est pas encore là, mais qui sait ?...

  

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26 janvier 2006 4 26 /01 /janvier /2006 14:32

   S'il est un domaine qui concerne désormais la quasi-unanimité des français,c'est bien la télévision, qui a largement supplanté la radio malgré les efforts méritoires de celle-ci, notamment pour la matinée...

   Mais la télévision n'en est plus à cette époque héroïque où elle était un service "exclusif" d'Etat - parfois même au service de "l'Etat" - avec des journalistes (Sabbagh, Darget, Decaunes, Zitrone...), des présentatrices (Jacqueline Joubert, Catherine Langeais, Jacqueline Caurat, Denise Fabre...), et des émissions (La Caméra explore le temps, Cinq colonnes à la Une...), qui ont laissé un souvenir vivace...

   Il y a maintenant un grand nombre de chaînes, offrant un choix presque sans limite  aux téléspectateurs... Aux chaines "hertziennes" gratuites (1-2-3-5-6), se sont ajoutées en 2005 des chaînes "numériques" (TNT) également gratuites...Et, parallèlement, à la chaîne "hertzienne" cryptée (Canal +), sont venues se joindre des chaînes "numériques" payantes... sans oublier les chaînes cablées et les "bouquets" de satellites... Certes tous les téléspectateurs ne reçoivent pas toutes les chaînes, mais leur choix reste grand...

   ... Un choix tellement grand qu'on peut s'interroger sur la nécessité d'un choix entre télévision publique et télévision privée... En effet le téléspectateur "moyen" ne regarde les chaînes publiques que dans une proportion très minoritaire et actuellement en constante diminution (20 à 30%), et il peut non sans raison juger abusif le paiement d'une redevance... Et ceci d'autant plus que le "trou" financier des chaînes publiques commence à concurrencer celui de la Sécurité Sociale (frais de personnels - environ 50% - et contrats parfois mirobolants aux producteurs - 146 millions d'Euros en 2005 contre 77 en 2000...), et qu'il peut donc être tentant d'augmenter la redevance...

   Bien sûr, il y a la possibilité d'augmenter les plages publicitaires sur les chaînes publiques, mais le "marché publicitaire" est limité et les chaînes privées résisteront : déjà le Gouvernement Jospin avait eu des difficultés à faire passer la publicité de 5 à 8 minutes sur les chaînes publiques... Si, néanmoins, il y a un alignement - nécessité faisant loi - , l'argument de la qualité des chaînes publiques ( pas de coupure d'émission) ne tiendra plus, et alors il vaudra peut-être mieux n'avoir que des chaînes privées travaillant en libre concurrence avec le seul contrôle du Conseil National Audio-Visuel... et n'exigeant plus de redevance...

   Evidemment, c'est une "proposition audacieuse", comme dirait Jacques Heurtault (Cf. Liens )...

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25 janvier 2006 3 25 /01 /janvier /2006 00:46

   "Oeil pour oeil, dent pour dent"... En cette période de mise en cause de la justice en France, il est intéressant d'évoquer cette loi du talion qui passe pour une forme primitive de jugement...

   On peut penser en effet que , "l'homme étant un loup pour l'homme" suivant le proverbe, il a dû dès son origine exercer un jugement de ses semblables, ne serait-ce que pour conjurer les vengeances personnelles, et qu'il leur a donc substitué la loi du talion...

   Mais cette loi, contrairement aux idées reçues, est en fait déjà une forme élaborée de justice... Elle trouve son origine, d'après les historiens, dans le fameux code d'Hammourabi, instauré (vers 2000 av.JC) au nom d'un Dieu de la justice et établissant la règle de faire subir au coupable le même dommage qu'il a causé... Ce principe est repris dans la Bible, où il figure dans l'Exode (écrit vers le 8ème ou 7ème siècle av JC)... Mais déjà cette loi jugée sévère et aveugle est nuancée par une "tarification" : ainsi la loi juive prévoit en cas de vol la simple restitution, et si le voleur est insolvable, il peut être vendu comme esclave... Par contre la loi romaine prescrit de rendre le "quadruple", ce que n'ignore pas le publicain Zachée dans l'Evangile de Luc (19/1-10)... Plus tard, la loi des Francs dite "salique", appliquant le "Wergeld " des peuples germaniques, ira jusqu'à élaborer des "remboursements" adaptés à une "appréciation" des dommages parfois surprenante : par exemple 300 sous pour le meurtre d'un homme de 20 à 50 ans, mais 100 sous seulement si la victime avait plus de 65 ans... Dans une société troublée, où il n'y avait pas de justice "d'Etat", mais seulement des justices particulières (seigneuriales ou ecclésiastiques), il fallait empêcher le retour aux vengeances privées, et ces règles n'étaient pas toujours respectées... La "vendetta" corse est une lointaine survivance de cette situation...

      Il n'en est pas moins vrai que cette "tarification" prévue dans la Loi du talion reste sous-jacente dans l'institution du Droit et l'organisation d'une Justice d'Etat avec la notion de "Dommages et intérêts"... Et elle se retrouve dans la vie quotidienne avec la notion de "Responsabilité civile" qui est le fondement même des "assurances" : chacun sait qu'elle donne même lieu à une "codification" précise dans le cas des accidents de la route...

   Et au delà de ces considérations matérielles, la Loi du talion se maintient aussi dans "l'esprit des gens" et par conséquent dans "l'opinion" : n'est-ce pas le cas quand les familles des victimes - certes, sous le coup de l'émotion et sans l'impartialité nécessaire - crient à l'injustice parce que le criminel n'est pas, à leurs yeux,  puni "à la hauteur" de son crime ?

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22 janvier 2006 7 22 /01 /janvier /2006 18:59

   Les paroles des 4 Evangiles canoniques (Marc, Matthieu, Luc et Jean) ne seraient-elles pas toutes ...des "paroles d'évangile" ?... On peut le penser en constatant que ces Evangiles, même s'ils comportent des textes identiques ou voisins, divergent sur quelques points essentiels : le plus important concerne le but du message de Jésus, puisque Matthieu lui fait dire (15/24) "ce n'est que vers les tribus de la maison d'Israël que j'ai été envoyé"... tandis que Marc (16/15) et Luc (24/46) rappellent sa proclamation "Allez parmi tous les peuples et faîtes-y des disciples"... Comme on dit familièrement, "faudrait savoir"...

 

   En fait, l'Eglise a reconnu au 3ème siècle les 4 Evangiles sans chercher à les "rassembler" dans un texte unique, car il s'agit de "témoignages" écrits et diffusés dans des contextes particuliers :

   - D'abord, les Evangiles ont été écrits à des dates relativement tardives et étalées (entre 70 et 110). La présentation retenue pour le Nouveau Testament est à cet égard trompeuse puisqu'elle commence par les Evangiles alors que les 1ers écrits "chrétiens" sont les Epîtres de Paul (mort entre 64 et 67)... Leur rédaction est alors essentiellement dûe au souci des 1ères communautés chrétiennes de consigner des traditions surtout orales transmises depuis la mort de Jésus...avant que les anciens disciples aient tous disparu... Ces conditions peuvent déjà expliquer certaines incertitudes...

   - Ensuite, les Evangiles ont des auteurs assez incertains: en effet, il était courant à l'époque d'attribuer des textes à des personnages importants, et en la circonstance, les Evangiles sont surtout placés sous "l'égide" des disciples de Jésus... Le 1er Evangile écrit (mais le 2ème dans le Nouveau Testament) est celui de Marc, dont on sait peu de chose, sauf qu'il fut un compagnon de Paul, et cet Evangile peut donc être une manifestation de la communauté de Rome... La même incertitude prévaut pour Matthieu, ancien apôtre juif réfugié dans le nord de la Galilée après avoir été chassé de Jérusalem comme les autres juifs, chrétiens ou non (prise et destruction par Titus 70)... Quant à Luc, médecin grec, on n'est pas sûr qu'il ait été le compagnon cité sous ce nom comme autre compagnon de Paul... Enfin l'Evangile de Jean, écrit le plus tardivement (100-110) n'a vraisemblablement pas été rédigé par lui, même s'il a été l'apôtre "le plus jeune" et "préféré" de Jésus,... et il a  plus certainement été réalisé par la communauté "johannique" d'abord installée à Jérusalem, avant d'émigrer près d'Ephèse, où avait vécu Marie...

   - Ainsi donc, les Evangiles se sont adressés à des publics différents en des lieux et à des moments variés... Marc s'interroge sur les malheurs des chrétiens, déjà persécutés, notamment à Rome (Néron...) et il attend comme une délivrance le "Royaume de Dieu" annoncé par Jésus... Matthieu est un juif converti à la nouvelle foi et connaît la tension croissante entre les juifs traditionnalistes et les judéo-chrétiens, d'où son affirmation d'un message destiné en priorité à Israël, le "peuple élu"... Au contraire Luc est un "gentil" (c'est-à-dire un non-juif) et il se préoccupe donc de l'universalité du message de Jésus... Enfin, chez Jean, prévaut la notion de la mort et de la résurrection de Jésus : c'est le sens de l'expression "Mon heure" attribuée à Jésus pour traduire la Rédemption...

 

   C'est d'ailleurs cette notion de Rédemption qui justifie finalement les Evangiles, car ceux-ci n'ont jamais prétendu "relater une Histoire exacte et sans contradiction ... Le mot même d'Evangile signifie la "Bonne Nouvelle", c'est-à-dire l'annonce du Royaume de Dieu, sur laquelle l'Eglise a construit ensuite le christianisme... Car Jésus a évidemment inspiré le christianisme, mais il ne l'a pas fondé...

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19 janvier 2006 4 19 /01 /janvier /2006 19:10

   La revue "Sciences et Avenir", dans son numéro de janvier 2006, évoque la découverte ou plutôt la "re-découverte" d'un texte pouvant remettre en cause la version traditionnelle de l'arrestation de Jésus, et par conséquent des conditions de sa condamnation : un Evangile attribué à Judas l'Iscariote, l'apôtre censé avoir "trahi" son Maître et devenu pour cette raison le modèle des traîtres...

   A priori, il n'y a rien de surprenant à ce que Judas ait pu écrire un "Evangile"... A l'époque, c'était en Judée une forme "littéraire" courante pour faire connaître la foi (le terme signifie d'ailleurs "Bonne Nouvelle"), au même titre que le "sermon" (plutôt destiné aux lettrés)  et la "parabole" (récit imagé pour les gens simples) dont Jésus avait  usé... Dans la 2ème moitié du 1er siècle, il y eut ainsi 34 Evangiles, dont 4 seulement furent reconnus au 3ème siècle sous l'appellation de "canoniques" (Marc, Mathieu, Luc et Jean), les autres ayant pour diverses raisons été écartés et tenus secrets comme non authentiques sous le nom "d'apocryphes" (les plus célèbres étant ceux de Thomas et Philippe)... Il est donc possible qu'il y ait eu un Evangile de Judas, et certains exégètes pensent même qu'il aurait inspiré un courant "gnostique" développé au 2ème siècle en Egypte : les "Caïnites"...

   Cet Evangile n'aurait pas été reconnu parce qu'il mettait en scène le Diable, apparaissant donc comme un "Anti -Dieu", ce qui l'apparentait à une tradition "dualiste" ayant longtemps perduré dans la monde oriental et méditerranéen (du Mazdéisme...au Catharisme...)... mais, après tout, Jésus lui-même est présenté aux prises avec Satan dans les Evangiles canoniques... De surcroît, il était difficile, pour l'Eglise des premiers siècles, de reconnaître un texte émanant ou inspiré de l'apôtre ayant trahi Jésus suivant la tradition...

   Or, "justement", cet Evangile dit de Judas donnerait une autre version de l'histoire de cette "trahison", à savoir que Judas n'aurait fait "qu'appliquer l'Ecriture", et n'aurait donc été "que l'instrument d'un dessein divin" où le sacrifice de Jésus était indispensable au rachat des hommes... Et dans ce sens, on peut même avoir de la commisération pour Judas, condamné ainsi à un mauvais rôle, alors que, somme toute, il avait été choisi par Jésus qui, en raison de sa double nature (divine et humaine) connaissait l'avenir et donc la future "trahison" de Judas, de même qu'il annonce plusieurs fois sa propre "Passion"...

   D'autres exégètes donnent aussi une autre explication : Judas était "l'Iscariote", ce qui pourrait signifier qu'il était à l'origine un "sicaire", à savoir un ancien membre des "Zélotes", c'est-à-dire des "extrêmistes" de l'époque qui voulaient chasser les occupants romains en multipliant les actions terroristes et les contraignaient ainsi à exercer une justice sévère... Judas aurait donc suivi Jésus en croyant qu'il serait le "Messie"...devant rétablir le "Royaume juif", alors que Jésus avait annoncé que "son royaume n'était pas de ce monde " et qu'il était venu préparer le "Royaume de Dieu"... Il l'aurait donc soit "livré" comme "traître à sa cause" - version retenue par l'Eglise-, soit... au contraire présenté comme un "libérateur", ce qui rendait Jésus dangereux - aussi bien pour les Romains que pour l'aristocratie juive plus ou moins "collaboratrice"... Et c'est Jésus qui aurait ... "trahi" son espoir en ne confondant pas ses détracteurs... D'où le suicide de Judas quand il s'aperçoit de son erreur...

   Judas n'aurait-il donc été "qu'une victime sacrificielle" dans le "dessein divin" de la rédemption du monde ? On peut au moins en conclure qu'il mérite l'indulgence...

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17 janvier 2006 2 17 /01 /janvier /2006 14:36

     Etant directement concerné par le chômage de mon fils, cadre de 43 ans dans le secteur Marketing, je me suis abstenu jusqu'à présent d'évoquer ce problème, dans un souci d'objectivité, car mon écoeurement est grand... Mais finalement je pense qu'il est possible d'en parler, au moins pour en discerner les causes et réfléchir aux remèdes possibles...

   Le chômage a évidemment des causes profondes dites "structurelles" qui ne sont pas une exclusivité "française" :

   - Causes économiques : l'ouverture du monde a certes apporté un enrichissement global des entreprises, comme en témoigne la progression du "CAC 40" d'environ 50 % en moins de 5 ans... Mais cet enrichissement a été assuré au prix de la concurrence, c'est-à-dire souvent grâce à des regroupements ou des délocalisations , voire même au seul souci d'assurer un "ratio" plus important du bénéfice des actionnaires, ce qui a entraîné des licenciements massifs de salariés, y compris de cadres chevronnés...

   - Causes sociales : l'évolution démographique a contribué à un déficit des emplois (les suppressions étant supérieures aux créations), car les entreprises n'ont parfois eu, au moins dans certains secteurs, que l'embarras du choix, notamment pour les cadres : il était "rentable" de licencier des collaborateurs chevronnés pour les remplacer par des "jeunes" payés moins cher, le processus faisant boule de neige... Et ceci à fortiori avec l'arrivée sur le marché du travail de générations toujours plus nombreuses de "diplômés", à la limite du raisonnable ou ,en tous cas,  sans orientation préalable...

   Cependant la forte reprise actuelle de l'économie des Etats-Unis - toujours leaders dans ce domaine, non sans un égoïsme foncier - montre qu'il y a aussi des causes "conjoncturelles" et qu'après une longue période de stagnation relative l'économie mondiale repart à la hausse... Le journal Le Figaro du 16 janvier 2006, dans son encart "Entreprises et Emplois" a pu titrer (page 11) : "Des cadres au bord de l'euphorie !"... avec des sondages et des graphiques montrant des "prévisions de croissance bien meilleures en 2006 qu'en 2005"... Est-ce à dire que la France - qui détient de tristes records de chômage (entre 25 et 50 % de "jeunes"...et de "vieux") est vraiment concernée, et qu'une diminution du chômage - notamment des cadres - est envisageable ?...

   - Le gouvernement Villepin (après Balladur, Jospin, Raffarin... donc indépendamment des contingences politiques) prend des mesures de "traitement social du chômage"... Et après l'échec patent des mesures de contrainte, il a le courage d'initier des mesures de "libéralisation" allant jusqu'à toucher aux "dogmes"  - il est vrai, déjà écornés - du Contrat à Durée Indéterminée (CDI) et de l'interdiction des licenciements : contrat de nouvelle embauche, avec possibilité de licencier dans les 2 ans, et mesures analogues pour les "jeunes" et les "plus de 50 ans"..., les limites imposées aux entreprises étant largement compensées par la suspension provisoire des charges sociales... En fait, le gouvernement, ne pouvant pas agir sur "l'économie" fait ce qu'il peut pour "limiter la casse sociale" engendrée par celle-ci, voire pour "inverser le courant"... Cet effort sera-t-il suffisant ?

   - L'effort n'est certes pas négligeable, à en juger par les premiers résultats... Mais il n'aura de véritable effet que s'il est pratiquement aidé par une forte reprise de l'économie en France... Dans l'affirmative, une telle reprise peut être aidée par l'évolution démographique elle-même (Papy-boom...) qui, même s'il ne faut pas s'en exagérer l'importance, va favoriser l'emploi, notamment des "jeunes" (20-30 ans) moins nombreux et des "moins jeunes" (30-50 ans)... On peut alors s'imaginer qu'on en reviendra à une situation de (presque) plein emploi, avec une remontée des CDI... Rien n'est moins sûr...

   En effet, l'économie ne cesse d'évoluer, et,  dans certains secteurs, la "qualification" est sans cesse remise en cause, ce qui suppose ou bien qu'on exerce plusieurs métiers dans sa vie active, ou qu'on se soumet régulièrement à une "ré-adaptation" permanente... Dans ce cas, le CDI est condamné sous sa forme actuelle à plus ou mois long terme; et le problème devient de trouver une formule qui garantisse la continuité de l'emploi pour les salariés... comme, par exemple "un contrat évolutif" permettant des stages réguliers ou occasionnels de ré-adaptation, dont le coût devra être partagé entre les entreprises et les salariés dans le cadre de "conventions collectives"...

   Il n'est pas interdit de rêver...

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